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The Spirit Of The Sword (1982) |
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Les années 80 sont déjà bien entamées lorsqu’est réalisé The Spirit Of The Sword. Le genre qui domine alors le cinéma hongkongais, c’est la comédie kung-fu, écrasant tout sur son passage et reléguant les épopées classiques sur les étagères poussiéreuses des aînés. Le risque, c’est de paraître démodé et désuet face à des Jackie Chan ou autres Sammo Hung bondissant et faisant les pitres dans un même mouvement.
Pourtant, Chu Yuan ne désarme pas et reste fidèle à la réputation et au style qui ont fait de lui un des plus grands metteurs en scène de la vénérable (et sur le déclin) Shaw Brothers. Il choisira donc de ne pas faire évoluer son cinéma martial vers la comédie et poursuivra son travail d’adaptation des romans de Gu Long pour le grand écran, avec le soin et la pertinence qui le caractérisent.
Mais si on est en terrain connu au niveau de l’intrigue à tiroirs et aux multiples rebondissements (traîtres, alliés de dernière minute…), de la richesse des décors et des costumes, on perçoit ici et là des changements non négligeables dans le traitement des scènes d’action. Si l’utilisation des câbles est ainsi une concession à l’air du temps, Chu Yuan s’empare du procédé pour en exploiter à fond les gains apportés à l’esthétisme des joutes martiales.
Les quelques faiblesses de The Spirit Of The Sword, au rang desquelles je placerais en tête la pauvreté du jeu des acteurs principaux (Anthony Lau Wing et Sun Chien), sont heureusement contrebalancées par un extraordinaire travail sur les décors et les éléments qui le composent, les éclairages et les costumes… tout ce qui n’est pas humain, en définitive ! Nous sommes les témoins d’une débauche d’intérieurs magnifiquement dessinés s’ouvrant sur des jardins aux bassins colorés, de palais posés sur des montagnes autour desquelles des nuages évanescents flottent doucement, de couchers de soleil ou de lune magistraux devant lesquels des maîtres prennent la pose, de bateaux dont on se sait s’ils naviguent sur l’air ou sur l’eau… J’aime aussi particulièrement le clin d’œil à Jules Verne dans le submersible métallique rappelant les machines décrites par le grand écrivain d’anticipation français.
Pour une de ses dernières adaptations de Gu Long, dans un contexte économique tourmenté, Chu Yuan nous livre un de ses meilleurs films, tout simplement.
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David-Olivier Vidouze 11/28/2004 - haut |
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