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 Authentique fan de films d’action de Hong Kong, Michael Ian Lambert a montré ses impressionnants talents d’artiste martial dans bon nombre de films. Les plus connus étant Black Mask aux cotés de Jet Li ou Enter The Eagles où il affronte Shannon Lee, la fille de Bruce Lee... Les capacités de Lambert furent même reconnues par la Hong Kong Stuntman Association qui le prit pour membre, un honneur plutôt rare accordé à une poignée d'étrangers à HK. Après avoir travaillé quelques années dans l'ex-colonie britannique, Mike est parti travailler en Europe : en Allemagne (sur la série TV Code Puma avec Donnie Yen), en Angleterre (son pays natal) et même en France (pour Danny The Dog la dernière production Besson). |
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 Arnaud Lanuque : Qu’est ce qui vous a amené à Hong Kong et comment vous êtes vous retrouvé dans l’industrie cinématographique locale ? |
| Mike Lambert : Depuis que j’étais tout jeune je voulais être cascadeur, en regardant des films comme Hooper et des séries TV comme K2000, L’Agence Tous Risque ou L’Homme qui Tombe à Pic . J’avais ce rêve de travailler pour le cinéma, faire des cascades ou des séquences d’action. Et puis quand vous entrez à l’école, vous réalisez que ce n’est pas un métier comme les autres et vos professeurs au lieu de vous encourager cherchent à vous enlever cette idée de la tête. Grâce à ma sœur Carol, qui était très fan de Bruce Lee à cette époque, je me suis retrouvé attiré par les films d’arts martiaux. Le style de l’action à la hongkongaise m’attirait énormément, même à ce jeune age.
J’ai commencé à faire du Karaté et du Kung Fu Wing Chun autour de 10 et 12 ans, et à 14 ans je me suis lancé dans le Taekwondo parce que j’adorais tous ces coups de pieds spectaculaires et j’ai commencé la compétition. Respect au passage à Bob Angus, Kenny Walton, Dave Oliver, Tony Sewell et Kim Stones. J’ai eu la chance de gagner quelques tournois et l’ancien rédacteur de Combat Magazine, Bey Logan, m’a suggéré d’aller à Hong Kong pour essayer de me faire engager dans les films là-bas. J’ai vendu quelques bijoux que j’avais, acheté un ticket d’avion pour Hong Kong et y suis parti pour poursuivre mes ambitions. |
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| HKCM : Vous vous êtes entraîné surtout au Tae Kwon Do et au Kickboxing, est-ce que c'était suffisant pour travailler en tant que cascadeur à HK ? |
| ML :
Hum ça dépend des individus et quelle attitude, quel état d’esprit ils ont. Vous devez vous adapter et changer selon la situation, juste le fait que vous soyez un grand artiste martial ne vous garantit pas automatiquement le succès dans les films d’action de Hong Kong, vous devez vous " vendre " à l’écran, être explosif et dynamique. Le fait de correspondre au rôle, ça ne tient pas juste à un seul facteur mais à une combinaison de plusieurs. Mais bien sûr si je n’avais pas été pratiquant de Tae Kwon Do je ne serais certainement pas en train de faire ce que je fais aujourd’hui. |
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| HKCM : Avez-vous souffert de discrimination de la part des hongkongais en raison de vos origines étrangères ? |
| ML : Je n’ai jamais souffert de racisme mais oui j’ai été testé par certains cascadeurs locaux pour voir à quel point je pouvais encaisser, si j’avais la même mentalité de travail qu’eux, si je pouvais bouger comme eux, etc.
Beaucoup d’occidentaux vont là-bas et énormément de cascadeurs hongkongais pensent que la plupart d’entre eux sont lents et mous. Je fais 1m85 et pèse 92 kg mais je pense que pour mon gabarit je bouge plutôt vite. J’espère avoir changé quelques mentalités là-bas. C’était difficile au début et j’ai du donner de moi-même plus d’une fois mais j’ai passé des moments formidables en le faisant !
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HKCM : Que pensez-vous des opportunités de travail pour un étranger à HK ?
Est-ce que le fait que vous parlez couramment cantonais a augmenté ces opportunités ? |
| ML : Je pense que pour bien vous en sortir vous devez parler cantonais. Je viens juste de terminer de travailler sur le dernier Jet Li et l’action était chorégraphié par Maître Yuen Woo Ping. Si je ne parlais pas la langue j’aurais connu des moments plus difficiles et aurais eu moins d’expériences personnelles. Je pense qu’en parlant leur langue maternelle je suis plus proche d’eux et ils me respectent probablement pour avoir pris le temps de l’apprendre… Je l’espère en tout cas parce que ça a été sacrément dur à faire ! |
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| HKCM :
Vous êtes un des rares membres étrangers de la Hong Kong Stuntman Assiociation. Qu’est ce que cela vous inspire ? |
| ML : Oui être membre de la HKSMA est quelque chose de génial. Il n’y a que moi et un très bon ami, Mark Houghton, qui en soient membres [NDRL : en tant qu'étrangers] . Je crois qu’un autre occidental, Jude Poyer, qui est aussi un bon ami, est membre aussi. Nous sommes tous très honorés d’en faire partie.
Mark a été une des autres raisons qui m’ont fait venir ici parce qu’à cette époque il était très ami avec Bey Logan et Bey m’a montré la cassette de démonstration de Mark. C’est probablement le cascadeur-artiste martial occidental qui a eu le plus de succès ici et il a les compétences qui le prouvent ! |
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| HKCM :
Pouvez vous nous parler un peu de vos impressions sur votre combat contre Shannon Lee dans Enter the Eagles et votre démonstration de coups de pieds contre Jet Li dans Black Mask ? |
| ML : Ça a été fatigant, du travail difficile mais qui vaut le coup quand on voit le résultat final. C’est impressionnant ! Merci en tout cas mais je pense que vous êtes trop gentil avec moi et que j’ai toujours à montrer ce dont je suis vraiment capable ! |
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| HKCM :
Vous étiez un temps supposé être l’adversaire de Jackie Chan dans le final de Who Am I?. Que vous inspire cette affaire, surtout après avoir vu que l’artiste martial choisi avait des difficultés à saisir le rythme de la chorégraphie ? |
 ML : Maintenant ça m’est égal mais c’est vrai qu’au moment où c’est arrivé j’étais un peu déçu parce qu’on m’avait engagé pour faire le combat final contre Jackie. Ce genre de choses arrivent. Je ne rabaisse jamais les gens, à moins qu’ils le méritent bien sûr. Si le gars n’est pas capable de faire le combat ou la chorégraphie je ne le critiquerai jamais parce que c’est un travail difficile et personne n’est parfait. Bien évidemment j’aurais adoré faire ce combat mais on ne parle pas de solution au cancer ou bien une situation de vie ou de mort, c’est juste un film. Tant que je suis heureux, bien portant et que j’ai ceux que j’aime et mes amis autour de moi c’est l’essentiel. Comme je disais c’est juste un film. |
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| HKCM : Vous avez travaillé avec les meilleurs chorégraphes du métier, comme Corey Yuen, Yuen Woo Ping, Sammo Hung ou Donnie Yen... |
| ML : Ce sont tous des gens géniaux avec bien sûr des idées et des personnalités différentes. J’ai adoré travailler avec eux tous et je suis heureux de voir qu’ils sont en train d’être reconnus à leur juste valeur à Hollywood.
Donnie Yen devrait être sans conteste la prochaine GRANDE star. Il est beau gosse, a un corps impressionnant, de fantastiques capacités martiales et des jambes de tueur. C'est aussi un très bon réalisateur de scènes d’action. Oui il devrait pas tarder à percer aux USA. |
| HKCM : Vous avez travaillé à un niveau international (en France, en Allemagne…). Comment voyez-vous les conditions de travail à HK après ces expériences ? |
ML : En un mot… Aïe ! Ailleurs c’est de la rigolade, comme un moment de relaxation… Non mais sérieusement travailler à HK est vraiment un monde à part ! J’ai travaillé dans les films de HK en premier et après les films occidentaux mais si vous faîtes le contraire alors préparez vous, attachez vos ceintures et soyez prêt pour un choc des cultures de la plus grande ampleur. Des films tournés en même temps, de longues heures, travaillé dans des conditions très très humides, des combats non-stop car ils tournent SUPER VITE là-bas… Il y a vraiment trop de trucs à dire, en gros c’est plus dur que dur, mais c’est une très bonne base de formation et j’y ai appris les ficelles du métier ainsi que la langue. Je me suis fait de très bons amis et j'ai même trouvé ma femme. Donc on peut dire que HK a été bon pour moi !
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| HKCM : Seriez-vous intéressé par des rôles plus développés ou un passage derrière la caméra, pour être réalisateur de scènes d’action ? |
| ML : On verra ce qui arrivera, qui sait ce que le futur nous réserve ? Tant que ma famille est heureuse et bien portante, je ne me pose pas trop de questions, ce qui doit arriver arrivera. |
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| HKCM : Dernière question, avez vous quelque chose à dire à vos fans français ? |
| ML :
Je ne pense pas avoir de fans français mais j’ai été à Paris pendant quelques semaines pour travailler sur le dernier Jet Li [NDRL : Danny The Dog] et j’ai trouvé que la France était un endroit fantastique. |
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| HKCM : Un dernier mot...
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| ML : Profitez de la vie, soyez gentils, polis, ne haïssez personne, ne soyez pas raciste ou sexiste. La vie est faite pour en profiter alors profitez-en… Peace ! |
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