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Désir illicite (1973) |
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Li Han Hsiang est un esthète et Illicit Desire nous permet une nouvelle fois de le constater. Sous ce titre bien racoleur se cache en fait un film à sketches reposant sur la thématique du désir, à mille lieues du vulgaire film d'exploitation, comme on serait tenté de le croire au premier abord. Certes, les scènes à connotations sexuelles avec jeunes femmes dénudées (jusqu'à la taille, pas plus !) ne manquent pas - il faudra cependant attendre la deuxième demi-heure tout de même -, mais elles sont là pour faire avancer l'action, pas en simple ornement ou argument commercial. Et avec le thème du désir, il eût été difficile de faire sans !
Trois histoires adaptées de vieilles légendes chinoises qui partagent le thème du "désir illicite". La première décrit le désir qu'éprouve un empereur à posséder une calligraphie originale (la préface au "Pavillon aux pivoines") détenue par un moine. La seconde narre la descente aux enfers d'un jeune couple face aux désirs sexuels d'un homme riche et puissant. La dernière mélange elle-même deux récits : le désir matériel, incarné par un couple de paysan qui vole deux vaches à leurs voisins, et le désir adultère d'un homme et une femme mariés.
La force du film réside dans la mise en scène virtuose de Li Han Hsiang. En ce début des années 70, il ne fait aucun doute que ce réalisateur qui vient de la peinture est un des plus brillants metteurs en scène de la Shaw Brothers. Les décors sont somptueux et gigantesques, exclusivement en studio : une reconstitution méticuleuse de la vie sous les dynasties Tang et Ming au milieu de laquelle Li Han Hsiang vient planter sa caméra. "Planter sa caméra" n'est d'ailleurs pas du tout approprié car ce réalisateur émérite est un adepte du travelling (il y en a un tout bonnement renversant dans la deuxième histoire, après l'arrestation du mari trompé !) : latéral, en avant, en arrière, en hauteur... Il y ajoute de nombreuses plongées et contre-plongées et, au final, exploite à fond la géographie des décors : une vraie mise en scène en trois dimensions !
Ce n'est bien sûr pas le scénario qui fait la richesse d'Illicit Desire mais tout simplement le talent d'un artiste, parfois plus proche de la peinture que du cinéma.
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David-Olivier Vidouze 7/1/2003 - haut |
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