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Secret Service Of The Imperial Court (1984) |
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Chao Pu-Fun (Leung Kar Yan) est l'un des membres les plus émérites de la police secrète de l'Empereur pour lequel il capture et assassine. La faiblesse morale du souverain, libidineux et influençable, laisse la voie libre aux ambitions de l'eunuque impérial qui se verrait bien prendre la place de son actuel maître. Pour cela, il n'aura de cesse de faire exécuter tous les notables du royaume les uns après les autres, accusés de traîtrise envers l'état. C'est la police secrète qui est chargée de ses basses oeuvres, au grand désarroi de Chao Pu-Fun qui ne tarde pas à se rebeller. Considéré alors comme un ennemi, il sera pourchassé par les hommes de son propre père (Ku Feng), chef de la police secrète...
Si l'on replace Secret Service Of The Imperial Court dans son contexte historique - cinématographiquement parlant -, on s'amusera à observer qu'il n'est pas du tout dans la mouvance du cinéma hongkongais de l'époque (en 1984, ce sont les comédies kung-fu de Sammo Hung et Jackie Chan qui triomphent sur les écrans locaux). S'il fallait faire un parallèlisme avec une quelconque "école", ce serait plutôt du côté du chambara japonais des années 70 qu'il faudrait aller chercher. En effet, on retrouve dans Secret Service Of The Imperial Court les archétypes de ce style de films d'arts martiaux : un héros seul contre tous, des combats toujours en mouvement (le héros court avec son sabre, poursuivi par ses ennemis, et ne s'arrête que très rarement avant l'issue finale) et des explosions artérielles à foison (chaque fois qu'un coup est porté, la victime se fige et un immense flot de sang jailli de la blessure...). A ce titre, Secret Service Of The Imperial Court est une oeuvre qu'on peut aisément qualifier d'ultra-violente. On notera de plus l'emprunt à la figure mythique de Babycart, lorsque Leung Kar Yan fuit et se bat en portant son jeune fils sur le ventre.
Une des grandes qualités de ce film est la puissance émotionnelle dégagée par un scénario aux nombreux rebondissements qu'on peut appréhender comme une réflexion sur le devoir : devoir d'un fils vis-à-vis de son père (Chao Pu-Fun désobéit à son père qui lui ordonne de tuer), devoir d'un homme de loi vis-à-vis du pouvoir politique (le chef des services secret doit-il obéir les yeux fermés à son supérieur hiérarchique ? qu'est-ce-qui est le plus important : la morale ou la fidélité aveugle ?) et devoir d'un chef de clan vis-à-vis de la communauté (si la mort d'un homme, aussi injuste soit-elle, permet la survie du groupe, doit-on le sacrifier ?). Les réponses à ces questions sont multiples et chaque protagoniste sera amené à se prononcer sur le sujet : le récit n'en est que plus étoffé.
Les scènes d'action sont peut-être le point faible de Secret Service Of The Imperial Court (si l'on cherche vraiment à y trouver un défaut !). Elles sont nombreuses, certes, mais très souvent filmées en accéléré et perdent ainsi énormément en authenticité. Le casting est impeccable, Leung Kar Yan en tête qui affiche une véritable aisance dans les scènes dramatique et d'action (pourquoi est-il tellement sous-estimé dans le cinéma hongkongais ?). Ku Feng, en père torturé, est tout aussi convaincant.
Au final, on peut dire que Secret Service Of The Imperial Court est une des dernières grandes réussites de la Shaw Brothers, studio à cette époque en pleine déconfiture artistique.
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David-Olivier Vidouze 9/26/2003 - haut |
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