Hors Chine et Hong Kong, de nombreuses oeuvres réservaient une place de choix à l'image de la femme.
Le premier long métrage thaïlandais Wonderful Town développe de manière lente et posée le sentiment amoureux d'un homme de passage dans l'hôtel d'une ville provençale ravagée par le tsunami pour la tenancière des lieux. S'inspirant du courant minimaliste né à Taiwan dans les années 1980, le réalisateur Assarat réussit un premier long maîtrisé de bout en bout, quelque part entre Tsai Ming-liang et Apichatpong Weerasthakul.
With a girl of black soil s'attache à décrire le déprimant quotidien d'une petite fille dans une ville minière de la région la plus froide de la Corée. Enfant grandie trop vite, elle remplace pourtant efficacement une mère absente pour s'occuper de son petit frère et de son père atteint d'une maladie, qui l'empêche d'aller travailler. Même si cette nouvelle œuvre du réalisateur coréen Jeon Soo-il (Suicide Designer) est sans doute sa plus abordable, elle n'en demeure pas moins aussi noire, que du charbon.
Le thaïlandais Ploy perpétue l'exploration de son réalisateur Ratanaruang Pen-Ek d'un certain décalage de ses personnages après ses précédents Last life in the universe et Invisible Waves. Après le soudain engouement mondial pour son cinéma, Ratanaruang se dit "fatigué" de la pression pesant sur ses épaules et des incessants voyages dans le monde entier – et c'est justement le curieux sentiment d'un état secondaire suite à un décalage horaire, qui semble planer sur l'ensemble des plans du film et muer les protagonistes de cette histoire sans queue (quoique…), ni tête dans laquelle une mystérieuse inconnue tourne la tête à un homme d'affaires dans un hôtel.
Ploy
Le japonais Kabei – Mother est un projet de cœur de son réalisateur japonais Yamada Yoji (tous les épisodes de la série la plus longue du monde, Tora-san, sauf deux; la trilogie du Samurai). Connu pour sa perpétuelle bonne humeur, Yoji n'en demeure pas moins un gauchiste engagé, qui n'a jamais caché son hostilité envers les aspirations nationalistes de son pays. Les mémoires (du père) de Nogami Teruyo lui donnent ainsi la possibilité de dénoncer ouvertement la cruauté de certains japonais durant la Seconde Guerre Mondiale envers leur propre peuple en contant la courageuse lutte d'une mère de famille pour innocenter son mari emprisonné pour "propos diffamatoires envers la nation nipponne". Le récit est bouleversant de simplicité et met une nouvelle fois en avant l'incroyable imbécillité de certaines personnes.
Kabei - Mother L'indien Four Women, le nord-coréen The Flower Girl et le sud-coréen Shadows in the palace donnaient, donnent eux aussi le premier rôle à des femmes de divers horizons dans des situations foncièrement différentes. |