Quelques années plus tard la série The Green Hornet fut exportée à Hong-Kong sous un nouveau titre The Kato Show. Les spectateurs hongkongais eurent alors la surprise de découvrir que Petit Dragon, maintenant pleinement adulte, était devenu une star en Amérique et qu'il faisait de l'excellent kung-fu, ce qui ne leur avait jamais été révélé auparavant. Lorsque Bruce Lee visita sa ville natale en 1970, se fut à son tour de découvrir que loin d'être oublié après plus d'une décennie, il était devenu une célébrité locale. Il chercha à profiter de cet engouement pour relancer sa carrière d'acteur en Asie en approchant le studio qui lui avait fait une offre dix années plus tôt la Shaw Brothers. Cette initiative s'étant avéré infructueuse, Bruce signa à la place avec la Golden Harvest et commença à tourner le Big Boss en juillet 71.
En fait, le personnage que jouait Bruce dans ce film était assez similaire à ceux qu'il avait joué dans son adolescence et incorporait même certains éléments de sa vie. Ainsi Petit Dragon joue un batailleur de rue qui doit s'exiler de sa terre natale pour refaire sa vie ailleurs. Nul doute que pour les spectateurs hongkongais qui avaient vu Bruce durant sa première période, le film aurait tout aussi bien put s'appeler « le Retour de Petit Dragon », puisqu'il y incarnait un peu ce même personnage impétueux et troublé mais aussi vulnérable et sympathique de son adolescence, excepté que maintenant il faisait du kung-fu et que ses problèmes, il les réglait avec ses poings et ses pieds avec un panache qui n'avait jamais été vu auparavant dans le cinéma martial. Si le principal attrait du film demeurait Bruce et son kung-fu, le fait que celui-ci était déjà pour une partie du public une sorte de fils prodigue revenant au pays, a du quand même beaucoup jouer dans le succès du film . |