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Lexique : B
Bagua Zhang AKA Pa Kua Cang AKA Pakua Chuan
Le Bagua Zhang, (La "paume des huit directions"), est une forme de combat chinois d’origine nordiste considéré comme interne. Il appartient à la même famille « Wudang » que le T’ai chi et le Xing Yi Quan et les théories qui nourrissent sa pratique tiennent du Taoïsme.
Sommaire et faits saillants du style
Tout comme le Tai Chi, le Bagua Zhang emploie des mouvements amples, décontractés, et fluides qui peuvent absorber ou dévier l’attaque d’un adversaire et rédiger sa force contre lui.
Là où le Bagua Zhang se distingue du Tai-chi, c’est dans l’emploi d’une stratégie qui repose sur des déplacements circulaires : le pratiquant peut tourner en cercle autour de l’adversaire tout en accomplissant souvent des rotations du corps sur lui-même. Un cercle dans un cercle. La direction tant des déplacements que des rotations fluctue constamment. Ce double mouvement permet de manœuvrer rapidement et fluidement autour d’un adversaire dans une stratégie d’évitement, de contournement et d’encerclement. Le pratiquant peut ainsi esquiver des attaques et lancer ses propres assauts n’importe où autour d’un adversaire et le surprendre. Les mouvements circulaires permettent aussi de créer de l’élan externe et de l’énergie interne qui peuvent être utilisés contre des adversaires dans des coups ou des prises de projection.
Le trigramme Taoiste base de la stratégie des déplacements dans le bagua Zhang
Comme l’indique le propre nom du style Bagua « Zhang », c’est l’emploi de coup de paumes qui est privilégié et non des poings qui en contractant les muscles du bras gênent la fluidité des gestes. Les mains sont formées en pinces pour permettre des saisies dans des prises immobilisantes ou des projections. Le Bagua comprendrait jusqu’à 64 mouvements distincts.
Les coups de coude sont également utilisés alors que les coups de pieds sont bas afin de ne pas compromettre l’équilibre et la mobilité. Alors que de nombreux styles martiaux (tel le Hung Gar) reposent sur des positions basses solidement ancrées au sol, le Bagua lui utilise des positions hautes et un jeu de jambes dynamique afin de permettre la grande mobilité du pratiquant.
L’arsenal du Bagua comprend la lance, l’épée, le bâton, et le sabre de même qu’une forme de couteau appelé « Croissant de lune ». Le sabre et les lames sont souvent utilisés en paire.
. Le Bagua Zhang est une technique de combat versatile efficace tant au niveau des combats de rue que dans des duels contre d’autres pratiquants martiaux. Toutefois, il contient quelques lacunes notamment au niveau des attaques directes ; c’est pourquoi un pratiquant va souvent apprendre d’autres styles pour compenser notamment l’art Wudang du Xing Yi Quan. En fait, il est très fréquent de voir les pratiquants d’un style maitriser également l’autre.
Histoire Le Bagua Zhang aurait été fondé au XIXe siècle par Dong Hui -chau (1793-1883). Celui-ci aurait appris les arts martiaux des écoles de son village avant de mener une vie errante au cours de laquelle il aurait appris d’autres styles incluant certains dérivés de concepts taoïstes. Dong aurait fait la synthèse de tout ce qu’il aurait appris pour créer le Bagua. Certains affirment toutefois que Dong aura moins fondé le Bagua que disséminer un style jusque-là transmis entre sectes taoïstes.
Dong Hui-Chau
Après une vie aventureuse (plus tard sujette à des récits folkloriques et des romans-feuilletons) Dong a fait en 1863 une démonstration de son art à un prince de la dynastie Qing. Impressionné, celui-ci l’aurait alors élevé au rang d’instructeur, responsable entre autres de former les gardes du corps de la famille impériale. Dong aurait également formé ses propres disciples, mais ne leur aurait pas toujours donné le même entrainement.
Comme ses disciples sont allés dans leurs propres directions pour développer leurs techniques, cela fait que le Bagua Zhang ne forme pas un style unifié, mais il est constitué d’une grande variété de branches : Fu, Cheng, Liang, Gao, Jiang, etc. Le concept « circulaire » du Bagua est commun à tous, mais chaque école a des techniques distinctes. Tel style par exemple est centré sur des prises de projection alors qu’une autre va favoriser l’emploi de coup de paume et ainsi de suite.
De nos jours, le Bagua Zhang est pratiqué et enseigné partout sur la planète tant en Chine qu’en Occident. Un maitre important dans la variante « Fu » du Bagua Zhang et vivant dans la région de Boston aux É.-U. est Bow-Sim Mark la mère de l’acteur martial Donnie Yen (3eme photo ci-dessous)
Dans la culture populaire
Le ciné kung-fu hongkongais des années 70 favorisant les styles sudistes tels le hung-gar de même que les formes animales imagées (tigre, singe) le Bagua d’origine nordiste ne semble pas avoir fait de grandes apparitions au cours de cette époque. Ceci dit, le concept de combat en huit trigrammes est lui représenté dans les films Shaolin Vs Wu Tang (1982) et Eight Diagram Pole Fighter (1984) tous deux de Lau Kar Leung. Si ces films représentent véritablement des techniques de bâton ou d’épée tiré du Bagua, c'est une autre histoire... mais la chorégraphie que l’on retrouve dans ces films et qui joue sur des mouvements circulaires est des plus relevés.
Le Bagua Zhang apparait plus souvent dans les films kung-fu chinois des années 80 tel le Champion de Tianjin (83) ou Undaunted Wudang (83) Le Bagua est aussi un style appris par Jet Li et il s’en sert dans quelques-uns de ses films notamment Martial arts of Shaolin (85) et surtout The One (2001). Ce dernier film présente un duel Bagua Zhang vs Xi Ying Quang. Le film Grandmaster (2013) de Wong Kar Wai présente également un autre duel Bagua vs Xing Yi de même qu’une confrontation Bagua vs Wing Chun entre les deux vedettes du film Tony Leung Chiu Wai et Zhang Ziyi. Un duel Bagua vs Wing Chun est aussi présenté dans Ip Man 2 (2010) dans lequel le personnage titre est confronté à un maitre de Bagua incarner par Fung Hak On
Le Bagua est un des styles appris par le cinéaste martial contemporain Xu Haofeng (qui a également agis comme conseiller martial dans Grandmaster) et on retrouve probablement quelques techniques de ce style dans ses films.
En dehors du cinéma, le Bagua Zhang a également fait des apparitions dans d’autres formes de culture populaire. Le jeu vidéo Tekken de même que le manga Naruto présente par exemple des personnages pratiquant cet art. En 2003, une série TV américaine Black Sash présentait un maitre martial joué par Russell Wong enseignant le Bagua a de jeunes américains. Elle fut annulée après seulement 6 épisodes. Le Bagua Zhang est également le style martial employé pour représenter la maitrise de l’air (« airbending ») dans la série animée Avatar.
You Tube contient plusieurs dizaines de vidéos présentant des démonstrations et des tutorats de Bagua Zhang de partout à travers le monde.
A Hong Kong, capitale de la piraterie et de la contrefaction, il n'est pas rare de retrouver dans certains films une musique qui appartient à une autre oeuvre ou à un autre compositeur. En général, les ayant-droit ne savent pas du tout que leurs partitions se retrouvent sur un film de kung fu de l'ancienne colonie. Mais ça, c'est la magie de Hong Kong !
Un des édifices les plus connus de Hong Kong, il fut dessiné par l’architecte américain d’origine chinoise Ieoh Ming-Pei. Ce dernier est également l’auteur de la fameuse pyramide de verre du Louvre au centre de la cour Napoléon.
Basher / Bloody Fist Movie / Bloody Fist / Chinese Boxer
Basher : cogneur, pugiliste. De l’anglais "bash" qui signifie coup de poing ou coup de poing à la figure.
« Basher » est une appellation familière souvent donnée par les fans anglo-saxons à des films d’arts martiaux "old school" dans la première moitié des années 70. À cette époque, non seulement la mise en scène et la chorégraphie des affrontements kung-fu étaient encore à leurs balbutiements, mais les combats étaient conçus pour mettre en valeur une férocité âpre et sanglante qui les font plus ressembler à des pugilats sauvages qu'à des duels. Les chorégraphies de ces films consistent en un style karaté assez générique pimenté de sauts au trampoline, de quelques petites acrobaties et d’éborgnements ou d’écorchages à mains nues. Dans plusieurs films, des dagues et des hachettes remplacent l’usage des poings et les affrontements y sont encore plus gores.
La violence des combats, ajouté à l’esprit belliqueux chauvin et raciste que l’on retrouve dans ces productions kung-fu (des japonais fourbes et cruels y sont les méchants de prédilection) font que l’appellation «basher» sied bien à ce type de films. Toutefois, le terme ne date pas des années 70, il provient en fait d’une poignée de fans britanniques et a été trouvé au début des années 80.
« Chop sokky », « shapes », « punch and kicks » sont d’autres surnoms courants pour les films martiaux parmi le fandom anglo-saxon.
Si le terme «basher» peut être utilisé pour décrire ou dénigrer un film (afin de décrier le caractère rudimentaire de la chorégraphie), il pourrait idéalement aussi servir à désigner un sous-genre martial à part entière, au même titre que la Kung Fu Comedy et le shaolin kung-fu et cela même s'il s’agit d’une catégorisation rétroactive (le terme datant des années 80).
Les films kung-fu de Jimmy Wang Yu (Chinese Boxer) et de Chang Cheh (Vengeance !, Boxer From Shantung sont des exemples phares de "bashers", King Boxer peut être décrit comme un « basher » de luxe des Shaw Brothers. De nombreux participants du ciné kung-fu auront avancé leur carrière avec des «bashers» notamment Ng See Yuen, Wu Ma, John Law Ma et John Woo (parmi les réalisateurs), Chan Sing, Meng Fei, Chen Kuan Tai et Henry Yu (parmi les acteurs), Yuen Woo Ping, Yuen Cheung Yan et Lau Kar Wing (parmi les chorégraphes). Contrairement au wu xia pian qui favorisait les jeunes premiers et les femmes d’épée, les « bashers » sont plus enclin à présenter des acteurs au profil de dur à cuire avec de véritables compétences en arts martiaux. Initiés en 1970 avec les débuts du ciné kung-fu moderne, les films de type « basher » connaissent leur apogée entre 1972 et 73 avant de céder progressivement leur place à d’autres sortes de film kung-fu.
Pour une description et un historique plus étoffés des films « basher » "bashers" voir : le dossier spécial "Pugilat à mort : Le ciné kung-fu durant l’ère des Bashers 1970-76" (à venir).
Personnage pittoresque du folklore martial cantonais, habituellement représenté sous les traits d'un vieux vagabond ivrogne mais rusé et maïtre en kung-fu Beggar So est apparu dans de nombreux films martiaux Le plus célèbre est sans conteste Drunken Master.
Pour plus de détails sur la légende entourant ce personnage et ses nombreuses apparitions filmiques, allez voir l'article : Beggar So la légende du vagabond martial.
Technique martiale qui se caractérise par une grande rapidité et beaucoup de souplesse. Les mains prennent la forme de la tête du reptile ou encore de sa langue ou de ses crochets. Dans se style on utilise surtout l’extrémité des doigts, parfois chargée de chi (énergie interne), pour darder une partie vulnérable ou sensible du corps de l’adversaire infligeant ainsi des coups douloureux, débilitants, voire mortels. On retrouve des éléments de cette boxe dans d’autres styles de gong fu en quantité variable comme dans le Shaolin du Nord, le Shaolin du Sud, le Ba gua zhang, le Xing yi quan, le Hung Gar Kune, le Wing Chun …
Au cinéma, la boxe du serpent est apparue pour la première fois dans Spiritual Boxer de Liu Chia Liang. Sammo Hung s’est aussi servi un peu dans sa première Kung Fu Comedy; The Iron Fisted Monk. Toutefois c’est Jackie Chan qui a vraiment exploité le filon « poing du serpent » en s’en inspirant pour imaginer un style de Kung-fu singulièrement imagé. Il s’est est d’abord servit parcimonieusement dans deux films produits par Lo Wei ; Shaolin Wooden Men puis Spiritual Kung Fu. Mais c’est surtout dans Snake In The Eagle’s Shadow de Yuen Woo Ping que le style du serpent « façon Jackie » est le mieux mis en valeur en en présentant non seulement des scènes d’entraînements, des taolu (kata) et des applications lors des combats mais surtout de nombreuses variations comiques.
Sur la lancée du succès de Snake, le serpent est devenu un des styles animaliers les plus couru de la Kung Fu Comedy aux cotés de la technique du singe et de l’Ivrogne bien que pas aussi populaire que ces derniers. Jackie l’a utilisée une dernière fois pour une scène de Drunken Master. Sammo s’en est aussi servi un peu dans The Magnificent Butcher. Dans le classique de Chang ChehThe Five Deadly Venoms, l’un des méchants utilise « la technique du serpent » qui est en fait encore plus fantaisiste et improbable que la version imaginée par Jackie. Wilson Tong chorégraphe et acteur émérite qui s’est spécialisé dans le rôle de méchant particulièrement redoutable et vicieux a utilisé ce style dans deux de ses propres réalisations : Snake In The Monkey's Shadow et Snake Deadly Act.
C'est seulement depuis peu que le cinéma HK tourne en "son direct". En effet, avant on tournait "en muet" et on post-synchronisait et on bruitait ensuite. C'est sur ce dernier que l'on remarque immédiatement les films HK : les coups de poings, les coups d'épée, les mouvements de voiles, les sauts périlleux ont toujours été plus ou moins exagérés, mais toujours bien placés. Ces effets sonores très violents soulignent les mouvements d'articulations, les gestes des arts martiaux. Dans le combat, les bruits participent de l'illusion : ils indiquent un coup qui n'a pas eu lieu, transcendent un affrontement qui aurait paru banal, inscrivent l'importance des enjeux et la valeur des combattants. Leurs exagérations aboutirent même à des parodies comme celle américaine de Kung Pow.