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Cinéma de Hong Kong |
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HKCinemagic : Vous avez été assistant de réalisateurs comme Ann Hui ou Patrick Tam . Revendiquez-vous votre appartenance à cette Nouvelle Vague du cinéma de Hong Kong ? |
S K : Je n'oserais pas dire que j'appartiens à cette génération de cinéastes. Il y a eu trois « vagues » dans l'histoire récente du cinéma de Hong Kong. J'appartiens plutôt à la troisième vague. J'estime que j'ai eu beaucoup de chance dans mon parcours pour devenir réalisateur. Quand je suis devenu assistant à la TVB vers la fin des années 1970, j'ai travaillé avec des gens comme Ann Hui, Yim Ho, Patrick Tam ou Dennis Yusur des téléfilms tournés en 16 mm [diffusés le week-end en général – ndlr.]. C'était pour nous quasiment des films de cinéma. Quand ils ont quitté la TVB pour se lancer dans le cinéma à l'orée des années 1980, ils ont fondé la première Nouvelle Vague. La « deuxième vague » était aussi issue de la télévision, avec des gens comme Kirk Wong, Terry Tong Gei Ming, Cheuk Pak Tong, Angela Mak Leng Chi ou encore Chan Chuk Chiu – l'épouse de Yim Ho. Vous les connaissez sans doute moins bien en Occident.
C'était l'époque « des cents fleurs » du cinéma de Hong Kong. Il y a eu dans les années 1980 une éclosion de talents. Les producteurs donnaient leur chance aux réalisateurs issus pour la plupart de la télévision ; ils étaient à la recherche de sang neuf.
Les réalisateurs de la « troisième vague » dont je fais partie ont débuté dans l'ombre de ceux de la première vague. J'ai longtemps été assistant, notamment chez Ann Hui, avant de tourner mon premier film. Wong Kar Wai a longtemps été scénariste, notamment pour Patrick Tam, avant de passer à la réalisation. |
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HKCinemagic : Comment vous situez-vous, en tant que cinéaste indépendant, dans l'industrie du cinéma de Hong Kong, qui privilégie tout de même le commercial, « l'entertainment » ? |
S K : Je ne sais toujours pas si j'ai trouvé ma place dans l'industrie du cinéma hongkongais ! Je pense que, depuis toujours, le cinéma de Hong Kong a privilégié l'aspect commercial. Jusqu'à la fin des années 1970, avant l'arrivée de la Nouvelle Vague, tous les films produits à Hong Kong privilégiaient le marché, ciblaient le succès au box-office. Que ce soit les films de cape et d'épée, les kung-fu, les comédies musicales, les comédies populaires ou les films érotiques de Li Han Hsiang
: tous étaient produits dans le but de gagner de l'argent d'abord. Je pense donc que tous les cinéastes de Hong Kong sont imprégnés par cet aspect commercial des films ; ils ont reçu une éducation commerciale et populaire sur le plan cinématographique. Depuis toujours, ils baignent dans cet environnement « commercial ». Pourquoi par exemple il n'y a pratiquement pas de films hongkongais traitant des questions politiques ? Pourquoi Tian Zhuangzhuang a pu faire Le Cerf-volant bleu (1993) en Chine et Hou Hsiao Hsien La Cité des douleurs (1989) à Taiwan - films qui traitent de la situation politique en Chine ou à Taiwan dans un passé très proche - et nous rien ou presque à Hong Kong ? Ce n'est pas qu'on soit incapable de faire ce genre de films. Mais à Hong Kong, avant de tourner un film, on pense d'abord à son marché potentiel. L'aspect commercial prime toujours sur les ambitions artistiques ou politiques. Si on estime que le sujet du film ne trouvera pas son public, alors on ne fera pas ce film ! La majorité des réalisateurs hongkongais ont intégré eux-mêmes ce critère du succès populaire dans leurs choix artistiques. A Hong Kong, on préfèrera toujours produire des films de genre, comme les thrillers, les polars ou les comédies, etc. parce qu'on sait qu'il y a une demande potentielle de la part du public pour ce type de cinéma. Telle est la mentalité des gens qui font des films à Hong Kong.
City of Sadness
Je n'oserais pas vous parler de mes ambitions artistiques. Il est difficile d'exister dans l'industrie du cinéma de Hong Kong. En tant que réalisateur, je cherche surtout à imprimer un style personnel à mes films. Prenez les gens comme Ann Hui, Wong Kar Wai ou moi : dès nos débuts, nous avons voulu tourner avec les plus grands comédiens, car nous savons que leurs noms sur l'affiche permettront à nos films d'être correctement distribués et éventuellement de rencontrer le succès au box-office. C'est seulement après avoir obtenu l'accord de ces acteurs qu'on peut commencer à chercher à imposer notre propre style, notre point de vue artistique. Nous restons dans le système, tout en essayant de nous éloigner du « mainstream », aussi bien par les sujets abordés que par notre façon de filmer. C'est le succès au box-office qui nous donne les possibilités de faire des films plus ambitieux sur le plan artistique.
Les cinéastes de la Cinquième génération en Chine ou les auteurs taiwanais peuvent faire des films avec des acteurs inconnus du grand public, voire avec des amateurs. Ceci est pratiquement inconcevable à Hong Kong. Bien sûr ce type de films existe aussi à Hong Kong, mais c'est très rare. |
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