Au premier abord Detective Dee 2 : La Légende du Dragon des Mers suit les règles du blockbuster moderne. Il s'agit de la préquelle du très beau Detective Dee : le mystère de la flamme fantôme, succès commercial et critique de 2010. Avec son pré-génerérique dantesque, qui cite Titanic de Cameron, puis un générique qui pastiche ceux des James Bond, le film s'inscrit immédiatement dans la tradition d'un cinéma populaire spectaculaire où l'émerveillement tient lieu de promesse à tenir. Et c'est exactement ce que l'intrigue va s'ingénier à offrir à son spectateur. Délaissant la dimension policière de son aîné, cette suite se complaît dans un récit feuilletonesque à base d'aventures extravagantes qui érige l'improbable en règle narrative.
Mais les invraisemblances ne deviennent jamais la caution d'une certaine paresse ou nonchalance qui gangrènent beaucoup de blockbusters. Ici, tous les aspects d'un film d'aventure sont traités avec le plus grand sérieux, usant au mieux du budget conséquent de ce genre de production. Décors, cadrages, lumière, bande son, costumes, jeux des acteurs, effets spéciaux, tout fait l'objet d'un soin extrême pour émerveiller son spectateur sans le mépriser. A ce titre, les scènes d'action font l'objet d'une attention toute particulière.
Si, comme la plupart des blockbusters contemporains, le film s'ouvre et se se termine sur des scènes particulièrement spectaculaires, la surenchère n'est jamais ici une finalité en soi. La succession de combats qui maille l'intrigue sert avant tout à caractériser les personnages, tout en offrant une vision d'un monde en mouvement perpétuel, fondé sur des oppositions inconciliables. |