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Law With Two Phases    (1984)
Plus connu par le public occidental pour son rôle mémorable dans The Killer de John Woo, Danny Lee est considéré comme une véritable star en Asie. Acteur prolifique et réalisateur confirmé, Lee aura réussi le tour de force de marquer significativement de son empreinte le cinéma HK sans se voir rejeté comme d’autres icônes de leur époque (Michael Hui, Karl Maka, …). Débutant comme beau premier dans des productions Shaw Brothers dans les années ‘70s (The Water Margin, The House of 72 Tenants ; mais également les nanars absolus Super Inframan, The Mighty Peking Man et Oily Maniac…) , Danny Lee s’impose comme LE représentant de la loi dans des innombrables rôles et réalisations de flic modèle dans les années ‘80s, avant de contribuer largement à la lancée du jeune comique Stephen Chow (en réalisant le sympathique Legend Of The Dragon) et à l’instauration de la catégorie 3 dans les années ‘90s (réalisation de Dr. Lamb).

La troisième réalisation de Danny Lee, Law with two phases, arrivait à une époque charnière du cinéma HK, voyant la fin ultime des films wu xia et la surenchère de grosses comédies. 1984 était également la seconde année consécutive avec moins de 100 films sortis dans les salles. Même les grands espoirs émis par des producteurs et les critiques envers le mouvement dite de La Nouvelle Vague semblaient brisés de par les échecs répétés des fers de lance (Patrick Tam Kar Ming, Dennis Yu, Alex Cheung) ou le re-virement apparent dans du commercial comme effectué par Tsui Hark. Or, la Nouvelle Vague est la plus grande influence du film de Danny Lee ; car si le film semble tout d’abord emprunter les voies scénaristiques archi-rabattues du simple buddy/cop movie, c’est avant tout le traitement ultra-réaliste qui (d)étonne.

Danny Lee n’avait choisi le métier d’acteur que par dépit et après avoir échoué à l’examen d’entrée de l’école de police. Coup dur pour cet homme qui avait rêvé depuis toujours de servir les forces de l’ordre. Il concrétisera pourtant une part de son rêve, en enfilant à maintes reprises le rôle du policier dans de nombreux films et il rendra hommage au métier de par plusieurs de ses propres réalisations et une forte mobilisation au profit de ce métier (il est grand donateur de fortes sommes d’argent au profit de veuves de policiers morts au cours de leur service). Sa passion lui a d’ailleurs valu de recevoir une médaille d’honneur décernée par la police de Hong-Kong, ainsi que le surnom de Lee Sir / Officer Lee.

Pour sa part, la Nouvelle Vague est issue de fulgurants progrès de la télévision au cours des années ‘70s. Auparavant uniquement réservée à une population (colonialiste) aisée, la télé a fait son apparition dans la plupart des foyers HK au cours des années ‘70s. Investissant tout d’abord timidement dans une grille de programmes importés de l’étranger, les grandes chaînes découvrent très vite l’importante source de revenus obtenue par des réalisations made in HK. Véritable champ expérimental et terre promise aux jeunes et nouveaux talents, bon nombre de personnalités se sont forgés durant ces années. Si Michael Hui a pu y créer son style inimitable à travers des émissions comiques, des réalisateurs comme Ann Hui ou Tsui Hark se sont fait leurs premières armes à la réalisation. Des structures importantes, des technologies de pointes et une surenchère d’idées nouvelles et originales pour supplanter la concurrence ont réalisées de progrès plus fulgurants en quelques années, que celles effectuées au cinéma en deux décennies.

La Nouvelle Vague est née du succès de séries télévisuelles, qui prenaient pour départ des faits divers réels et les traitaient d’une manière la plus réaliste possible, en faisant quasiment des docu-fictions. Même si la transposition directe de cette approche de la télé au cinéma n’a pas été un franc succès, l’influence en est indéniable. Parmi les meilleurs exemples dans l’immédiat post-Nouvelle Vague, un film comme Coolie Killer, Long Arm Of The Law ou ce Law with two phases. Tous trois ont en commun d’être des films réalisés avec peu de moyens, d’apparence quasi austère, mais où prime une approche visuelle quasi documentariste, très brute, très réaliste. Le public, comme les critiques ont d’ailleurs reproché au film de Danny Lee d’exagérer les faits, notamment dans la relation de la police avec les malfrats de la rue ; or la police de Hong Kong s’est mobilisé pour démentir les faits et d’affirmer, qu’au contraire l’approche avait été très proche de la réalité.

Law with two phases suit donc les déambulations au quotidien de deux inspecteurs dans les quartiers pauvres de Hong Kong. L’un est un policier chevronné, issu d’un milieu défavorisé, n’hésitant pas à employer la manière forte pour se faire respecter ; l’autre est un jeune premier, qui n’a de hâte que de prendre du gallon en appliquant la loi à la lettre. Bien évidemment, ils sont en perpétuelle confrontation quant aux méthodes à employer. Une guerre de gangs tournant mal va déclencher une suite d’événements irrémédiables, allant jusqu’au drame : l’inspecteur chevronné blesse mortellement un jeune enfant.

Passées les premières minutes pour s’habituer à l’ambiance années ‘80s ayant bien plus mal vieilli que d’autres décennies et notamment au niveau des codes vestimentaires, des coupes de cheveux hilarantes et de la musique de synthés si particulière, le rythme trépidant de l’intrigue retient toute attention. Les différentes personnalités rapidement cernées, la confrontation entre les deux inspecteurs ressort clairement et donne lieu à une succession de saynètes certes déjà vue par ailleurs, mais très cocasse. L’approche étant réaliste, les scènes ne sont pas exagérées ou forcées pour faire rire ou réagir le spectateur. Doucement, l’intrigue principale se met en place, déclenchée par un caïd certes impitoyable, mais dépassée de suite par l’étendue de la situation. Le scénario prenant place dans les quartiers plus pauvres, il n’est jamais question de grands barons de la drogue ou chefs de triades intouchables, mais de petites frappes se prenant justement pour de grands méchants. L’effet boule de neige est donc d’autant plus prenante jusqu’au paroxysme totalement inattendu : la mort du jeune enfant. A partir de là, tout le film bascule dans un autre registre. Tout élément comique présent tout au long de la première partie s’efface pour une véritable remise en question de l’inspecteur par rapport à son métier (le seul qu’il savait exercer) et par rapport à lui-même.

Malheureusement, le cinéma HK n’a que rarement su montrer une véritable étude de mœurs, privilégiant le spectacle ou illustrant quelque sentiment par de gros traits caricaturaux. Ce qui aurait pu donner vie à quelques magnifiques scènes, n’est ici que traité assez superficiellement par Danny Lee et vite expédié pour un vendette final. Lee évite de tomber dans le cliché (américain) de la transformation en super-justicier, réservant d’ailleurs une fin tout autre que heureuse, mais il ne retrouve jamais cette grâce obtenue au moment même de l’assassinat de l’enfant…

Quant au film dans son ensemble, il présente donc une réelle bonne surprise, surtout si on le situe dans un contexte temporel. Beaucoup de grands réalisateurs se disent d’ailleurs avoir été fortement influencé par la réalisation de Danny Lee, en commençant par John Woo (reprenant quelques plans de mise en scène dans son Syndicat du Crime), Ringo Lam (pour City On Fire) et surtout Kirk Wong, avouant, qu’il a décidé de continuer de faire du cinéma après avoir vu ce film, alors qu’il avait dit vouloir arrêter après l’échec de son Health Warning.

Danny Lee,quant à lui, continuera à développer son approche dans ses films suivants (Cop Busters, Law Enforcer jusqu’à arriver au nullissime Road Warriors ), mais ne saura jamais égaler la force de Law with two phases.
Bastian Meiresonne 2/3/2004 - haut

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