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Biographie |
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Joseph Kuo est né en 1935 à Tainan (capitale historique de Taïwan) dans une famille de paysans. Très jeune, il écrit romans et scénarios et parvient à vendre son premier écrit pour le cinéma à 20 ans. Etudiant, il se tourne tout d'abord vers l'architecture avant de décider, à 22 ans, de suivre les cours de scénario et de mise en scène de la Asia Film and Drama Training Course. Son premier travail abouti pour le 7ème art est le scénario d'un film en dialecte taiwanais, Gui Hu. L'année suivante, un producteur lui propose de mettre en scène son nouveau scénario. Ce sera chose faite avec Gu Hen Cheng. Après quelques oeuvres (principalement des drames), son ami Lam Fook Dei et lui sont hissés au rang de plus brillants metteurs en scène de la Nouvelle Vague taiwanaise.
Joseph Kuo rejoint alors Li Han Hsiang à la Grand Motion Picture Company en 1966 pour y diriger When Dreams Come True et Love Is More Intoxicating Than Wine.
En 1967, Cheung Tiu Yin, producteur attitré de King Hu, un ami proche, propose à Joseph Kuo de mettre en scène un wu-xia pian sur le modèle de Come Drink With Me dont il avait admiré la qualité. Le film sera The Swordsman Of All Swordsmen, devenu depuis lors un classique du cinéma d'arts martiaux taïwanais et un gros succès dans toute l'Asie du Sud-Est.
Fort de ce coup de maître, Joseph Kuo va alors enchaîner les wu-xia pian et les populariser au sein de la production locale qui n'aura de cesse de le copier. En 1969, il réalise King Of Kings, une énorme réussite financière qui parvient même à devenir le film taiwanais ayant totalisé le plus d'entrées à Hong Kong.
Ses films attirent alors l'attention de la toute puissante Shaw Brothers qui propose au metteur en scène de venir travailler pour eux dans l'ancienne colonie. Kuo accepte en 1970, mais il ne s'épanouira pas dans le système du studio et repartira dans la petite République Chinoise pour y travailler à sa façon, une fois son contrat de trois ans terminé et deux films tournés. Par la suite, il continuera à suivre toutes les modes du moment et les adaptera à sa sauce, à Taïwan, avec des acteurs locaux.
Après les succès de Bruce Lee, il signe Chinese Iron Man, son Fist Of Fury à lui. Quand les films de Chang Cheh sur Shaolin cartonnent, il sort les 18 Bronzemen et autres The Shaolin Kids. Les Kung Fu comédies à la Yuen Woo Ping marchent à fond... Voila Dragon's Claws, World Of The Drunken Master ou encore The Old Master (avec le sifu de Yuen et Jackie Chan, Yu Jim Yuen). Quasiment à chaque fois, il s'agira films de Kung Fu solides, pas loin de rivaliser avec les modèles affichés malgré les budgets manifestement inférieurs.
A cette occasion, Joseph Kuo gagnera le surnom de "Million Dollar Director".
Le film de la rupture avec le monde du cinéma sera Shaolin Kung Fu : alors qu'il vient juste d'en terminer le montage, Joseph Kuo découvre que son oeuvre est déjà disponible en version pirate à Hong Kong et à Taïwan, le privant ainsi des revenus qui lui auraient permis de rembourser l'argent engagée pour le tournage. Apeurés, ses producteurs se retirent et le laissent sans financement pour ses projets futurs. Le metteur en scène jette alors l'éponge et annonce son retrait lors d'une mémorable conférence de presse.
Il reviendra sporadiquement derrière la caméra, pour la télévision ou de petits films au budget étriqué.
Aujourd'hui Président d'honneur permanent de la Movie Producers and Distributors Association of Hong Kong, il envisage depuis quelques années de réaliser une suite à Sorrowful To A Ghost. Le film serait divisé en deux parties : l'une mise en scène par lui-même, l'autre par Tsai Ming Liang.
L'histoire reprendrait au moment de la vieillesse du héros, fatigué par ses années de tueurs. Désormais retiré dans un temple en ruine et aveugle, il aide un vieux moine et un jeune homme à la reconstruction de l'édifice religieux et se tourne vers le bouddhisme. Or, le jeune homme n'a qu'une idée en tête, venger la mort de ses parents assassinés par le vieil épéiste... A ce jour, les versions du scénario se multiplient et Joseph Kuo cherche des financements.
Arnaud Lanuque (février 2003)
Mise à jour David-Olivier Vidouze (août 2006, juillet 2008)
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