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Enter The Phoenix (2004) |
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Eh bien, pour une première réalisation, c'est un très joli coup. L'ensemble possède beaucoup de style sans jamais tomber dans le tape à l'oeil, l'énergie est communicative, la photo très réussie, bref de ce côté là, rien à redire. L'histoire (toujours de Stephen Fung) est très bien écrite, l'humour marche bien, et la place est réservée à l'émotion. C'est justement l'un des points forts du film: l'émotion est très présente, sans jamais être excessive, et ce justement grâce au scénario bien écrit, et à des interprètes tous dans le ton. Le film n'est pas centré que sur le personnage de Daniel Wu et c'est une bonne chose, les autres personnages sont ainsi bien exploités et sont tous attachants. Comme les acteurs s'en sortent bien, on ne se plaindra pas.
Chapman To et Law Kar Ying sont tout simplement excellents, Karen Mok est comme à son habitude étincelante, Daniel Wu très émouvant, Stephen Fung très expressif. N'oublions pas Yuen Biao, qui n'apparaît que trop peu à mon goût, mais qui illumine la pellicule de sa présence à chacune de ses apparitions. Les relations parents/enfants sont à ce titre très touchantes et constituent l'un des nombreux plus du film. Tout comme cette volonté du réalisateur de mélanger l’ancienne et la nouvelle génération d’acteurs, sans privilégier l’une au détriment de l’autre. Le duo Law Kar Ying/Chapman To en est certainement le plus bel exemple. Deux habitués aux seconds rôles, surtout connus pour leurs aptitudes à la comédie, qui se donnent la réplique avec une complicité incroyable sans que l’un n’essaie d’écraser l’autre.
D’ailleurs, Enter The Phoenix est finalement plus un film à personnages qu’à intrigues. La systémie s’intéresse plus aux relations du système qu’à ses pièces, et c’est ce principe qu’a suivi Stephen Fung.
Le thème du récit est la construction identitaire et l’affirmation de cette identité. Qu’il s’agisse d’une identité sexuelle, d’une identité de père, ou d’une identité d’épouse, liée à un besoin incontrôlable de trouver l’âme sœur. Toutes ces âmes perdues se rencontrent, se changent, pour donner un film vivant, riche, et surtout, touchant.
Et même si Stephen Fung semble désirer d’en mettre plein la vue, avec quelques effets qu’on pourrait qualifier de clinquant, sa réalisation n’a pas grand-chose de superflu. Ce qui aurait pu n’être qu’un vain exercice de style devient une belle histoire fourmillant de qualités. Pas vraiment une comédie, pas vraiment un drame, pas vraiment un film d’action, Enter The Phoenix est un peu tout ça à la fois. On pourrait parler de tranche de vie, un peu fantasque, il est vrai mais c’est bien de cela qu’il s'agit.
Évidemment, les situations farfelues ne manquent pas, avec notamment deux scènes d’action qui, sans êtres indispensables, viennent pimenter un peu la recette. La première a avant tout un but comique, Eason Chan cabotinant de tout son être. La seconde vient au contraire mettre en avant la tension dramatique et les dilemmes des différents protagonistes. Le duel entre Stephen Fung et Daniel Wu est inégal. Les premiers plans offrent des échanges techniques, vifs et réalistes, jusqu’à ce que d’inutiles câbles soient utilisés et que l’affrontement devienne plus aérien et moins prenant. Stephen Fung corrigera le tir dans son second long métrage en tant que réalisateur, bien plus fourni en combats.
Enter The Phoenix reste une première réalisation très intéressante, efficace, bénéficiant d’un scénario bien écrit et d’un casting excellent et bien exploité. A voir !
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Léonard Aigoin 7/15/2009 - haut |
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