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The Detective ***/4 |
Comme son titre l'indique THE DETECTIVE, nouveau film de Oxide Pang fait dans le film de " privé " dont les exemples les plus reconnus sont LE FAUCON MALTAIS et CHINATOWN. Ici le récit se déroule dans le Chinatown de Bangkok. Tam, un petit détective privé, se fait engager pour retrouver une femme qui, selon son client, le poursuit et le menace de mort. Or, au fur et à mesure que Tam progresse dans son enquête, les cadavres s'empilent. Un ami policier a beau lui demander de laisser tomber, rien n'empêchera Tam de mener cette affaire jusqu'au bout. |
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THE DETECTIVE, s’avère être un bon exemple du film de privé, avec sa trame intrigante, jouant tant avec le mystère, la paranoïa et bien sûr l'humour. Comme dans les autres oeuvres des Pang la direction photo à la fois ombrageuse et léchée, crée une ambiance palpable qui sied bien à la ville de Bangkok de même que l'intrigue nébuleuse du récit remplie de mystères obscurs et dangereux.
Le titre chinois du film signifie "Détective C+" ce qui veut
dire en patois cantonais "détective privé", mais est également indicatif du talent d'enquêteur du héros. En effet ce dernier est parfois maladroit et assez trouillard. Même un petit bout de femme est suffisant pour l'intimider. Le rôle est tenu par Aaron Kwok qui à 42 ans a conservé son look juvénile mais a laissé tomber pour ce film son image de vedette pop jouant avec aisance et un certain sens de l'auto-dérision un personnage d'ahuri sympathique. Oxide Pang a su fort bien l'entourer de vétérans comme Shin Fui On, Kenny Wong, Lau Siu Ming et surtout Liu Kai Chi qui joue l'ami flic de Tam. De jeunes beautés telles Elle Choi et Jo Kuk viennent également agrémenter le film. En fait Jo Kuk est particulièrement craquante dans son petit rôle d'aguicheuse sexy qui embobine Tam et c'est presque dommage qu'on ne la voie que
cinq minutes.
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Le seul sérieux reproche que j'ai trouvé au film, c'est son virage sentimental et surnaturel à la toute fin. Pas inattendu, car annoncé par de petits indices suggestifs ici et là, mais qui n'en demeure pas moins gênant. Cette tournure particulière peut bien avoir plu à un public asiatique prompt au mélo et à la superstition, mais pour un spectateur au goût plus blasé, ces développements paraissent tout à fait gratuits et superflus. Dommage, car à mon avis sans gâcher le film, ces éléments gâtent un peu la fin.
Quelques petits détails m'ont également frappé dans le film. L'omniprésence des horloges qui se manifestent surtout dans le bureau miteux de Tam et la banque qu'il fréquente constamment au cours de son enquête. Aussi, bien que le film se situe à Bangkok, la capitale de la Thaïlande, tout le récit se déroule dans un milieu exclusivement chinois. On n'y entend même pas un seul mot de thaï. Finalement comme d'habitude dans un film des frères Pang, les personnages sont " hantés " par un puissant sentiment de culpabilité et d'impuissance, pas seulement le héros, mais les également les " victimes ", qui s'accumulent tout au long du récit. |
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The Pye Dog et The Moss ** |
Fantasia a présenté cette année les deux premiers films d'un cinéaste débutant Derek Kwok : THE PYE-DOG et THE MOSS. Ce n'est pas un nouveau venu dans l'industrie cinématographique locale puisqu'il y travaille depuis 10 ans, surtout comme scénariste et parfois acteur mais il s'agit de ces premières oeuvres dont il a également rédigé le scénario.
Tant PYE DOG que THE MOSS se déroulent dans l'univers glauque et sordide des triades, mais dans lesquels des personnages d'enfants innocents lient des amitiés improbables avec des personnages douteux qui deviennent leurs anges gardiens. Dans PYE DOG l'ange en question prend la forme d'un loubard mal léché et un brin fantasque (c'est le " chien errant " du titre anglais), dans THE MOSS c'est un clochard pouilleux qui travaille comme tueur à gages mais qui a également un coté tendre et rêveur. Les liens aussi tordus qu'attendrissants entre les protagonistes et certains de leurs proches (mère, grand-mère, " parrain ", grand frère ou soeurs, amants) sont aussi au coeur des récits. Les films de Kwok font donc dans la conjugaison improbable d'un univers violent et ténébreux propre au film de triades, mais avec des éléments fortement sentimentaux voire même par moment fantaisistes. C'est une démarche valable mais à laquelle personnellement j'éprouve toutefois des réticences, n'étant pas très porté sur les mélos centrés sur des personnages d'enfants. |
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Par contre, je n'ai aucune réserve vis à vis de la mise en scène et de la photographie qui conjuguent une esthétique glauque et ténébreuse avec un indéniable panache. Au niveau visuel et technique, Derek Kwok est irréprochable. Le scénario de THE MOSS n'étant qu'une variation de celui de PYE DOG
(en un peu plus étoffé tout de même), j'espère que Derek Kwok se fera plus aventureux dans ses prochains choix scénaristiques.
Les films de Kwok bénéficient également d'un judicieux casting. Ils donnent de bons rôles en contre-emplois à des jeunes comme Shawn Yue et Eason Chan. Quelques vétérans, comme Eric Tsang, George Lam et Fan Siu Wong. ont aussi de délicieux petits rôles. L'ancienne actrice des studios Shaw, Susan Shaw Yin Yin s'est faite remarquée dans son rôle de grand-mère pas commode pour PYE DOG, et sa prestation de " marraine " triade furibonde, mais mère poule dans THE MOSS, aussi brève soit-elle, est également mémorable. |
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Des deux films de Kwok j'ai préféré THE MOSS même si j'ai réalisé très vite que le film se voulait une sorte de reprise de PYE DOG. C'est que THE MOSS a une plus riche galerie de personnages ce qui permet de passer à autre chose que le tueur et l'enfant. Cela dit, le film a ses longueurs et j'ai été également très troublé par le rôle des méchants de service assignés à des personnages d'Indiens. Jadis, ce type de rôles étaient donnés à des immigrants vietnamiens, et l'est encore de nos jours avec des expatriés de la Chine continentale et qui met en relief les profonds préjugés xénophobes de
certains Hongkongais. Cette assignation douteuse ajoutée a un retournement un peu trop facile et arbitraire, aura passablement gâché le
final du film. Dommage.
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