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Gangland Odyssey    (1990)
Quand en 1986, sort A Better Tomorrow sur les grands écrans de Hong Kong, l’impact du film est énorme. Non content de cumuler plus de 30 millions de dollars HK de recette, le film impose John Woo comme réalisateur majeur du cinéma local ainsi que Chow Yun Fat et Leslie Cheung comme superstars du grand écran. Il donne également naissance à toute une lignée d’imitations plus ou moins réussies. Parmi celles là, Gangland Odyssey, unique réalisation de l’acteur martial Michael Chan.

Voir cet authentique ancien ( ?) membre des triades aux commandes d’un tel film pouvait inquiéter. En effet, la sortie d’A Better Tomorrow avait eu un effet pervers sur une partie de la jeunesse Hong Kongaise qui avait assimilé les valeurs d’amitié et de loyauté prônées par Woo comme celle des triades. Une confusion que ces dernières ont toujours savamment entretenue afin de donner un vernis de légitimité à leurs activités criminelles. Ce n’était pourtant pas là le propos du réalisateur, lui qui mettait l’accent sur le caractère héroïque de ses personnages face à une organisation où traîtrise et lâcheté sont la norme (symbolisé par Waise Lee).
Il n’en demeure pas moins que l’Heroic Bloodshed a toujours eu une tentation de flirter avec la glorification des triades. Les personnages principaux étant forcément des membres du milieu et revêtues de caractères honorables, une sympathie entre eux et le public doit forcément s’installer, aboutissant à de possibles confusions. La très large majorité des productions du genre ont donc bâti leur récit sur la classique distinction entre les « bonnes triades » (dépositaires des valeurs anciennes et refusant les travaux les plus sales comme la drogue) et les « mauvaises triades » (modernes, individualistes et sans garde fous moraux). La distinction est bien artificielle (les « bonnes triades » pratiquent toujours l’extorsion, la prostitution, les trafics en tout genre…) mais permet d’accoucher de traitements satisfaisant tout le monde, du gouvernement (qui n’apprécie guère que l’on montre les triades de manière positive) au gangster (qui peut ainsi se revendiquer comme étant un membre des « bonnes triades ») en passant par le grand public dans son ensemble (qui peut s’attacher aux personnages principaux sans avoir à remettre en cause leurs mode de vie).
Michael Chan ne déroge pas à cette sacro sainte règle du genre pour son Gangland Odyssey. Che (Andy Lau), Maddy (Shing Fui On), Tang (Alan Tang) et bien sûr Pu (Chan lui-même), y sont décrits comme des hommes honorables, plaçant leurs valeurs morales d’amitié et de loyauté au dessus de tout autres. Des héros classiques dans ce qu’ils ont de plus noble, de véritables références morales transcendant leur statut de criminels. Ils s’opposent logiquement aux « mauvais gangsters », ceux qui peuplent à 99% le monde réel, représentés par Nakacho (Luk Chuen), Mr Brown (Ken Boyle) et Oncle Pin (Fong Yau), et ne reculant devant rien pour faire du profit. La formule est rodée mais efficace. Et finalement, il vaut mieux que Michael Chan l’emploie plutôt que de glorifier son (ex) organisation. Le fait qu’il se laisse parfois aller à quelques envolées racistes directes est déjà plus gênant («Vous les gweilos ne saurez jamais ce que c’est l’honneur ! » merci pour eux) mais, hélas, une tendance assez générale de l’industrie cinématographique de l’époque.

Comme on l’a vu, Gangland Odyssey respecte les règles de l’Heroic Bloodshed concernant le traitement des triades dans son récit. Ce respect des règles du genre, cumulé à un étonnant savoir faire pour une première réalisation, est la grande force du film.
Michael Chan, aidé par le scénariste vétéran Sze To On, a en effet compris l’importance des sentiments dans son histoire. Il semble réellement croire à ces valeurs d’amitié, de loyauté et les traitent avec le mélange de respect et d’emphase qui convient. En cela, c’est son personnage qui symbolise à la perfection ces idées. Et s’il n’a pas le charisme d’un Chow Yun Fat, sa prestation toute en retenue est diablement émouvante. En plus de sa belle illustration des valeurs de camaraderie, il accorde une place conséquente à l’amour à travers un trio amoureux Shirley/Pu/Fan aussi crédible que touchant et le couple Che/Cindy, mignon et plein de vie.
C’est la grande place laissée au développement de toutes ces relations sentimentales qui assure la réussite du film. Car dans ses deux premiers tiers, Gangland Odyssey est peu généreux en action (seul un combat de chiens apparaît placé là gratuitement). Le métrage se concentre sur ses personnages, sur leurs sentiments et leurs diverses relations. Ce travail fondamental, et bien orchestré car jamais ennuyeux, assure l’excellence de la seconde partie quand violence et drame se déchaînent.
Car l’Heroic Bloodshed demeure avant tout l’alliance des larmes et du sang. Convaincus par les personnages, on ne peut que se retrouver happé par les événements terribles qui se manifestent en fin de métrage. Chan peut alors tirer les fruits de son bon travail sur la première partie de son film et nous propose un enchaînement non stop de moments dramatiques poignants et de combats violents. Sur ce dernier point, Danny Chow fait de l’excellent travail en proposant une combinaison variée d’affrontements (motorisés, mains nues, fusillades, armes blanches) toujours chorégraphiés avec soin.

Evidemment inférieur aux œuvres de John Woo, Gangland Odyssey fait partie de ce que l’Heroic Bloodshed d’exploitation nous a proposé de meilleur, aux cotés de films comme Hero Of Tomorrow, Flaming Brothers et Tragic Hero.
Arnaud Lanuque 3/19/2006 - haut

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 3/19/2006 Arnaud Lan...

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