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Interview Thomas Hudak
Interview Page 1
Infos
Auteur(s) : Arnaud Lanuque
Date : 8/5/2005
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Jackie Chan
Joyce Mina Godenzi
Thomas Hudak
Sammo Hung Kam Bo
Philip Ko Fei
Andrew Lau Wai Keung
Alan Tam Wing Lun
Tsui Hark
Jean-Claude Van Damme
Dick Wei
Yuen Biao
Films :
Angel Mission
Eastern Condors
Opération Dragon
Piège à Hong Kong
A Man Called Hero
The Matrix
Shanghaï Kid 2
The Wesley's Mysterious File
 
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Index
 
 Notes  
Interview faite en avril et octobre 2003.

Un grand merci à Thomas Hudak pour son extrême gentillesse et son aide. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de sa carrière!


Dans le monde des gweilos travaillant dans l’industrie du cinéma Hong Kongais, Thomas Hudak représente le versant amateur : Touriste de passage qui se retrouve sur les plateaux pour se faire un peu d’argent, artiste martial de passage ou, comme c’est le cas ici, résident intéressé par le cinéma au point d’y participer à l’occasion. D’abord un de ces gweilos typique, tout juste bon à se battre (et surtout à être battu !) contre le héros Chinois, il est peu à peu monté en grade dans l’industrie au point de s’être vu confié quelques seconds rôles. L’apothéose en somme pour un Occidental à Hong Kong ! Totalement à l’opposé de l’image qu’il véhicule à travers ses films et heureux de pouvoir communiquer son expérience, l’homme attire la plus grande sympathie.

HKCinemagic : Pouvez vous nous dire ce qui vous a amené à HK et comment vous vous êtes retrouvé à faire du cinéma ?

Thomas Hudak : Bien sûr. Je suis arrivé en 1986 avec pour objectif d'organiser l'implantation d'une compagnie de logiciels Américains en Asie, il s'agissait d'un logiciel comptable, et, étant comptable moi même je fus sélectionné. J'étais déjà un professeur d'arts martiaux aux USA. Donc je suis arrive ici, j'avais mon travail et ma passion pour les arts martiaux et j'ai trouvé un enseignant et me suis présenté à lui. Il était Chinois bien évidemment. Il m'a dit “Certainement, venez vous joindre à nous” et après quelques jours il m'a dit “Vous pouvez mettre votre ceinture noire”, parce que je ne la portais pas initialement. Je travaillais durant la semaine et les soirs, 2 fois par semaine, je participais à ces cours. Très peu de temps après, 6 ou 7 semaines je crois, il m'a dit “Tom, est ce que tu voudrais faire un film ? J'ai des bons contacts”. Le nom de mon enseignant était Martin Chan Chuk Sam qui enseigne toujours à Kowloon et s'occupe de beaucoup d'acteurs.


HKCM : Quel style d'art martial avez-vous étudié avec lui ?
TH : Son style était le Jin Wu Kwoon qui est un mélange Chinois de Kung Fu et de Karaté. Son père était un grand maître de Kung Fu et Martin a également appris le Karaté, le style Shotokan, en Malaisie quand il était enfant puis il est venu ici. Du Jin Wu Kwoon donc, c'est un mélange. Et il m'a dit : “Tom, je connais plusieurs réalisateurs qui cherchent des méchants pour leurs films, tu pourrais y participer le week end”. Donc j'ai établi les contacts et ils m'ont pris. J'ai fait quelques films, c'était assez facile de travailler avec moi. Et ils continuaient de m'appeler pour jouer dans d'autres films. J'ai fait près de 30 rôles en tout, des petits et parfois des plus gros. Et, dernièrement, j'ai eu un vrai second rôle, celui d'un vieux guerrier qui refuse de perdre son pouvoir, le directeur de la CIA tombé en disgrâce, le directeur du FBI rempli de frustration et avec ses propres objectifs et bien sûr, avec mon apparence, je suis toujours un méchant. J'ai été gentil une fois en tant que Consul général des USA ou Chef de la Police mais, généralement, je suis le pourri de service.

HKCM : Donc vous vous êtes impliqué dans le cinéma grâce à votre maître. N'y avait il pas également le fait que votre classe d'arts martiaux était fréquentée par de nombreuses stars ?
TH : C'est également vrai, oui. Je me souviens d'ailleurs m'être dit “Wow, les Chinois sont vraiment tous très beau ! ». Et pour cause, il n'y avait que des hommes et des femmes de très belle apparence. Je me disais « wah ! C'est fantastique ! ». Et quelques jours après, il y a eu un film appelé Eastern Condors sur les écrans, et ils étaient tous dedans ! 5 membres de ma classe étaient dans ce film !

 

HKCM : Il y avait Joyce Mina Godenzi entre autres…
TH : Oui. C'est vrai … Vous êtes plus attentif que moi. Il y a eu de nombreuses occasions où ils disaient « On travaille avec ce gars dans notre cours, c'est un bon pratiquant et il a un bon contrôle, vous devriez le prendre”. Et donc, ça a été Martin qui a pensé que je pouvais être bon ainsi que quelques membres de mon cours qui pensaient “Sifu, est ce qu'on peut demander à Tom de venir travailler avec nous? ». Une fois que j'ai fait quelques films avec eux et travaillé avec quelques réalisateurs, ils pensaient toujours « Réembauchons ce gars encore une fois». Pour me contacter, ils passaient par mon sifu ou appelaient des directeurs de casting ou me contactaient directement… C'est comme ça que je suis rentré dans l'industrie. Mais vous avez tout à fait raison, je me souviens que pour mon premier film, ils m'ont approché parce qu'ils manquaient de "bad guys". Il n'y avait plus de méchants, ils avaient tous été sur-utilisés. Et KK Chung et Alan Tam ainsi que quelques autres diraient “ouais, prenez Tom, il est bien “.
 
HKCM : Votre premier film fut Angel Mission. Pouvez vous nous parler de ce que c'était de travailler avec Philip Ko?
TH : Oui, j'ai une version du film ici. C'était très déroutant. Je travaillais dessus seulement le week end puisque j'avais mon véritable travail et je voyageais beaucoup durant la semaine. Je me souviens qu'il m'avait dit “Tu n'auras pas beaucoup de préparation, tu ne verras pas le script“. Il n'arrêtait pas de me le répéter avec son anglais plutôt maladroit à l'époque, j'ignore à quel niveau il le parle aujourd'hui Il était très bon pour nous montrer ce qu'il voulait qu'on fasse (Thomas fait quelques mouvements et expressions) et après nous laisser faire. C'était un excellent réalisateur si l'on prend en compte la barrière de la langue.
 
HKCM : Et si l'on prend en compte le budget également qui devait être très faible.
TH : Oh oui! Très! On a même utilisé mon appartement pour une scène. Il m'a dit “Tom, est ce qu'on peut utiliser ton appartement ?” J'ai répondu «Bien évidemment ! » parce que j'avais un grand appartement à l'époque. Ils mettaient en place les éclairages dans un coin, et je me souviens encore que ma domestique était très inquiète qu'ils puissent faire des dégâts. Ils étaient dans le lit, c'était pour une scène d'amour, ça a été coupé finalement mais ce n'était pas avec moi bien sûr. Ils utilisaient ce qu'ils avaient à disposition vous voyez. Et donc, oui, sa mise en scène, comme je le mentionnais, était étonnamment bonne surtout quand j'y repense aujourd'hui, étant plus informé qu'avant. Tout le monde croit que quand vous vous embarquez pour un film, vous allez avoir votre propre caravane, et qu'ils vous donneront le script plusieurs jours à l'avance, que les scènes de combats seront préparées mais non, les combats sont faits, surtout à HK, à la dernière minute. C'est une énorme pression d'être capable de faire quoi que ce soit qu'ils vous demandent mais c'est aussi très important de leur dire : “Non, ma jambe droite est meilleure pour ce mouvement que ma jambe gauche, et laisse moi tourner dans le sens des aiguilles du montre pour ce coup de pied plutôt que l'inverse parce que j'ai un meilleur équilibre dans ce sens là”. C'est important de leur dire pour qu'ils puissent travailler à partir de ça. Ils sont très forts pour organiser quelque chose mais ils sont également très souples dans sa mise en oeuvre. Si ils veulent un coup de pied tournant et que vous êtes meilleur avec votre gauche que votre droite, c'est pas un problème, fais le comme ça. Ils vous demandent aussi “Est ce que tu peux faire ça?” et si ce jour là vous n'en êtes pas capable, ce seront les premiers à proposer quelque chose d'autre. Quand on a fait ma scène d'action avec Dick Wei pour Angel's Revenge, un cascadeur m'a dit “On doit te mettre des protections”. J'étais du genre “Frappe moi, allez frappe moi !” et les cascadeurs m'ont dit “Non, tu es face à Dick Wei, tu DOIS être protégé !”
 
HKCM : Dick Wei a la réputation d'être très dur.
TH : C'est un gentleman plutôt dur en effet. Dans la scène en question, il m'a vraiment explosé. Je portais des protections autour du torse et dans le dos comme je devais rebondir sur une étagère un peu comme celle ici, avec plusieurs niveaux. Et même quand il donnait des simples coups, c'était du solide. Dick croyait, et je l'admire pour ça parce que j'ai eu des bleus mais je n'ai pas été blessé, au contact. Et au final, on a vraiment l'impression qu'il m'a envoyé valdinguer. Ca rend bien.
 
HKCM : Y avait il une forte pression parce que l'équipe technique s'attendait à ce que vous délivriez une bonne prise du premier coup ?
TH : Oui, il y a une très grosse pression pour avoir à faire le moins de prises possibles parce que cela a des conséquences budgétaires. Mais, en même temps, il y a un planning pour tout ça. Je me souviens que pour une scène, il s'agissait d'un mouvement simple, juste un coup de poing suivi d'une saisie, pas grand chose en somme, et il nous a fallu peut être 4 prises et le réalisateur commençait à être impatient. Il n'était pas vraiment en colère mais il était comme “Allez Thomas! Ne rends pas ça plus difficile que ça n'est, c'est facile, fais le pour moi”. Parfois, il y a une différence entre ce qu'est un bon mouvement martial et ce qui rend bien pour le cinéma. Vous essayer de camoufler la technique quand vous vous battez réellement, vous ne voulez pas que votre adversaire la voie venir. Mais, dans les arts martiaux de cinéma, vous embellissez la chose, vous en rajoutez, pour rendre ça visuellement puissant. Et la gestion de l'espace est différente également. Et donc, sur mes premiers films, il m'a fallu un peu de temps pour apprendre ça et adapter mes arts martiaux à cette nouvelle conception. Plus tard, je suis devenu “Première prise Tom”.
 
HKCM : Vous avez travaillé sur un film US, The Last Dragon, avant de venir travailler à HK. Pouvez nous parler des différences dans la façon de travailler ?
TH : C'était une production relativement importante; ils avaient réunis beaucoup d'artistes martiaux. Ils avaient aussi beaucoup de temps pour préparer les chorégraphies. On savait qui serait notre partenaire et, ensemble, nous explorerions différents aspects de notre scène. Bien plus planifié qu'à HK. Mais ça a des avantages et des inconvenients. Les chorégraphies sont un peu téléphonées, elles perdent la spontanéité à laquelle HK aspire. Mais d'un autre coté, c'est plus facile de respecter le planning de tournage, je pense que c'est lié à la taille du budget.
 
HKCM : Vous jouez toujours les méchants; Est ce que vous trouvez cela frustrant ?
TH : En fait, non (rire). Il y a des gens… Je les vois dans des films, ils jouent constamment les méchants, comme James Wood, mais, récemment, il lui arrive de jouer des gentils. Mais ce n'est pas grave parce que si vous dansez bien, c'est ce talent qu'on célèbre. Et si vous essayez de chanter en même temps que vous dansez, ça ne marche pas forcément aussi bien. Quand je me vois, j'ai cette apparence vous savez, l'air frustré, en colère et ça marche très bien pour les films.
 
HKCM : Parlons un peu de A Man Called Hero. Qu'est ce que vous pensez du fait que votre rôle a été coupé au moment de la sortie des DVD et VCD du film ?
TH : C'est un de mes meilleurs travaux, et aussi parce qu'on avait beaucoup de moyens pour ce film. Nous avons tourné dans des lieux intéressants et exotiques de Shanghai, comme pour la scène où nous organisons notre attaque: Une usine isolée avec une très grande salle de conférence remplie de figurants habillés en membres du Klux Klux Klan... Et c'était un de mes meilleurs travaux donc j'étais très frustré qu'ils le coupent. Je suis également très déçu de ne pas pouvoir mettre la main sur un DVD de cette version, la director's cut. J'ai la chance d'avoir pu dégotter un VCD avec ces scènes lors de sa sortie en Malaisie. De nombreuses fois, des gens m'ont appelé pour me dire : “Tom, j'ai vu ton film à la TV, je suis resté éveillé toute la nuit pour le regarder mais tout ce que j'ai vu c'est ton nom au générique de fin” (rires). Donc, oui, c'est une de mes plus grosses déceptions.
 

La scène du Ku Klux Klan dans A Man Called Hero (la version director's cut)
 
HKCM : Est ce que Andrew Lau vous a donné une explication par rapport à ces coupes ?
TH : Oui. Une des raisons était que le film, étant assez populaire, allait être montré dans les avions et à la TV mais, pour des raisons de durée, ils ont trouvé plus utile de le rendre un peu plus court. Et également, à cause de la nature controversée de mon personnage, qui est un raciste et un intégriste religieux, et qui est très insultant envers les Chinois. Ils pensaient que dans un vol international, ça ne passerait pas bien. Et, à cause de ça, je pense que le film perd de son impact. Le film montre les importantes difficultés qu'ont du affronter les immigrants Chinois à la fin du 19 e siècle/début 20 e . Et c'est vraiment dommage parce que ça montre que les gens qui ont souffert peuvent quand même triompher à la fin. C'est un message positif. La vie est comme ça, quand l'ordre naturel des choses est troublé, vous devez vous attendre à ce genre de choses mais ça rend la victoire finale encore plus agréable. J'espère qu'un jour il sortira ainsi parce que c'était un personnage intéressant qu'ils avaient conçu là. Je crois qu'à l'origine ils prévoyaient de le réutiliser pour la suite, c'est pour ça qu'ils ne l'avaient pas tué.
 
HKCM : Et vous n'avez jamais été contacté pour cette séquel éventuelle ?
TH : Parfois, Andrew, le réalisateur, me dit “On travaille toujours dessus ! On travaille toujours dessus! On y pense toujours !” Je pense que maintenant que l'économie est redevenue meilleure et que les films Chinois reçoivent un meilleur accueil, elle pourrait se faire.
 
HKCM : Que pensez vous de la direction de Andrew Lau? Tout spécialement par rapport à un autre réalisateur très visuel avec lequel vous avez travaillé, Tsui Hark.
TH : Je préfère Andrew personnellement. Il ne fait pas de plans très techniques comme ceux qui ont fait la célébrité de Tsui Hark. Parce que vous en voyez de plus en plus aujourd'hui, quand il y a un pistolet, on nous montre la balle dans la chambre, comment la blessure est faite... Je pense que c'était une technique intéressante mais ça a été trop fait maintenant et je serais déçu si tout le monde s'y essayait. Ca serait juste de la perte de temps. Vous le voyez même dans des series TV maintenant et ça n'est pas forcément nécessaire. Je pense qu'Andrew a son propre style et c'est bien qu'il n'essaye pas d'imiter d'autres réalisateurs même si ça peut apporter un certain succès. Il devrait trouver sa propre voie et je pense que c'est ce qu'il fait actuellement et ça lui réussit très bien.
 
HKCM : Vous avez eu une autre grosse déception avec Knock Off où vous étiez supposé affronter Jean-Claude Van Damme. Pouvez vous nous expliquer ce qui s'est passé ?
TH : Oui, c'est une autre histoire amusante (rires). J'en rigole parce que ça n'aurait probablement pas changé ma carrière de toute façon mais qui sait ? J'étais un des deux hommes de la CIA qui restaient et c'était la réalisatrice de la seconde équipe qui était en charge de nous tuer. Peut être parce qu'elle pensait que j'étais trop vieux pour être un artiste martial, j'ai été tué un jour avant mon collègue, tué par une arme à feu. Je me suis dis qu'ils devaient manquer de temps et que c'était tout ce qui leur restait comme possibilité pour se débarrasser de moi. Et donc, on m'a dit “C'est dans la boite Tom! Prends soin de toi et à la prochaine!” Le jour d'après mon collègue est venu sur le plateau tourner sa scène de mort. Et le lendemain, il m'appelle pour me dire qu'ils lui avaient fait “ok, alors maintenant Steve, tu vas sauter de là, un faire un coup de pied sauté et après….” “Oh! Oh! Je ne suis pas l'artiste martial; vous l'avez tué le jour d'avant.” Et ils étaient “ooh?! C'était lui...?”; “Oui, c'était lui”. Et donc, ils ont rapidement tourné la scène de sa mort, Van Damme lui tire dessus, et ils ont imaginé une scène de combat avec les personnages restants. Je suis sûr que l'assistante-réalisatrice n'en a jamais parlé autour d'elle (rires). Mais Steve, un très bon ami à moi, m'a dit qu'immédiatement sa bouche est restée grande ouverte et beaucoup de visages se sont mis à rougir, etc. Parce que Van Damme et moi avions un premier combat sur une scène, ce qui préparait le terrain pour “la prochaine fois je me ferai pas avoir, je ferai davantage attention et on va avoir un bon affrontement tous les deux parce que je suis le combattant du groupe!” C'était très bien mis en place... Ce qu'ils voulaient faire c'était qu'ils avaient un homme de main/combattant pour les Russes également, Van Damme était censé se faire l'homme de main/combattant de chaque groupe. D'abord celui des Américains puis celui des Russes, c'était ça l'idée initiale.
HKCM : Pouvez vous nous donner vos impressions sur le chorégraphe du film, le légendaire Sammo Hung ?
TH : J'ai trouvé qu'il était très bon. Il était très attentionné pour chacun des gens concernés. Il était très direct et impatient; il n'avait pas le temps de s'amuser. Une fois, j'ai été touché par la caméra et il a vraiment engueulé le caméraman en lui disant de faire davantage attention... Ils avaient la caméra sur une longue perche et ils m'ont percuté en la déplaçant légèrement. J'étais tellement concentré que je ne l'ai pas vu, et ça m'a heurté sur le coté de la tête. Il m'a demandé plusieurs fois si j'allais bien et il a dit au caméraman de faire plus attention. Et c'était sa propre équipe donc il ne les épargnait pas eux non plus. Plus tard, sur une autre scène, il a été également très efficace : On devait tomber du haut d'un container, en théorie parce que le bateau était touché. Il a entamé une explication très élaborée de la scène, pour être certain que nous comprenions tous ce qu'on devait faire. Il l'a montré en personne; il insistait sur la nécessité de rentrer les épaules et de coller notre menton à notre poitrine. Il était vraiment bien, excellent même.
 
HKCM : Et quels souvenirs gardez vous de l'attitude de Van Damme ? Il parait qu'il avait beaucoup de problèmes personnels.
TH : Jean Claude Van Damme profitait pleinement de toutes les nombreuses possibilités de divertissement que Hong Kong avait à offrir. Parfois, il arrivait sur le plateau avec une légère gueule de bois après toutes ses activités de la nuit mais il était très gentil avec tous ceux qui l'entouraient. Disons que, beaucoup de fois, il était un peu ailleurs (rires).
 
HKCM : Quel est le film que vous avez fait que vous préférez? Par rapport à votre jeu et pour l'action.
TH : Le Van Damme bien sûr, mais également A Man Called Hero avec cette séquence de combat... Ce combat de grande envergure avec cette foule de membres du Klux Klux Klan et où je combats Yuen Biao fut très excitant. Et j'aime aussi assez mon jeu, c'était la première fois où je jouais un personnage un minimum développé : J'étais inquiet par rapport aux blessures faites à mon fils, j'étais en colère parce que les Chinois envahissait mon pays. Il y avait une vraie performance ! Avant, je n'étais juste qu'un méchant de service qui blessait des gens parce que son patron lui avait dit de le faire ! Ici, j'avais des vraies motivations et c'est également le cas dans The Wesley's Mysterious Files, où j'ai eu la chance de pouvoir jouer la comédie. J'avais deux visages :d'un coté celui du directeur du FBI/CIA propre sur lui et de l'autre mes propres motivations personnelles.
 
HKCM : Quels souvenirs gardez vous de votre collaboration avec Jackie Chan pour la publicité pour la carte American Express ?
TH : Cela a été une belle opportunité ! Il est tellement pris maintenant et, encore aujourd'hui, il est l'une des stars asiatiques les plus populaires de tous les temps. Et il peut encore s'améliorer, plus il en fait, plus il devient international, plus il attire de nouveaux fans et admirateurs, plus de gens peuvent voir les superbes capacités qu'il a dans la création d'un film. Donc, pour moi, avoir cette opportunité de travailler avec lui, c'est comme un scientifique à qui on offert la possibilité de travailler avec Einstein. Quand on a bossé ensemble, j'ai pu voir d'où vient sa réputation et d'où lui viennent ces idées. Il apporte vraiment quelque chose, il y a de nombreuses fois où un réalisateur engage Jackie et ce dernier s'attend à suivre leurs directives. Mais ils pensent tous “On veut que Jackie contribue, il a une telle connaissance des caméras, des angles et du reste”. Maintenant, je pense que ce qu'on demande aux réalisateurs c'est : “encadre le, fais en sorte qu'il t'apporte ce qu'il faut pour parvenir à l'accomplissement de ta vision”. Donc, c'était génial de voir comment il incorporait ses cascades et comment il avait ses propres idées: Il les balançait au réalisateur, “J'ai 4 façons différentes pour que cette scène marche”. Et ils n'en revenaient pas, “C''est super Jackie mais c'est trop pour nous, pour cette pub pour American Express, c'est vraiment trop !” Et il le comprenait “oui, vous avez peut être raison, essayons plutôt ça...” et ainsi de suite. Il n'y avait pas le moindre problème d'ego; c'était juste une recherche de la meilleure performance, du meilleur résultat possible.
 
HKCM : Y a t-il eu des problèmes à cause de votre taille? Parce que Jackie est connu pour ne pas aimer se battre contre des personnes trop grandes.
TH : J'étais au courant de ça. Dans une scène, j'étais censé le toiser de toute ma hauteur, l'air en colère, mais durant la répétition de la cascade, je devais m'assurer d'être les genoux fléchis ce qui me donnait un meilleur équilibre et lui permettait plus facilement de se déplacer autour de moi. Ils ont fait exprès d'engager un grand gaillard parce qu'ils voulaient un méchant qui ait l'air surpuissant, et en même temps, grâce à mes capacités martiales, il m'était facile de m'adapter.
 
HKCM : Jackie ne vous a jamais proposé de participer à un de ces films ?
TH : Non, jamais. Il a ses propres hommes et il préfère travailler avec eux. Et, là encore, la différence de taille aurait un impact direct sur la scène.

 


Francis Ng, Andrew Lin et Thomas Hudak dans 2000AD

 

HKCM : Pour le futur, prévoyez-vous d'améliorer votre jeu ou plutôt essayer de développer une carrière derrière la caméra?
TH : C'est une bonne question. Bien évidemment, j'aimerais développer mon jeu, il y a d'excellents cours de théâtre dispensés à la Hong Kong University. Et, en plus, travailler davantage avec la caméra, j'ai eu cette opportunité dernièrement, et c'est quelque chose que j'aimerais faire davantage, s'occuper des chorégraphies des combats, pour rajouter un coté plus réaliste. Une de mes scènes de combat préférée vient de First Blood (Rambo) avec Sylvester Stallone qui se rapproche assez du style de combat que je pratique dans mon art martial, quand il est dans le commissariat et qu'il a ce flashback et qu'il utilise un espèce de genre de Kenpo Karaté, des techniques des forces spéciales... C'est laid mais très réaliste, on dirait qu'il combat en pilote automatique et qu'il ne se rend pas vraiment compte de ce qui se passe parce qu'il a ce fameux flashback. Ca se rapproche un peu de ce que fera Bourne Identity. J'aimerais incorporer ce genre d'éléments, ce genre d'entraînements et de style de combat.
 
HKCM : Seriez-vous intéressé pour faire partie d'une production mélangeant le style HK et le style US ?
TH : Oui, ce serait…vous savez, quelque chose comme Enter the Dragon où ils ont utilisé le meilleur des deux et cela a donné un résultat fantastique. Ca serait génial. Parfois, quand je rentre aux USA et que je parle à des gens de ce que j'ai fait, ils me disent “Tu sais, tu devrais vraiment tenter ta chance ici, parler à des gens de Californie ou à New York”. C'est vrai que j'aimerais bien aller frapper à quelques portes mais c'est une question de temps, combien de temps vous avez à disposition pour participer... Mais c'est quelque chose que nous connaissons tous... Si j'étais un acteur Français et que je retournais au pays, je dirais “Ecoute, J'ai appris pas mal de choses, je pense qu'on peut faire un véritable mélange des genres”. C'est ce qu'ils font maintenant avec des films comme Shanghai Knights, The Matrix...
 
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