Chee Keong Cheung: Dans Underground il y a 13 combats à la chaîne, on était très loin du film conventionnel. Le casting était national et je voulais trouver qui devait se battre avec qui, la meilleure combinaison possible, donc c’était un travail plutôt organique. Et j’ai essayé de faire en sorte qu’il y ait quelque chose pour tout le monde dans ces scènes d’action. Il s’agit d’une fiction, mais j’ai opté pour un visuel proche du documentaire.
Avec Bodyguard, on peut dire que je suis retourné à quelque chose de plus conventionnel dans la manière de raconter l’histoire. J’ai essayé de créer des personnages dynamiques, avec des situations et des sous-intrigues qui connectaient Wong, son fils, la fille et le garde du corps. C’est l’attrait même du film et j’ai pu explorer en profondeur le pourquoi et le comment des personnages.
Le film décrit deux bandes rivales, dont l’une est dirigée par un vétéran des triades (Richard Ng) très respecté et l’autre par un nouveau venu (Cary-Hiroyuki Tagawa) qui va vouloir prendre sa place. Le personnage de Richard Ng se retrouve à un moment de sa vie où il fait le bilan de ce qu’il a fait et de ce qu’il a. C’est un de ces moments étranges où il réalise qu’il ne vit pas forcément la vie qu’il aurait aimé avoir mais c’est celle qu’il a finie par choisir. Il est dans un état contemplatif. Après avoir vu tant de violence et de sang dans sa vie, il n’a plus envie d’en voir plus et pour beaucoup ça devient un signe de faiblesse.
Son fils, Yuen joué par Carl Ng, veut reprendre le business. Wong se voit lui-même en son fils et au fur et à mesure que le film progresse on comprend la tournure dramatique que cela va prendre. J’aime à penser que le film traite de la compréhension et de la réalisation de soi et comment les gens faisant le bilan de leur vie se voient et examinent tous les choix qu’ils ont pu faire dans leur vie. |