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Once Upon A Time A Hero In China (1992) |
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On le sait depuis longtemps, tout succès commercial cinématographique à Hong Kong entraîne invariablement pléthore d’imitations, dans les domaines du pastiche ou du plagiat pur et simple. Pendant longtemps, ces décalques étaient réservés aux grands succès américains et, différences de culture aidant, les copies faisaient parfois plus d’entrées que les originaux. Si la tendance ne se renverse pas au milieu des années 80, on assiste cependant à une petite révolution : A Better Tomorrow et son incroyable popularité devient la matrice de tout un courant du cinéma de local et se paye même le luxe d’être à l’origine d’un genre, l’« heroic bloodshed ». Dès lors, les cinéastes peu originaux en mal d’inspiration – ou à la recherche d’un succès facile – vont se pencher sur la production de la colonie et la piller sans vergogne. (Dernièrement, c’est l’excellent Shaolin Soccer qui en a été victime et s’est vu décliner jusqu’en Catégorie 3 avec Sexy Soccer !)
1991, Tsui Hark explose le box office et les yeux des spectateurs avec le superbe Once Upon A Time In China contant les aventures du héros national Wong Fei Hung et mettant en vedette un Jet Li encore peu (re)connu. (Plusieurs suites, toutes produites et/ou réalisées par Tsui Hark, suivront dès 1992 et jusqu’en 1997.
Devant un tel engouement du public pour la saga modernisée, il était normal que des producteurs avisés décident de mettre eux aussi en chantier des épisodes de la vie de Wong Fei-hong. Pastiche ou plagiat, les films fleurirent durant la première moitié des années 90 pour le meilleur et pour le pire : Last Hero In China de Wong Jing (qui réussissait alors à débaucher Jet Li pour une relecture comique du mythe), Martial Arts Master Wong Fei Hung de Lee Chiu (avec Chin Kar Lok dans le rôle titre) ou… Once Upon A Time A Hero In China de Lee Lik Chi (lui-même suivi de Master Wong VS Master Wong).
Dès le début de Once Upon A Time A Hero In China le spectateur comprend qu’il s’apprête à regarder une version bouffonne des aventures du héros martial Wong Fei Hung : l’artiste, face à la mer, dans une posture qui impose le respect (et directement empruntée à Jet Li), se prend tout à coup une énorme vague dans la tête sur fond de musique majestueuse. Recouvert d’algues, il en avale une la mine déconfite, tel un vulgaire spaghetti qui pendrait misérablement de sa bouche… Le ton est donné, il faudra revoir l’image que nous avons en tête de l’icône du kung-fu ! (D’ailleurs, la traduction littérale du titre cantonais est «L’aventure comique de Wong Fei Hung».) Car oui, ce n’est plus Jet Li qui incarne le Docteur Wong mais l’acteur-chanteur Alan Tam, plus proche d’un Sam Hui que d’une star du wu-shu. Il est entouré d’une bande de crétins complètement dévoués à sa cause (le lubrique Leung Foon, le maître d’arts martiaux Porky Wing et le médecin Big Teeth So, respectivement incarnés par Simon Yam, Eric Tsang et Ng Man Tat) dont l’unique but est de ne pas laisser paraître aux yeux de ses concitoyens sa crasse débilité et sa méconnaissance du kung-fu. Viendront se greffer à l’histoire et bouleverser l’ordre des choses un adversaire jaloux (Tony Leung Ka Fai qui joue comme Dean Shek) et une amoureuse financièrement intéressée par sa fortune (Teresa Mo dans le rôle de Tante Yee). S’ensuivront tout un tas d’événements au cours desquels la réelle incapacité de Wong Fei Hung faillira éclater plus d’une fois au grand jour.
Lee Lik Chi est l’homme derrière les meilleures comédies de Stephen Chow. Une fois encore, il fait preuve d’un réel talent dans la parodie et l’élaboration de situations aussi politiquement incorrectes que drôles. Il ne faut surtout pas avoir peur des blagues scatologiques (pets, ombrelle dans le « fondement », concours de jet d’urine, etc.), potaches (Ng Man Tat sous l’emprise de la drogue ou Alan Tam donnant une consultation bien complaisante), parodiques (Paul Fonoroff dans le rôle du Docteur Indiana Jones, vendeur d’opium qui décuple les forces, Sek Kin en sifu, dans une intervention à mourir de rire ou Vincent Kok en grand prêtre de la Secte du Lotus Blanc), voire franchement limites (utilisation quelque peu révoltante de l’acronyme SIDA…). Enfin, étant donné qu’il s’agit d’un pastiche, il est souhaitable de connaître l’œuvre originale pour apprécier le spectacle à sa juste valeur. Cependant, si les seconds rôles sont savoureux et fort bien tenus par des acteurs pas si en roue libre qu’on pourrait le croire de prime abord, le problème vient d’un Alan Tam assez mal à l’aise dans un rôle qui aurait mieux convenu à Stephen Chow. La pop star hongkongaise est pour le mieux transparente alors que son personnage requérait une tout autre dimension. Tony Leung Kar Fai, on ne le dira jamais assez, est un excellent acteur, aussi grandiose dans des rôles dramatiques que dans des rôles comiques. Une fois de plus, il crève l’écran à chacune de ses apparitions. Teresa Mo, elle, confirme le potentiel burlesque dont elle avait déjà fait preuve dans The Magnificent Scoundrels. Ng Man Tat est le meilleur second rôle comique du cinéma hongkongais, s’il était besoin de le rappeler. Quant à Simon Yam, en amoureux transit mangeur de fleurs, il est désopilant. Seul Eric Tsang déçoit un peu en restant en deçà de ses habituelles prestations, comme s’il s’était concentré sur les performances physiques à fournir…
Once Upon A Time A Hero In China a bénéficié d’un budget plus que confortable qui lui a permis de se doter de superbes décors et de s’offrir de fort belles chorégraphies martiales. Action et comique, tout est réuni pour que le spectateur passe un très agréable moment en compagnie d’une bande d’énergumènes que n’aurait pas reniée le Jeff Lau d’Eagle Shooting Heroes (même si ce dernier, il faut bien l’avouer, lui reste supérieur).
Enfin, pour parfaire le tout, le thème classique des aventures de Wong Fei Hung (The General’s Orders) a été remanié en version techno par le compositeur Mark Lui, donnant ainsi à l’ensemble une impression de « trip sous acide ».
Ironiquement, Once Upon A Time A Hero In China a donné lieu à une suite la même année, Master Wong VS Master Wong, comme la série qu’il copiait. Moins drôle que son prédécesseur, elle bénéficie néanmoins de la présence de la même équipe, excepté Simon Yam, sûrement occupé par un autre tournage.
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David-Olivier Vidouze 1/4/2005 - haut |
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Once Upon A Time A Hero In China (1992) |
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Autant vous prévenir tout de suite : Wong Jing est battu sur son terrain de la parodie débilitante. Encore plus fort que Jeff Lau, il y a Lee Lik Chi qui rend crétin l’une des icones chinoises les plus connues et les plus estimée : Wong Fei-hong. Ici, le maître est un sombre nul que des disciples un peu (j’ai bien dit un peu) plus compétents se chargent de mettre en valeur. Ici, il faut oublier tout ce que vous avez vu avec Tsui Hark et Jet Li, ici vous aurez droit à la grosse pantalonnade.
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Jean-Louis Ogé - haut |
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