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Sha Po Lang (2005) |
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Enfin, revoici un film d’action réussi venant de HK. Il aura fallu attendre cinq longues années pour revoir un film de genre hongkongais de qualité. Car depuis Time and Tide et Shaolin Soccer (tout les deux en 2000), le bilan s’avérait complètement désastreux. Les échecs artistiques se sont accumulés (Legend of Zu, Drunken Monkey, Silver Hawk), les films prenant le public pour un imbécile sont devenus légions (Twins effect, House of Fury, Black Mask 2) et les projets auxquels on croyait dur comme fer se sont avérés être de cruelles déceptions (Seven Swords en tête). Devant cette inflation de mauvais films, quelques uns ont réussi à tirer leur épingle du jeu : Infernal Affairs, excellent polar un brin trop tape à l’œil et New Police Story, polar assez noir aux scènes d’action réussies mais handicapé par un ton trop « jeune ». On attendait de nouveau un film d’action spectaculaire de la part d’une industrie qui nous en a tant offert par le passé. De plus, la Thaïlande est arrivée sur le marché du film d’action (plus précisément dans le domaine du film martial) avec l’efficacité que l’on sait. Il devenait donc urgent pour le cinéma de genre Hong-kongais de sortir de sa torpeur.
SPL est un projet qui n’a cessé de faire parler de lui depuis la diffusion de ses premières images (en particulier au marché du film à Cannes). Les premiers échos le définissaient comme un polar sombre aux combats ultra-violents. Après vision du film, il devient évident qu’une oeuvre comme SPL peut relancer la production du film d’action Hong-kongais (dommage cependant qu’il n’ait pas fait d’étincelles au box-office). Simon Yam joue le rôle d’un flic prêt à tout pour coincer un gangster (Sammo Hung), qui ne cesse de lui échapper. Avec l’aide de sa brigade et d’un coéquipier qui diffère de lui sur bien des points (Donnie Yen), l’enquêteur va provoquer un déchaînement d’ultra violence.
D’une durée approximative de 85 minutes, le film rentre d’emblée dans le vif du sujet en montrant l’élimination d’un suspect dont Simon Yam avait la garde et qui devait témoigner contre Sammo Hung. A partir de cette exécution, Simon Yam va mettre tout les moyens (même illégaux) pour arrêter ce roi du crime. L’éternel affrontement du polar entre le flic et le pourri est ici à l’honneur. Avouons le, l’intrigue de SPL n’est en rien révolutionnaire. Tout le cahier des charges du polar est respecté à la lettre : scène de dialogue prenante entre l’inspecteur et le criminel, deux flics aux méthodes opposées, passage à tabac d’un suspect… Bien emballé quoiqu'un peu froid, SPL est un bon polar qui se suit sans ennui. Wilson Yip effectue avec classe et panache son travail de réalisateur mais se laisse trop souvent aller à des effets de mise en scène pas toujours bienvenus. Les acteurs sont tous impeccables, mention spéciale à Sammo Hung qui est touchant dans sa volonté de rendre sa famille heureuse, ce qui donne lieu à des scènes réussies où l’on voit ce gangster être impitoyable et tout de suite après, se montrer un mari attentionné et un père soucieux de son enfant.
Tout cela aurait donné un sympathique polar si Donnie Yen n’assurait pas la partie action. Et oui, venons en à ce pourquoi SPL est un film qui fait envie et qui possède une si bonne réputation. N’oublions pas que le film met en présence trois générations de castagneurs : Sammo Hung, Donnie Yen et Jacky Wu. Avec un tel potentiel, on était en droit d’attendre de la castagne de haute volée. Chose faite, les combats élaborés par Donnie Yen sont époustouflants, secs, brefs et réellement violents. Jamais très longues, pas en grosse quantité, les empoignades méritent amplement leur réputation. On peut noter que Donnie Yen s’est inspiré des Thaïlandais pour les chutes et la rapidité de certains coups donnés (voir l’excellent mais trop court final opposant Sammo Hung à Donnie Yen). Cela fait vraiment plaisir de revoir des combats urbains sans câbles (sauf pour une scène) comme au bon vieux temps des géniales séries B hongkongaises. Evoquons aussi le personnage de Jacky Wu, tueur à la solde de Sammo Hung. Toutes ses apparitions sont surprenantes et l’acteur a enfin un rôle où tout son talent martial peut s’exprimer. Il n’a pratiquement aucun dialogue mais il compense par une bestialité incroyable (d’ailleurs ses scènes sont si violentes que le film a été classé Catégorie 3). Petit bémol concernant son combat contre Donnie Yen : dommage que les deux acteurs n’utilisent que la partie supérieure de leur corps.
SPL sent bon le revival du film d’action hongkongais pur et dur. A une époque ou HK peine à offrir des films de genre de qualité, le métrage de Wilson Yip détone, que ce soit au niveau des combats ou de la volonté de ne pas brosser le spectateur dans le sens du poil. Espérons que d’autres suivront l’exemple de ce film. Même si ce n’est le temps que d’un seul film : HK is back !!
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Denis Gueylard 11/22/2005 - haut |
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