Au fil des années, Stephen Chow s'essaie à différents genres, les mâtinant de moleitau et y introduisant des scènes de parodie. Après le succès des films « de casino », All For The Winner et God Of Gamblers 2 (dans lequel on assiste à un clin d'œil à Swordsman sous forme de reprise de son célèbre thème musical), il enchaîne l'année suivante avec God of Gamblers III qui propulse son personnage dans le Shanghai de la fin des années 30 à la rencontre des protagonistes de la célèbre série de TVB The Bund (dont est inspiré le film Shanghai Grand de Poon Man Kit).

Stephen Chow s'attaque aussi à la kungfu comedy avec des films comme Legend Of The Dragon et Fist Of Fury I et II dans lesquels il rend hommage à son idole, Bruce Lee, n'hésitant pas à enfiler sa célèbre combinaison jaune rayée de noir.

Il apparaît également dans des films en costumes mis en scène par des réalisateurs hongkongais reconnus comme Gordon Chan (King Of Beggars) et Johnnie To (Justice My Foot!) mais aussi Flirting Scholar, dans lequel on assiste à une impressionnante joute verbale entre Chow et Vincent Kok, et Hail The Judge de Wong Jing.

A la vision des ses films, on se rend compte que le roi de la comédie excelle dans l'art du visuel non-sensique agrémenté de gags verbaux, débit de parole rapide et grimaces. Ce n'est donc pas une surprise de voir, en 1995, Stephen Chow dans une comédie parodiant The Mask (qui avait pour vedette le clown hollywoodien Jim Carrey) : Sixty Million Dollar Man. Si l'on n'est pas convaincu par le première partie du film, la seconde vaut le coup d'œil simplement pour le plaisir d'assister aux multiples transformations du héros qui, recréé par un savant fou suite à une explosion, se découvre la capacité de se transformer en n'importe quel objet (aspirateur, tuyau, cuvette de toilettes et même micro-onde…). Le résultat est totalement absurde et rappelle un peu les cartoons de Tex Avery. Chow ose même parodier dans ce film la fameuse scène de danse de Pulp Fiction entre Uma Thurman et John Travolta.

Raffolant des parodies et des films d'espionnage, Chow ne pouvait que s'attaquer ensuite à James Bond. Dans From Beijing With Love (Bons baisers de Pékin) (1994) il incarne un ex-agent secret reconverti dans la boucherie. Suite à la disparition d'un précieux crâne de dinosaure, il est contacté par les services secrets afin de retrouver le responsable de ce vol. Bien évidemment, il s'avère qu'il a été choisi pour son incompétence mais, à l'image de l'inspecteur Clouzot dans La Panthère Rose, il réussira avec beaucoup de chance à éviter le pièges qui lui sont tendus par les autres espions. Le film, dans lequel on retrouve tout ce qui fait les films d'espionnages (musique, gadgets loufoques, scènes de fusillade) est un succès et se place en troisième position au box office local avec plus de 37 millions de dollars HK de recettes.

Devant ce succès, Chow co-réalise deux ans plus tard une autre parodie de James Bond. Cette fois, avec Forbidden City Cop, il nous propose une version se déroulant dans la Chine impériale. L'ensemble est une succession de gags et de situations absurdes mettant en scène un agent spécial du palais impérial qui, à l'inverse de ses collègues , n'est ni fort, ni doué pour les arts martiaux, mais est en fait un inventeur de génie (ayant déjà mis au point les technique du canon buccal , de l'hélicoptère manuel et d'une machine à plusieurs vitesse pour le lit conjugal). N'arrivant à convaincre l'empereur de l'utilité de ses multiples inventions il doit partir, mais bien entendu, il finira par le sauver en dévoilant un complot organisé par un ennemi sans visage déguisé en prostituée.