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Mad Mission 3 (1984) |
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Sam Hui, Karl Maka, un duo qu’on ne présente plus et qui rempile pour une troisième aventure. Exit Eric Tsang, et bonjour Tsui Hark à la réalisation. Considéré par beaucoup comme l’un des plus grands réalisateurs de Hong Kong, l’enfant terrible est en tout cas l’un des plus créatifs. Une affirmation qui parait difficile à défendre à la vision de ce troisième opus. Et ce même en prenant en compte le fait qu’il s’agit d’un pur film de commande. En effet, là où Eric Tsang insufflait un rythme enlevé à un divertissement jamais ennuyeux, Tsui Hark se perd dans du vaudeville cantonnais ennuyeux et sans génie.
Et pourtant on pouvait attendre le meilleur avec une scène d’introduction du meilleur effet. Les « Aces go places » commencent toujours très fort, et cet épisode n’est pas une exception. Tour Eiffel, méchants Bondiens, « sosie » de Sean Connery, apparition de la reine d’Angleterre…. La folie semble être une fois de plus au rendez-vous. Malheureusement, le rythme va retomber comme un soufflé et le film va rapidement s’embourber dans l’humour lourd sans rien de nouveau à proposer. Pourquoi changer une recette qui a fait ses preuves, me direz-vous, sauf que la lassitude s’installe bien vite.
Et ce n’est pas l’incursion de « Baldy junior » qui changera cet état de fait. L’enfant est des plus agaçant et ne sert ni l’intrigue, ni l’humour. Là où le trio de Pom Pom avait trouvé une dynamique qui évoluait naturellement de film en film, les personnages de Aces Go Places restent désespérément figés. L’humour est redondant, les situations sentent le déjà vu, et les scènes d’action se font cruellement attendre. Et quand action il y a, on regrette amèrement l’énergie et l’inventivité du second volet. Corey Yuen a beau avoir une approche plus moderne que Liu Chia Yung, il livre ici des poursuites et des affrontements bien moins efficaces que ce qu’a pu nous offrir le vétéran auparavant.
On sait que Tsui Hark est capable du meilleur comme du pire. De ce point de vue, Aces Go Places 3 n’est pas sans rappeler une autre grosse déception made in Tsui Hark : The Master. Ici, l’ensemble fonctionne un peu mieux, malgré tout, car le réalisateur n’a qu’à appliquer une recette déjà connue, ce qui limite les dégâts. Mais ce procédé trouve vite ses limites, en créant un sentiment permanent de frustration (puisqu’on a vu largement mieux ailleurs à la même époque).
Les acteurs appliquent également à la lettre ce qu’ils ont fait auparavant, sans rien changer, peu aidés, comme on l’a vu plus tôt, par un scénario sans intérêt. C’est d’autant plus regrettable qu’on ne retrouve même pas l’alchimie qu’ils partageaient jusque-là. Quelques nouvelles têtes sont censées apporter un vent de fraicheur, comme les caméos de Peter Graves ou Richard Kiel, mais cette succession d’apparitions fait plus gadget qu’autre chose, ajoutant un peu plus à la mascarade. Rien ne permettra jamais au film de décoller, jusqu’à un final aussi court que décevant.
A réserver uniquement aux inconditionnels de Tsui Hark ou de la saga, mais même eux risquent d’être déçus.
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Léonard Aigoin 10/22/2009 - haut |
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