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Trois Épéistes et la Tour de la Mort :Un regard sur Have Sword Will Travel de Chang Cheh
Introduction et présentation de l'histoire et des personnages 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 1/11/2004
Type(s) : Analyse
Critique
 
 Liens du texte  
Personnes :
Chan Sing
Chang Cheh
Cheng Miu
Cheng Pei Pei
David Chiang Da Wei
Ku Feng
Li Ching
Lo Lieh
Lisa Lu Yan
Ni Kuang
Ti Lung
Jimmy Wang Yu
Wong Chung
Films :
Dead End
Cixi, impératrice douairière
The Flying Dagger
Le Retour de l'Hirondelle d'or
Le Sabreur solitaire
Un Seul bras les tua tous
Le Bras de la vengeance
Studios :
Shaw Brothers
 
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Page 2 : Suite de la présentation des personnages et de l'histoire


Datant de la toute fin de l'année 1969 Have Sword Will Travel est le premier film du grand cinéaste martial Chang Cheh à présenter David Chiang et Ti Lung ensemble dans un vrai wu xia pian. Le film met aussi en vedette Li Ching qui à l'époque était l'une des deux ou trois grandes stars féminines des studio Shaw et surnommé familièrement Baby Face, «Visage de Bébé». Le titre chinois du film est Bao Biao ce qui veut dire «Agence de Sécurité » et fait référence au service d'escorte armée à qui les trois héros du film viennent porté assistance.

synopsis

Siang et Yun Piao Piao (Ti Lung, Li Ching) sont deux talentueux épéistes promis l'un à l'autre, venant prêter main forte à Maître Yin (Cheng Miu). Ce dernier est le chef d'une agence d'escorte armée dont les habilités martiales diminuées par la maladie le mette lui et ses hommes à la merci d'une redoutable bande de bandits à la veille d'une importante mission ou un imposant convoi d'argent doit être transporter. En cours de route Siang et Piao Piao croisent en chemin Yi Lo (David Chiang) un jeune chevalier errant supérieurement doué mais indigent qui les aidera à faire face aux bandits maraudant dans la région. Ces derniers sont menés par un redoutable trio : le maître du bâton de cuivre Jian Hong (Ku Feng), un expert à la lance surnommé « Le Fléau » (Chen Sing) et «Ombre Fantôme» un éclaireur muet armé d'une dague volante (Wong Chung). Bientôt la sympathie de Piao Piao envers l'ombrageux Yi Lo se développe en attirance, un sentiment également partagé par le chevalier solitaire. Or ces émotions naissantes amèneront ce dernier à faire un choix lourd de conséquences lors d'une embuscade des bandits contre le convoi au abord d'une pagode abandonnée.

 


Ti Lung, David Chiang et Li Ching

introduction

Bien que l'une des figures les plus imminentes du cinéma martial hongkongais Chang Cheh n'en demeure pas moins un metteur en scene inégal dont une bonne partie des films ont, du moins au niveau de la réalisation, une allure assez routinière voir bâclée. Ce n'est pas le cas avec Have Sword Will Travel qui reflète au contraire le travail d'un cinéaste en peine possession de ses moyens, pourvu d'un flair indéniable tant pour les scènes d'actions que pour les effets stylistiques résultant en un film aussi élégant que dynamique remplie de touches envoûtantes. Particulièrement notable sont les nombreux ralentis dramatiques de même que la bande son pleine de bruits et de bouts de musique inusités qui donnent à plusieurs scènes une atmosphère onirique pleine de fureur et marquée aux sang. En fait Have Sword peut même être considéré comme l'un des films les plus techniquement aboutis de Chang, ce qui couplé avec les superbes décors de la Shaw Brothers et la chorégraphie spectaculaire donne un film martial d'un calibre supérieur. Malgré ces excellents atouts, Have Sword se trouve hélas être un peu diminué par des longueurs narratives pesantes au milieu et à la fin du film de même que certaines facilités de scénario notamment cette habitude qu'ont les personnages de se croiser l'un l'autre au bon moment « comme par hasard » que se soit dans une grande ville ou sur une route campagnarde déserte.

 


Histoire du film et de ses personnages (partie 1)
1969 fut une année de transition et de nouveau commencement pour Chang Cheh. En effet c’est avec Return of the One Armed Swordsman sorti en février que prit fin sa longue association avec Jimmy Wang Yu, la première star masculine du nouveau cinéma martial hongkongais avec qui il avait créé un nouveau style de film et de héros. Chang réalisa ensuite Flying Dagger mettant en vedette Cheng Pei Pei et Lo Lieh puis "Invincible Fist" un film réputé pour avoir élevé Lo Lieh au statut de vraie vedette martiale celui-ci ayant été confiné jusqu’alors a joué surtout les rôles ingrats de faire valoir masculin. Puis en Juillet vint Dead End un film noir mettant en vedette Li Ching, une des grandes stars féminines de la Shaw, de même que deux nouveaux poulains longtemps préparés par Chang Cheh pour devenir des vedettes martiales : David Chiang et Ti Lung. C’est ensuite que Chang se lança dans la production de Have Sword un nouveau wuxia pian destiné à nouveau à mettre en valeur ses protégés.

Le réalisateur entouré de ses acteurs
Pour cette nouvelle production on a souvent rapporté que Chang Cheh et son scénariste habituel, Ni Kuang se seraient inspirés d’une vieille série western Have Gun Will Travel (pour plus de détails avec cette filiation : voir annexe ci-dessous). À la base toutefois Chang ne fit que reprendre la même formule scénaristique qu’il avait utilisée dans presque tous ses films avec Wang Yu : celle d’un jeune épéiste ombrageux voire même tourmenté pris en entre une belle et douce jeune fille et un sombre complot concocté par d’épouvantables crapules menant à un dénouement sanglant, tragique et souvent fatal pour le héros. Avec Wang Yu, Chang Cheh alla assez loin dans les sombres méandres anti-héroïques présentant par exemple un héros traumatisé suite à une violente amputation (One Armed Swordsman), ou un épéiste dont l’amour obsessif l’amène à devenir un véritable vengeur psychopathe (Golden Swallow). Dans Have Sword David Chiang joue un chevalier errant maussade parce que pour toute sa fierté et ces dons incomparables à l’épée le rendent indigent et sans famille ce qui est un peu faible comparé à l'écorché vif joué par Wang Yu. Encore jeune acteur, Chiang n’a pas l’incandescence tourmentée de ce dernier et l’expression de son personnage se limite la plupart du temps à maussade triste et maussade fier, bien qu’il lance à deux ou trois occasions de petit regards subtiles et malicieux. Il n’en n’avait pas moins un indéniable charisme qui rend son personnage assez prenant. De plus, en tant qu’ancien cascadeur entraîné aux acrobaties, Chiang a une grâce physique naturelle dont Wang n’a jamais été pas pourvu.

David Chiang
 

Annexe :

Filiation avec le feuilleton Have Gun Will Travel : Les Paladins de l'Ouest et de L'Est.

Have Gun Will Travel (« J'ai un Fusil Peut Voyager») est le titre d'un vieille série Western Américaine diffusée de 1957 à 1962. On a souvent rapporté que Chang Cheh s'en serait inspiré pour son film Have Sword Will Travel .

La prémisse inusitée de la série était qu'on y transposait le mythe du chevalier errant médiéval dans le non moins mythique far west américain. Son héros, joué par l'acteur Pat Boone, était un virtuose au six coups nommé Paladin qui offrait ses services parfois pour de l'argent mais surtout pour de justes causes. Tout de noir vêtu et ayant la tête d'un affreux (Boone joua de mémorable méchants dans plusieurs westerns), le personnage avait plus les airs d'un tueur que d'un justicier. Pourtant ce n'était que l'un des attributs du héros utilisé à contrario. Les autres étaient que lorsque Paladin n'était pas en mission il jouait les dandys sophistiqués et surtout qu'il était aussi un érudit savant citant couramment Shakespeare et Aristote en plus de parler plusieurs langues et de savoir jouer au échecs. Difficile d'imaginer pareil type de cow-boy dans le monde du Western dont les grandes figures iconiques sont John Wayne et Clint Eastwood surtout dans une série TV des années cinquante. Have Gun Will Travel n'en connut pas moins un énorme succès populaire se classant en troisième place plusieurs années de suite. Bien que rarement diffusé de nos jours, la série n'en n'est pas moins considérée comme un classique et la litanie Have XX Will Travel est maintenant couramment utilisée.

De nombreuses séries TV américaines ont été importées à Hong-Kong dans les années 60 et il est tout à fait possible que Chang Cheh est effectivement put voir Have Gun bien que cela ne soit pas vraiment confirmé. Son héros étant un dur a cuir érudit ayant la gueule d'un truand, on peut facilement imaginer l'intérêt que Chang Cheh. N'oublions pas après tout que celui ci fit une vedette martiale avec de David Chiang dont l'allure svelte et introspective faisait écho à l'image classique de l'érudit chinois, et qu'il répéta l'exploit avec l'équipe des Venoms dont aucun d'entre eux n'avait la troche de jeunes premiers. Les trace d'une inspiration directe du western Have Gun sur le wuxia pian Have Sword sont plutôt difficile à voir cependant.

On a fait remarqué que dans l'un comme dans l'autre le héros est un chevalier errant suprêmement doué qui offre ses services à autrui. Pareille figure héroïque étant aussi commune dans la culture chinoise qu'occidentale ce n'est donc pas là un argument très convainquant. De plus l'apparence et la personnalité des deux personnages sont tout à fait différentes Paladin étant un dandy érudit vivant confortablement dans un hôtel de luxe alors que Chiang est un nomade complexé par son statut d'indigent..

Qu' Have Sword possède son titre de Have Gun est évident, mais cela n'ont plus n'est pas une preuve concluante. On se rappelle on effet que le titre chinois du film est Bao Biao c'est-à-dire « Agence de Sécurité » qui bien sur n'a rien à voir avec Have Gun. Qui a choisi le titre anglais? quand? et pourquoi? Chang Cheh peut-être mais cela pourrait tout aussi bien un employé attaché à la publicité de la Shaw qui connaissant la série western ou même juste la litanie Have XX Will Travel peut avoir pensé qu'elle conviendrait parfaitement au nouveau film de Chang. Incidemment, la HKMDB rapporte que Have Sword a eut aussi eut un autre titre anglais The Body Guard, c'est-à-dire le Garde du Corps. De nombreux films Shaw ont reçu un titre anglais initial durant leurs période de production, qui s'est trouvé être changé au moment de leur sortie, ce pourrait bien être le cas ici..

D'un autre coté, on sait que Ni Kuang, le scénariste attitré de Chang Cheh était un adepte des séries TV américaine. Il a lui-même admis que One Armed Swordsman était inspiré non seulement du roman feuilleton Legend of Condor Hero, roman de Jin Yong, mais aussi d'une série western américaine intitulé Branded qui avait elle-même suscité un film Broken Sabre, dont le héros (joué par Chuck Conner) utilisait un sabre brisé. Il est donc fort possible que Have Gun ait put servir de source d'inspiration après tout, mais si c'est le cas l'apport de l'un sur l'autre y est des plus négligeable.

En fait il y aussi un autre lien entre Have Gun et le cinéma hongkongais. mais pas de la manière qu'on puisse l'imaginer. Mis à part Paladin, le seul personnage récurent de Have Gun était un groom chinois surnommé « Hey Boy ». Or pour une saison, le personnage fut remplacé par une groomette  « Hey Girl » joué par une jeune sino-américaine nommé Lisa Lu. Or, cette dernière apparut aussi dans de nombreuses productions hongkongaises incluant The Empress Dowager, « L'Impératrice Douairière » où elle jouait le rôle titre aux cotés de Ti Lung et David Chiang.

Ceci dit il est indéniable que Have Sword, tout comme la plupart des films d'arts martiaux chinois d'ailleurs, soit marqué par l'influence du cinéma western tant dans son imagerie que son histoire. Ainsi La plupart des bandits avec leurs cheveux longs couverts d'un bandeau ressemblent pas mal à des guerriers amérindiens d'autant plus qu'ils utilisent des arcs et des flèches Le personnage de Chiang s'adresse à son compagnon cheval comme le faisant souvent les héros cow-boys américains. Les scènes de carnage filmées au ralenti évoque quant à eux les fusillades sanguinolentes du western révisionnistes de Sam Peckinpah tel le fameux Wild Bunch. On a aussi souvent comparé le chevalier morose et solitaire de Chiang à « l'Homme Sans Nom » de Clint Eastwood dans la fameuse trilogie western de Sergio Leone. À ce niveau cependant, comme avec Paladin dans Have Gun, il y plus de différences que de similitudes. Les deux personnages sont certes des sortes d'anti-héros qui sont aussi des as de leurs profession mais leurs personnalités sont tout à fait différentes et Chiang évoque bien plus le héros ombrageux et tragique de Wang Yu qui lui-même étaient inspiré des figures d'anti-héros martiaux japonais.

Pour en savoir plus sur Have Gun Will Travel voir les liens ci-dessous :

http://www.hgwt.com/hgwt0.htm

http://www.thrillingdetective.com/paladin.html

http://www.classictvhits.com/showcards/havegunwilltravel/

http://www.museum.tv/archives/etv/H/htmlH/havengunwil/havegunwil.htm

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