Hong Kong Cinemagic
Version française English version
 Critiques   Forum   Facebook  
 Personnes
 Films
 Studios
 Lexique
 Vos réglages

Rech. HKCine
Utiliser la Recherche Google
>> Aide

 Réalisateurs
 Acteurs
 Techniciens
 Producteurs

 Arts martiaux
 Action / Polar
 Comédie
 Drame & Opéra
 Catégorie 3

 Shaw Brothers
 Comptes rendus
 Industrie du film
 Culture et société

 Tests DVD Z2 VF
 Tests DVD SB Z2
 Autres Tests DVD
 Bibliographie
 Guide d'achat

 La Catégorie 3
 Héros handicapés
 Le Japon et HK
 Index des Archives

 BOF & Musique
 PDF & E-books
 Livre d'or VIP

 Plan Du Site
 Archives des éditos
 Aide à la Navigation
 Rédaction
 Historique
 Liens Web
 Le ciné HK et nous
 Livre d'or
 Remerciements
 HKCinemagic 2

Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
Critiques Express

L' Enfer des armes    (1980)
En 1980, le cinéma à Hong Kong est pour la plupart des gens un divertissement, censé sortir les spectateurs de leur quotidien. La formidable entreprise des frères Shaw est d’ailleurs la plus belle preuve d’un cinéma d’action, de comédie, de films à grand spectacle qui n’entretenaient aucun rapport avec le contexte sociopolitique local pour accomplir leur but : en donner pour leur argent à des spectateurs venus s’évader dans les salles obscures.
Ainsi, quand le jeune réalisateur enragé Tsui Hark arrive avec sa troisième réalisation L’Enfer Des Armes, ce dernier fait l’effet d’une bombe à laquelle il ne faut pas exposer les gens de HK, dixit la censure locale. D’abord interdit sur les écrans, L’Enfer Des Armes doit être remonté en dix jours par Tsui Hark qui doit modifier son scénario qui se mêlait un peu trop de ce qui passait en réalité à Hong Kong pour enfin pouvoir voir son film dans les salles hong kongaises et les censeurs le laisser en paix. La copie du montage original ayant été détruite, les cinéphiles croyaient ne pas pouvoir mettre la main sur cette perle interdite. C’était sans compter l’unique copie du montage original retrouvée bien des années après, une VHS faite dans le dos de Tsui Hark et seul espoir de voir le film tel que l’a conçu le réalisateur. Et voici comment, aujourd’hui, n’importe qui est capable de voir le montage original de L’Enfer Des Armes en DVD, tel que l’avait tourné le jeune Tsui Hark. Après l’avoir vu, on comprend un peu mieux la réaction provoquée par la sortie de ce film.

Inspiré de faits divers (une pratique qui plus tard sera chère aux réalisateurs de films de Catégorie 3), L’Enfer Des Armes nous présente trois lycéens qui n’ont rien d’anormal, issus de familles plutôt aisées mais pour qui la vie est ennuyeuse et l’avenir incertain. Comme des gamins s’amusant avec des pétards, les jeunes hommes comptent sur une bombe artisanale faite par Paul, un des trois amis et fils de famille riche, pour se distraire et faire exploser cette bombe dans une salle de cinéma, sans avoir vraiment conscience de l’importance de l’acte. Dans la salle ils sont repérés par Wan Chu, une fille de leur âge qui contrairement à eux, a la rage à l’âme, est sans cesse arrogante et n’a pas froid aux yeux. C’est en menaçant les trois jeunes hommes de les dénoncer à la police que cette fille les emmène dans un cercle vicieux, un engrenage qui verra ces jeunes personnes commettre des attentats comme par défi, pour toujours aller plus loin. C’est après être arrivé au point où tout demi-tour est impossible (Paul a un choc quand il voit sa tête à la télé, recherché par la police) que les trois garçons prennent conscience de ce qu’ils ont fait, des crimes qu’ils ont commis alors qu’au départ ils ne voulaient que s’amuser. Wan Chu, elle, se distingue dès le départ des trois garçons par son solide caractère et son comportement qui frise parfois la folie (elle pointe ses voisines du pistolet de son frère, elle aime torturer des souris). C’est elle la vraie rebelle associable qui n’a que faire de cette vie morose. Et dans tout ça, la police (à laquelle Hark assène un méchant coup) est quasiment inefficace, et ironie du sort, le frère de Wan Chu (interprété par le merveilleux Lo Lieh, alors en perte de vitesse) en fait partie.
Tsui Hark ne présente pas du tout les trois lycéens comme des criminels mais plutôt comme des victimes, symboles d’une jeunesse oubliée qui a du mal à construire son avenir. Le ton du film, à l’exception de sa fin qui conclut tristement l’histoire, est léger et n’oublie pas la comédie par moments, avec des touches d’humour cynique qu’on est toujours étonné de trouver.

Comme pas mal de films de Category 3 une quinzaine d’années après, L’Enfer Des Armes renferme des sujets d’actualité omniprésents dans le quotidien des habitants de Hong Kong en 1980. C’est un témoignage sur les craintes des Hong Kongais à un moment où ils ne savaient pas vraiment si les colons anglais allaient quelques années plus tard se retirer de HK « pour de vrai ». Ainsi, on retrouve cette peur de l’homme blanc (qu’il serait cependant inacceptable d’attribuer à tous les hong kongais) à travers les trois amis. Ayant récupéré des chèques importants appartenant à des anciens soldats américains reconvertis dans le trafic d’armes, les jeunes hommes se sentent traqués par ces hommes pas très tendres, et paniquent dans la rue en voyant le moindre homme blanc. Pointe humoristique qui en dit long : après avoir vu un homme de type européen, un des trois jeunes se met à courir par peur et se retrouve face à un agent de police. Ce dernier voyant son interlocuteur effrayé par la vue d’un étranger lui demande s’il n’en a jamais vu de sa vie et lui demande ses papiers, le prenant évidemment pour un immigré clandestin de Chine continentale. Le jeune homme répond à cela qu’il n’est jamais allé en Chine (et qu’il est donc un « pur » hong kongais !), puis au policier de le tester en lui demandant le nom du gouverneur britannique de HK. Le jeune bredouille « Mac mac.. » et dit enfin « Mac Lean », alors que l’officier soupire «c’est certainement pas McDonald », en se désespérant qu’un jeune hong kongais ne se souvienne presque pas du nom du gouverneur britannique.
Tsui Hark parle donc de cette crise identitaire des jeunes hong kongais nés chinois dans un territoire annexé par le Royaume Uni, étant autant chez eux qu’un anglais. Pour les trois amis, l’homme blanc, c’est le colon, et au passage l’image de l’occidental est quelque peu amochée par les personnages des trafiquants d’armes, des brutes violentes qui aiment laisser parler leurs flingues.

Si Tsui Hark avait réalisé ce film dix ans plus tard, il aurait tout de suite trouvé sa place dans la troisième catégorie de classification des films, pour les sujets dérangeants traités mais également et surtout pour la violence visuelle qu’on y rencontre. On sait le maître friand -mais pas accro- d’effets gore et morbides (c’est Hark lui-même qui est venu ajouter les effets sanglants de The Big Heat !) quand on a vu L’Enfer Des Armes. De l’ouverture du film (Wan Chu s’amusant à torturer une souris en piquant son centre nerveux d’une aiguille) au final assez sanglant, en passant par de petites surprises telles que l’empalement d’un chat, un bras et une tête coupées, ne vous inquiétez pas, c’est Tsui qui régale. Même quand ils sont loin d’être utiles, un insert gore ou un plan un peu dégoûtant (l’image récurrente du chat empalé) font toujours plaisir au réalisateur qui n’est pas encore assez calme pour tourner un Zu.

L’Enfer Des Armes est une œuvre sèche et contestataire qui va droit au but, fruit d’un réalisateur issu d’une génération de jeunes cinéastes qui allaient donner un souffle nouveau au cinéma de Hong Kong. Ce métrage longtemps maudit est également l’occasion de découvrir un cinéma hongkongais social et politiquement concerné, qu’on voit trop rarement en comparaison avec les nombreux divertissements commerciaux actuels.
Florent d'Azevedo 2/9/2005 - haut

L' Enfer des armes    (1980)
Film sombre et nihiliste, la réputation de L'enfer des armes n'est plus à faire. Si certains y voient un "brûlot anarchique", il s'agit en fait plutôt d'un cri de colère et de frustration que d'un réel discours politique. Tsui Hark porte un regard sombre sur une société au bord du gouffre, cellule familiale en péril, jeunesse perturbée à la dérive, violence...

Si ce film est resté dans les mémoires, c'est qu'il s'agit d'un film d'exploitation ambitieux et diablement efficace qui préfigure pour beaucoup les excès des Catégories 3 et des polars à venir. Hong-Kong apparaît sous un jour peu reluisant, tout l'univers est déjà en place: violence gratuite, torture, viol, nihilisme, racisme, lieux sordides et étouffants.

Novateur au sein de la production locale, ce film tire ses influences des productions occidentales typiques des années 70 (quelque part entre un film d'exploitation italien et Orange Mécanique) . Aller simple en enfer d'adolescents pris dans l'engrenage de la violence, L'enfer des armes est un film fondateur essentiel, mais certainement pas le chef d'œuvre annoncé.
Martin Vieillot 7/28/2004 - haut

L' Enfer des armes    (1980)
LE classique et LE chef-d’œuvre du cinéma hongkongais révolutionnaire. C’est un peu pour lui que la catégorie III a été créée ! A l’époque de sa sortie, les autorités demandèrent d’ailleurs à Tsui Hark d’y effectuer de nombreuses coupes et de retourner entièrement des scènes complètes. Malgré ce travail de modération, le film est encore un brûlot nihiliste, âpre et brutal, que certains trouveront à la limite du supportable (notamment les défenseurs des animaux…). La jeunesse hongkongaise et les instincts humains n’y sont pas montrés sous leur meilleur jour ! Après seulement deux films, Butterfly Murders et We're Going To Eat You, Tsui Hark nous livre sa pièce maîtresse, une œuvre politique et engagée, explosive, intelligente, et qui restera son unique incursion franche dans la critique sociale (vraisemblablement pour des raisons d’échec financier…). Un classique !
David-Olivier Vidouze 1/2/2003 - haut

Index de la page
 2/9/2005 Florent d'A...
 7/28/2004 Martin Vie...
 1/2/2003 David-Olivi...

 Publicité avec Google AdSense   Participer au site   Contact   FAQ   Utilisation contenu du site   Disclaimer   Rapport d'erreur  
copyright ©1998-2013 hkcinemagic.com