Chaque édition du festival propose un panorama annuel de sa production locale. Il est toujours intéressant de noter les films choisis par les organisateurs. Au nombre de 11 (plus un regroupement de courts métrages en un long cette année), cette sélection forme un certain reflet de l'année cinématographique avec ses tendances, ses changements dans les thèmes et les réalisations.
Dans ce panorama, des figures déjà confirmées sont présentes: Derek Yee, Andrew Lau et Alan Mak, Ann Hui, Johnnie To, Patrick Tam, Herman Yau, suivis par d'autres « têtes » qui se confirment : Yan-yan Mak, James Yuen, Marco Mak, Billy Chung et Cheang Pou-soi.
Quelques audaces, des hommages, des scénarios aux personnages profonds, des polars qui souhaitent innover, voilà ce que l'on peut trouver dans Dog Bite Dog, Protégé, Exiled, The Postmodern Life of My Aunt, After This Our Exile, August Story, Confession of Pain, Heavenly Mission et Wo Hu. N'oublions pas que déjà dix ans se sont écoulés depuis la rétrocession. Ouverture du Marché oblige, le cinéma HK est encore en période transitoire, on essaye de s'ajuster à la demande depuis élargie de la Chine, certaines « habitudes » ont dû être aménagées et de nouvelles restent à confirmer.
Au cœur de cette édition, et par le biais de nombreuses avant-premières, s'affichait la volonté de mettre en avant son industrie et ses « stars » et de renouer avec un certain glamour. Les organisateurs ont aussi donné la possibilité au public d'approcher et de poser des questions aux acteurs, actrices et réalisateurs des films.
Les curieux ont ainsi pu découvrir :
Eye in the Sky de Yau Nai-hoi, premier et intéressant film du scénariste de Johnnie To (présent pour épauler son « poulain ») ;
Ming Ming (et sa débauche assez vaine d'effets visuels clipesques malgré une bonne bande-son ) de Susie Au qui signe ici sa première réalisation après avoir travaillé sur les clips de Faye Wong et de Jacky Cheung entre autres, et qui décrit son film comme un « pop film, une fantaisie moderne » avec un souhait de « revigorer le monde des art martiaux dans ce monde moderne ».
L'attachant The Pye-Dog de Derek Kwok produit par Teddy Robin Kwan, l'amitié entre un jeune garçon et Eason Chan,
tous deux très convaincants, qui se retrouve compromise par un secret.
Spider Lilies de Zero Chou, un portrait d'amour et de douleur autour d'un tatouage et de son secret, un amour lesbien entre Isabella Leung et Rainie Yang, superficiel pour certains, le film aurait peut-être gagné à être plus court...
Tout comme The Go Master de Tian Zhuangzhuang qui malheureusement loupe son approche de la biographie de Wu Qingyuan malgré la bonne composition intériorisée de Chang Chen.
Pour terminer, Undercover de Billy Chung, proche d'On the Edge d'Herman Yau par son histoire mais pas assez inspiré contrairement à ce dernier.
Puis A Mob Story et Whispers and Moans, justement, d'Herman Yau.
Le premier décrivant sans aucun romantisme la mission d'un tueur professionnel, démarrant par une très bonne première demi-heure, le film malheureusement se perd dans un récit plus conventionnel. En revanche , le deuxième s'attache sans aucun préjugé à décrire le quotidien d' « employés du sexe », la conscience sociale de Yau imprègne cette histoire nous incitant à respecter ces femmes comme des êtres humains. Avec des actrices aux forts tempéraments comme Athena Chu et Candice Yu, on peut rapprocher Whispers and Moans de From the Queen to the Chief Executive par son style documentaire. Recommandé donc.
Il faut préciser que Undercover et A Mob Story, tous deux produits par Andrew Lau ont été tournés en HD caméra. Une première pour les deux cinéastes.
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