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My Name Ain't Suzie (1985) |
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La prostitution est un theme récurrent des films en provenance de Hong Kong. Il est vrai que la ville comporte nombre d’établissements clandestins où étrangers comme locaux peuvent assouvir leurs besoins sexuels. Mais, surtout, c’est un sujet au potentiel commercial important puisque mettant en scène des jolies filles (on a rarement vu d’ « héroïne prostituée » laide) dans des situations sexy. C’est en se basant sur cette idée que la Shaw Brothers produira dans les années 70 toute une série de films d’exploitation tendance softcore. My Name Ain't Suzie n’appartient pas exactement à cette catégorie. Le film d’Angela Chan se veut plus réaliste et dramatique, dans une approche davantage nouvelle vague.
Malheureusement, le film souffre de l’absence d’un véritable point de vue de cinéaste. On sent bien la volonté de faire un drame poignant et complexe au détour de quelques scènes chocs mais elles sont bien isolées au sein du récit et manquent de force pour toucher. Et au contraire, l’impression qui domine le film, c’est l’apathie. L’histoire progresse sans qu’on se sente à aucun moment impliqué.
Angela Chan se contente trop d’illustrations plates, sans réelle profondeur. Sa réalisation est emblématique : Des plans à la conception basique, un montage paresseux. Le film est sans rythme, sans vie. Elle se repose entièrement sur la reconstitution de l’époque (plutôt réussie, il faut l’avouer) et les performances des acteurs. Il est vrai que ces derniers parviennent à apporter un peu d’énergie à ce métrage amorphe. Anthony Perry (pour utiliser le nom sous lequel il est crédité), pour son premier rôle, se montre déjà brillant, faisant des moments avec son personnage les plus intéressants de My Name Ain't Suzie. Par contre, si Pat Ha est plus expressive que d’habitude, elle conserve toujours son habituelle froideur.
De toute manière, les acteurs ne peuvent pallier les problèmes de caractérisation présents dans le script. Shui Mei n’a jamais de véritables occasions pour exprimer ces sentiments. Personnage central, ce flou sur sa personnalité, censé être l’élément moteur du récit, annihile les tentatives de créer l’émotion à partir de se vie. Ses ambitions, ses espoirs ou ses tristesses ne sont jamais clairement exprimés. Echec patent de Chan qui cherche clairement à en faire un personnage complexe, humain mais ne parvient pas à concrétiser à l’écran sa personnalité profonde. D’autres personnages souffrent du même problème (celui de Deannie Yip ou d’Angela Yu Chien) même si leur caractère secondaire rend ce défaut moins préjudiciable.
Trop superficiel et sans idée directrice forte, My Name Ain't Suzie est un film sans âme.
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Arnaud Lanuque 6/30/2004 - haut |
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