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Critiques Express

Duel Sauvage    (1971)
Quand un réalisateur peut se vanter d’une carrière aussi fournie que celle de Chang Cheh, deux évidences s’imposent : il a eu de l’aide d’un certain nombre d’assistants, et il s’est inévitablement répété à un moment où un autre. Ces deux affirmations s’appliquent tout à fait au cinéma de celui qu’on surnommait l’ogre de Hong Kong. Cette sensation de déjà vu s’illustre avec plus de force encore dans la transition évidente de ses wu xia pian d’origine vers les films de kung fu shaolin, puis aux acrobaties de cirque des Venoms. Le réalisateur a en effet surinvesti chaque genre jusqu’à ne plus savoir comment apporter sa pierre à l’édifice, ce qui lui imposait de changer le ton de ses œuvres pour conserver une certaine fraicheur, qui fut à l’origine de son succès lorsqu’il dépoussiéra les genres en vogue à l’époque où les stars David Chiang et Ti Lung explosaient devant sa caméra. Comme son poulain John Woo, Chang Cheh a eu à cœur de construire ses récits autour de thématiques chevaleresques telles que l’honneur et l’amitié virile, qui au vu de sa filmographie, lui étaient chères. Et comme son ancien protégé, il est arrivé que l’Ogre ne se serve de ses thématiques que pour justifier les déferlements de violence les plus spectaculaires, sans réel souci de bâtir une intrigue inoubliable. The Duel fait partie de ses films, moins déterminants dans sa carrière, mais loin d’être dénués de qualité. Si Deadly Duo pouvait être considéré comme un New One-Armed Swordsman bourré d’action mais dénué d’une réelle intensité dramatique, The Duel est un peu un Vengeance ! sous hormones.

Cette fois, pas de lutte d’un homme seul qui remonte un à un tous les échelons d’une organisation criminelle au risque de sa vie pourtant. Mais ce sont une fois de plus les poignards qui sont préférés aux sabres, et l’intrigue se déroule à nouveau au début du vingtième siècle, loin des chevaliers errants qui ont rendu des acteurs comme Ti Lung et David Chiang célèbres. Réputé pour être l’acteur préféré de l’ogre, et véritable star de Vengeance !, ce dernier est cette fois en retrait au profit d’un Ti Lung dont le regard n’a rien perdu en intensité depuis son inoubliable prestation dans Dead End. L’intrigue, moins travaillée, est une plongée au cœur des triades, où les règlements de compte entre « familles » annoncent déjà les mélodrames dont John Woo se fera le spécialiste à partir de A Better Tomorrow. Malheureusement, si le rythme est très élevé, on regrettera l’absence d’une atmosphère claustrophobique digne de ce nom, et les décors, très réussis, ne servent plus à installer l’ambiance, mais sont uniquement une nouvelle occasion pour le héros de verser le sang des ennemis. Car tout est prétexte au combat, ce dont on ne se plaindra pas, tant les chorégraphies de Tang Chia et Yuen Cheung Yan dégagent une rage et une intensité encore palpables aujourd’hui. Les combats se font en groupe(s) (excepté le duel auquel le film doit son titre), et l'ogre de Hong Kong s'en donne à cœur joie dans la surenchère d'hémoglobine. Les affrontements de type combat de rue ont l’avantage, lorsqu’ils sont effectués à coups de poignards et de machettes, de moins vieillir que les combats plus techniques au sabre, ou les combats à mains nues. C’est d’autant plus vrai lorsque Ti Lung est l’acteur principal. Contrairement à David Chiang, l’acteur est toujours extrêmement crédible dans ses scènes d’action, alliant une grande souplesse à une sensation redoutable de puissance. Son côté mauvais garçon au regard franc de l’époque suffit d’ailleurs non seulement à imposer son charisme, mais aussi à rendre son personnage vivant, ses tatouages étant utilisés de façon convaincante.

A l’opposé, David Chiang, qui, comme dans Deadly Duo ou The Pirate n’apparaît que peu, joue une nouvelle fois un personnage équivoque, aux motivations parfois opaques, et au rictus permanent des plus insolents. Moins à l’aise dans les scènes d’action, à cause de son allure frêle et de ses mouvements peu assurés, il reste toujours plus crédible un couteau à la main qu’en échangeant des coups de poing avec Ku Feng ou en maniant le sabre en grimaçant. Si l’alchimie entre les deux acteurs est toujours présente, et qu’on retrouve les seconds rôles habituels, on sent bien que toute l’attention est portée sur un Ti Lung dont la présence et la qualité du jeu aurait tout à fait pu faire un rival de Bruce Lee, même si son kung fu n’était pas comparable. The Duel reste malheureusement un véhicule moins attrayant que Vengeance ! pour vendre un acteur. Excellent en termes de divertissement pur, grâce à ses combats violents et son rythme trépidant, il reste avant tout une tentative de capitaliser sur l’ambiance unique de Vengeance !, sans bénéficier de l’ambiance de ce dernier. Outre le scénario anecdotique, la réalisation est également nettement moins inoubliable. Le climax est d’ailleurs tout à fait significatif de ce manque de maîtrise général. Se déroulant après ce la résolution de ce qui constitue la fondation émotionnelle du récit, il semble sans aucun rapport avec l’intrigue et créé un décalage proche de la parodie. Comment se sentir investi par la mort (inévitable) des protagonistes quand tous les enjeux ont disparu ? Chang Cheh en a d’ailleurs certainement conscience, puisqu’en plus de tenter de gagner le concours du film le plus sanglant, il va faire massacrer TOUS les personnages sans exception (un choix qui ne constitue pas une grande surprise et dont la connaissance ne gâchera pas la film), et plus un seul acteur ne tiendra debout lorsque l’annonce de la fin sera faite. On n’est pas loin de la futilité des massacres en série du sympathique mais mauvais Shanghai 13, si ce n’est que la mise en scène reste très soignée et ici, et d’une grande efficacité, à défaut de s’illustrer par une narration puissante.

Si The Duel n’a pas trouvé dans le cœur des fans de l’ogre la même place que Vengeance ! ou La Rage Du Tigre, c’est parce qu’il constitue un excellent mais éphémère divertissement, loin de l’impact émotionnel inoubliable des classiques du réalisateur. A voir pour se défouler dans un joyeux festival d’égorgements.
Léonard Aigoin 12/2/2010 - haut

Duel Sauvage    (1971)
Malheureusement pour lui, The Duel souffre de la comparaison avec son illustre prédécesseur (d’un an), l’excellent Vengeance !. Réalisé par le même Chang Cheh, cette œuvre avait pourtant toutes les chances de laisser un souvenir impérissable : un style piochant allègrement dans les films de yakuza, genre très prisé à l’époque (et on sait que Chang Cheh était un grand admirateur du cinéma japonais), des scènes de combat chorégraphiées par Tong Gaai et Yuen Cheung Yan, des seconds rôles de premier choix (Ku Feng, Wong Chung, Chen Kuan Tai…) et le duo mythique Ti Lung / David Chiang, avec la promesse d’un duel entre les deux stars !
Pourtant, la formule ne prend pas vraiment et l’ombre de Vengeance ! plane inlassablement sur le film. Mais, si le résultat n’est pas à la mesure de ce à quoi on pouvait s’attendre, The Duel nous offre cependant une série B violente et jouissive.

L’action se déroule au début du vingtième siècle, période où les armes à feu font leur apparition et la société chinoise s’organise en associations criminelles. Les clans si brillamment dépeints par Chu Yuan ont laissé la place aux « gangs ». L’honneur est remplacé par l’argent et la traîtrise, autrefois exceptionnelle, devient banale. C’est dans ce contexte que l’on assiste à la mort d’un gang qui s’apparentait encore quelque peu à un clan : avec la mort du chef (Yeung Chi Hing), les codes hiérarchiques n’ont plus cours. Le dernier à faire acte d’esprit de sacrifice, pour la survie de la « famille », c’est son fils, Ti Lung. Ultime comportement chevaleresque, sa récompense sera le bannissement de son frère (Ku Feng), la prostitution de sa fiancée (Wang Ping) et de multiples tentatives d’assassinat à son encontre… Définitivement, la chevalerie ne paie plus…
Dans cet imbroglio d’influence toute nippone, une figure ambiguë fait son apparition, le tueur aux couteaux interprété par David Chiang et affublée d’un surnom, The Rambler. Son arrivée à l’écran se fait sur le thème d’Also sprach Zarathoustra de Richard Strauss, plus connu comme l’entêtant accompagnement musical de 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. (Aujourd’hui, cette apparition fait quelque peu ricaner mais nul doute qu’à l’époque elle a du faire son effet !) Personnage mythique dans le récit – tout le monde le connaît et le craint -, le spectateur ne parvient pas à déterminer s’il est bon ou mauvais. Il prend part aux combats, semble aimer tuer et particulièrement égorger, mais il demeure énigmatique. Son comportement le rapproche du reste de la figure de Yojimbo (incarnée par Toshiro Mifune dans le chef-d’œuvre d’Akira Kurosawa) ou de celle de l’homme sans nom dans Pour une poignée de dollars (incarné par Clint Eastwood dans le film de Sergio Leone), dont les agissements au milieu de gangs rivaux étaient eux aussi ambigus. Pour rendre le personnage encore plus mythique, Chang Cheh l’affuble d’une légende le concernant : chaque fois qu’il tousse dans son mouchoir en soie blanche, un homme est appelé à mourir…

Le réalisateur sait bien que pour gagner l’attention des spectateurs, il ne doit pas hésiter à charger la barque quant aux déboires de son héros. Et il faut bien avouer que le pauvre Ti Lung n’est pas épargné : son père est tué sous ses yeux, son gang ne lui envoie pas l’argent promis alors qu’il est en exil, sa fiancée est prostituée par ses anciens ennemis, son frère autrefois craint et respecté est un alcoolique notoire dont tout le monde se moque, on tente de l’assassiner à plusieurs reprises et il est torturé à la roue et au chalumeau… On serait énervé à moins que ça ! Mais Chang Cheh n’a jamais fait dans la demi-mesure, c’est un fait établi.

The Duel ne tient malheureusement pas toutes ses promesses malgré une première demi-heure fort réussie. Les scènes de batailles s’enchaînent, violentes et sanglantes à souhait (existe-t-il un film avec plus d’égorgements ?), Tong Gaai en congé de Liu Chia Liang s’étant manifestement délecté de ces artères sectionnées. Côté drame, Ti Lung et Wang Ping campent un couple d’amoureux très crédible, en retrait des exactions mafieuses et malheureusement victime de celles-ci. Amants sacrifiés sur l’autel de l’honneur, leur relation ne s’en remettra que de justesse avant la tragédie…
Mais soyons honnêtes, ce qui intéresse avant toute chose le spectateur, c’est « le duel », vanté par le titre, la très belle affiche, la bande annonce et les premières scènes du film ! Cruelle déception, si affrontement il y a bel et bien, il reste de courte durée, la starification et le caractère intouchable du duo Ti Lung / David Chiang ne devant pas être mis à mal. On se consolera par la beauté visuelle et chorégraphique du duel, sous la pluie, avec de longs bambous comme armes.

The Duel n’est pas un film complètement raté mais une œuvre qui vient trop tard. Lorsqu’on a réalisé Vengeance !, on n’a pas le droit de livrer un tel produit. Enthousiasmante série B à bien des égards, il lui manque un souffle que Chang Cheh parvenait encore, à l’époque, à donner à ses films.
David-Olivier Vidouze 11/18/2005 - haut

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