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Critiques Express

Five Super Fighters    (1979)
L'année 1979 a été marquée par la domination des kung-fu comédies de Jackie Chan, Sammo Hung, Yuen Woo-ping, Karl Maka et Lau Kar-wing qui à leur tour auront suscité quantités d'émules produits tant par les petites compagnies indépendantes que les gros studios Shaw Brothers. Au delà de la «requête» de faire des films kung-fu plus comiques donnée par les dirigeants de la Shaw à Lau Kar-leung leur cinéaste martial le plus éminent, les premières tentatives de ces studios pour faire dans la kung-fu comédie furent une paire de films : Monkey Kung Fu et Five Super-fighters. Ceux-ci furent mis en scène par John Law Ma qui avait été l'un des réalisateurs les plus prolifique et versatile des Shaw avec un casting consistant pour la plupart en de jeunes acteurs/cascadeurs martiaux issus de l'opéra de Pékin tout comme Jackie, Sammo et Woo-ping.

Sur la trentaine de films que John Law Ma avait réalisés jusqu'à cette date, trois seulement avait été des films martiaux (incluant la biographie romancée de Bruce Lee : Bruce Lee and I) mais il avait également tourné des comédies à succès : ce qui peut avoir été considéré comme des qualifications suffisantes par les dirigeants de la Shaw pour lui faire mettre en scène des film martiaux comiques. Son premier essai fut Monkey Kung Fu, lancé en mai 79 et mettant en vedette trois nouveaux venus : Tony Ching Siu Tung, Hau Chiu-sing et Kwan Feng avec les deux premiers acteurs chorégraphiant également les combats du film. S’étant classé en 53eme position dans le box-office local, Monkey ne semble pas avoir été un succès. Si Hau et Kwan restèrent pour le deuxième film Five Super-fighters, dans les rôles respectifs du maître et du méchant, les kung-fu kids étaient maintenant joués par un trio d'acteur/cascadeurs élevés à des premiers rôles pour l'occasion : Austin Wai, Tony Leung Siu-hung et Ng Yuen Jun. La chorégraphie des combats était également assumée par un nouveau sur les plateaux de la Shaw : Hsu Hsia qui avait été auparavant l'un des principaux collaborateurs de Yuen Woo Ping notamment dans ses premières kung-fu comédies.

Five Super-fighters joue la carte de la formule comique par excellence de la kung-fu comédie : celle du kung-fu kid irrévérencieux et d'un maître truculent. Excepté qu'ici, le film ne présente pas un, mais trois kids et encore plus de maîtres (au moins sept) chacun avec une technique de combats différente : maniement du bâton, le poing du singe, celle de la grue et des coups de pieds. Conséquence de cette multiplication, les combats et scènes d’entraînement sont fort nombreux, plus d'une vingtaine, et grâce au talent des acteurs et du chorégraphe, sont d'un calibre très relevé, plein de rebondissements et de variétés. Le film mérite vraiment son titre anglais de Five Super-fighters (Cinq super-combattants) et se termine avec un affrontement monstrueux de 12 minutes où les kung-fu kids et leur premier maître viennent régler royalement leur compte face à un méchant qui ne se laisse pas imposer.

Au delà du calibre des combats, l'une des principales qualités du film est le scénario qui, malgré les nombreuses trames et personnages, parvient à raconter le récit avec vivacité et fluidité (il est de Sze To On l'un des scénaristes les plus habile et prolifique de ciné kung-fu). Le dynamisme de la mise en scène est également recommandable, remplie de zooms expressifs, de travelings élégants et de plans fort bien composés, le travail d'un réalisateur ayant du métier et un certain flair visuel.

Malgré toutes ses bonnes qualités, Super-fighters souffre quant-même d'une sérieuse lacune. Aussi flamboyants que soient les acteurs avec leurs acrobaties martiales, la plupart n'ont qu'un charisme très moyen et jouent des personnages qui bien que solidement campés sont tout à fait superficiels et clichés. Le trio des kung-fu kids par exemple, aussi frondeurs soient ils, ont si peu de personnalité distincte qu'ils sont pratiquement interchangeables. On pourrait également reprocher à Super-Fighters de présenter certains personnages et situations avec de certains potentiels dramatiques (le Correcteur, la veuve martiale, le maître aveugle) mais le film est si axé sur l'action qu'ils ne sont que survolés, ce qui est un brin dommage. Concernant le personnage du Correcteur par exemple, on est en droit ce de se demander pourquoi celui-ci est si enclain à vouloir corriger le moindre pratiquant martial qu'il croise, mais la question n'est jamais élucidée et son emploi se résume à n'être qu'un gimmick de scénario. En fin de compte, le seul personnage qui tire un tant soit peu son épingle du jeu est le premier maître du trio qui suite à une défaite cuisante se trouve déchiré entre l’apitoiement pathétique et une combativité revancharde. C'est le seul personnage qui soit vraiment intéressant.

Pour toute la virtuosité de la chorégraphie et des comédiens martiaux, le manque de personnalité des personnages et le caractère dérivatif et surfait des situations de comédie est indicatif du fait que le film est le travail de techniciens habiles plutôt que de créateurs inspirés. Il manque à Super-Fighters une véritable étincelle spontanée et originale qu'un retrouve dans les films de Jackie et cie. PourJohn Law Ma et Sze To On, le film n'a été manifestement qu'une commande.

Ceci dit, au delà du spectacle martial offert par Super-fighters et malgré ses limites, le principal mérite du film est de faire découvrir et apprécier les talents d'une poignée d'acteurs martiaux demeurés méconnus jusque là : Austin Wai, Tony Leung Siu-hung (frère puiné de Bruce Leung Siu-lung) Ng Yuen-jun, Hau Chiu-sing et Kwan Feng. Du lot, c'est ce dernier qui impressionne le plus. Un expert tant en coups de pied, qu'en armes blanches avec un kung-fu des plus tranchant Kwan Feng est un véritable démolisseur martial à la Johnny Wang Lung-wei mais en plus acrobatique, capable de se mesurer à trois, voire quatre adversaires simultanément et de les aplatir comme des mouches.

Bien qu'il ait fait un peu mieux que Monkey Kung Fu au box-office, Five Super-Fighters ne se classa qu'en 46eme position. John Law Ma devait par la suite réalisé une kung-fu comédie de plus pour la Shaw Brothers : Boxer from the Temple mettant en vedette l'un des kids de Super-fighters : Ng Yuen Jun avant de quitter les studios et essayer de fonder sa propre compagnie. Cette entreprise ne semble pas avoir eu long feu puisque la filmographie de Lo s’interrompt dès 1981. Super-Fighters ne semble pas non plus avoir fait grand choses pour la carrière de ces vedettes : du lot, c'est Austin Wai qui fit sans doute la meilleure carrière comme acteur mais dans des séries wuxia à TV. Tony Leung Siu-hung lui fit une carrière substantielle, mais derrière la caméra comme chorégraphe, Hau ne fit qu'une poignée de films avant de disparaître. Kwan apparut dans une quarantaine de films jusqu'à la fermeture des Shaw avant de disparaître lui aussi.

Master (1980) et Lion Vs Lion furent d'autres essais de la Shaw Brothers à la kung-fu comédie, réalisés tout deux par des chorégraphes issus de l'opéra de Pékin : Tony Liu Jun Guk et Hsu Hsia. Si ces films firent un peu mieux au box-office que les films de Lo Mar, ils n'en n'étaient pas moins à la traîne, loin derrière les films de Jackie Chan et Sammo Hung. En fait, même si le studio continua de produire des films martiaux parfois fort enlevés, la Shaw ne regagna jamais l'initiative dans le cinéma martial.

Quant à Five Superfighters, il demeure un film d'exploitation efficace et spectaculaire mais dont le manque de personnalité fait qu'on l'oublie rapidement une fois consommé. Ceci dit, il donne quand-même un peu le goût de voir d'autres films martiaux du metteur en scène et de ses vedettes.
Yves Gendron 11/17/2012 - haut

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 11/17/2012 Yves Gend...

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