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Critiques Express

Ai Nu, esclave de l'amour    (1972)
Danger! Sexe, mensonges et meurtres sont les ingrédients de ce film atypique, un mélange de genre entre le film de sabre "wu xia pian", le drame érotique et le film gore. A noter un certain parallèle avec le thriller psycho-érotico-sanguinaire Basic Instinct de Paul Verhoeven avec Sharon Stone en Ainu moderne. Le titre original Ainu également le nom de l'héroïne signifie "Esclave de l'amour" qui reflète l'esprit du film "qui s'y frotte trop à l'amour, s'y pique fatalement" avec ou sans pic à glace.
Le point de départ du film se traduit par ce kidnapping sans scrupules de jeunes filles dont Ainu qui ont le choix entre la mort ou devenir courtisanes, synonyme de souffrance. Le ton est donné. La force de l’œuvre résulte de son scénario qui opère un schéma inversé, un renversement d'identité des héroïnes Lady Chun et Ainu. La première, cruelle et sadique de nature, se montre plus humaine grâce à l'amour aveugle qu'elle porte pour la deuxième. Mais, Ainu se sert de l'amour sincère de Chun Yi pour parvenir à ses fins de vengeance et devient à son tour un monstre. Le cinéaste Chu Yuan écarte tout manichéisme. Aucun des deux protagonistes ne cherchent à attirer la sympathie laissant une totale liberté aux spectateurs d'en juger par eux-mêmes. Pourtant, on s'intéresse et s'attache à l'héroïne Ainu et on légitime presque son statut d'ange de la vengeance à titre de légitime défense par rapport aux tortures psychologiques et physiques qu'elle endure les premières années au bordel.

Dès le départ du film, tous les personnages sont pris au piège de la souffrance et réduits au silence pesant. Ils accumulent la haine, la violence intérieure, un cercle vicieux dont on se demande comment ils vont s'en sortir. Lorsque certains passages du film virent au gore, notamment les scènes de massacre des contrebandiers et des jeunes prostituées et autres règlements de compte entre Ainu, Lady Chun et Bao Wu où les bras sont amputés à coups de sabre, on pénètre dans les tréfonds de ces anti-héros et on se sent comme eux soulagés grâce à cette délivrance sanglante. Vive les bras coupés!

Chu Yuan truffe le film de couleurs symboliques, notamment celles des costumes portés par Lily Ho. Ici, le jaune représente la lumière, la nouveauté, la virginité : Ainu, habillée en jaune lors de sa première "exposition" en public devant ces clients-notables pour la vente aux "enchères"; le vert la peur : Ainu en vert l'instant où elle se fait violer par la première fois; le blanc le deuil : le jour où Ainu devient courtisane, elle commence à porter du blanc (le deuil), elle respire la mort alors que Lady Chun s'habille en bleu (le rêve et l'amour); le rouge (la noce) : Ainu en rouge offre 3 prostituées au vieux notable afin de fêter "la noce sanglante" avec une mort entraînée par une overdose sexuelle; le rose (le péché de la chair) : Ainu, en rose (à épines mortelles), face au convoyeur péri pour ledit péché; le noir la nuit-la noirceur des meurtres : Ainu, en veuve noire face à l'enquêteur Ji...

Lily Ho Li Li est parfaite dans son rôle de vengeresse aux multiples facettes. D'un plan à un autre, son visage change tour à tour de celui de l'ange (innocent) déchu à celui du démon avec son regard assassin qui glace l'écran. Lily Ho Li Li est magnifiquement dirigée dans cette oeuvre audacieuse et esthétique (voir la symbolique des couleurs pré-citée) qui met l'accent sur l'homosexualité, le centre même de l'histoire. Ce qui fit scandale à l'époque mais paradoxalement "Ainu" fut l'un des plus grands succès du cinéma H-K en 1972 et l'un des films phares de Chu Yuan.

En 1984, le cinéaste réalise Lust from love for a chinese courtesan remake de Intimate confessions of a chinese courtesan avec Candice Yu (ex-femme de Chow Yun-fat) incarnant la cruelle maquerelle Lady Chun, rôle plus étoffé cette fois que celui de Ainu interprété par Nancy Hu Guan Zhen. Alex Man Chi Leung succède à Yue Hua dans le rôle du flic et Chan Kuo-Chu reprend celui de Bao Wu. Cette nouvelle version s'avère moins cruelle mais plus érotique (à la limite du porno) avec un dénouement final différent de l'original.

Entre les deux versions de "Ainu" et mes deux idoles Lily Ho et Candice Yu, mon coeur balance. Ainsi, je vous invite à visiter les pages de leur bio-filmographie que j'ai moi-même complétées en matière d'infos et de photos inédites.
Chris Violet 8/29/2003 - haut

Ai Nu, esclave de l'amour    (1972)
Intimate Confessions Of A Chinese Courtesean est un curieux mélange de film d'arts martiaux, tels que Chu Yuan les affectionne, et de film d'exploitation érotique, à l'époque très en vogue dans le monde entier. Du premier genre, il adopte les figures emblématiques (chevaliers, épéistes, brigands, forces de la loi...), les sujets (vengeance, trahison...) et les chorégraphies survoltées. Du second, il emprunte les thèmes sulfureux - cinématographiquement parlant - du saphisme (récurrent dans son oeuvre), du viol et de la torture, en y apportant une touche d'érotisme visuel très prude comparé aux catégories III qui fleuriront près de vingt ans plus tard à Hong Kong. Encore une fois chez Chu Yuan, le sexe sert le récit, le fait progresser. Il ne se contente pas d'être une charmante, mais banale, illustration.

Chu Yuan s'est une nouvelle fois surpassé dans ses recherches esthétiques. On le savait maître dans la fabrication d'ambiances étranges et mystérieuses, utilisant autant que possible les ressources des studios (aucun plan en extérieur). Ici, même les vêtements arborés par les deux héroïnes ont une signification selon leur couleur et les situations pendant lesquelles ils sont portés.

Lily Ho est superbe dans son rôle de femme vengeresse, résignée et acceptant son sort l'espace d'un moment... Betty Ting Pei est aussi remarquable en maquerelle dont la seule faiblesse aura été de tomber amoureuse d'une de ses employées... Même dans sa folie meurtrière, elle parvient à rester humaine, victime de ses passions. La petite déception vient du côté de Yue Hua qui n'est malheureusement pourvu que d'un rôle subalterne et peu développé. C'est d'ailleurs ce qu'on pourrait reprocher à Intimate Confessions of A Chinese Courtesean : embrasser trop de caractères pour pouvoir les décrire tous avec satisfaction. La relation entre le policier et la jeune prostituée aurait énormément gagné à être approfondi. Dommage pour le spectateur... Chu Yuan privilégie l'action centrale et la forme aux dépens de la justesse des sentiments.

Intimate Confessions Of A Chinese Courtesean est donc une oeuvre à part dans la carrière de Chu Yuan qui allait bientôt se spécialiser dans le genre du film d'arts martiaux avec son scénariste fétiche Ku Long. Moins labyrinthique et élaboré, en termes scénaristiques et non esthétiques -, que ses futures réalisations, on ne peut douter de l'influence que cette oeuvre a eu sur les cinéastes des années 80 et 90. Le meilleur exemple en est le quasi-remake Naked Killer de Clarence Ford : amusez-vous à en compter les parallélismes !
David-Olivier Vidouze 6/1/2003 - haut

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