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Tactical Unit: The Code (2008) |
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Cinq années après PTU, Johnnie To, maintenant simple producteur, nous propose de continuer d’arpenter les rues de Hong Kong avec les membres de la Police Tactical Unit. A l’occasion de quatre téléfilms (Tactical Unit : The Code, Tactical Unit : No Way Out, Tactical Unit : Human Nature et Tactical Unit : Partners) et d’un opus conclusif pour le grand écran (Tactical Unit : Comrades In Arms), nous retrouvons les agents incarnés par Simon Yam, Maggie Siu et Lam Suet (mais également une foule de seconds rôles tels que Roderick Lam, Frank Liu ou Wong Wa Wo). La réalisation du premier épisode de cette mini série télé a été confiée à un des plus fidèles collaborateurs de Johnnie To, rencontré à la T.V.B. au tout début des années 90 (il était alors l’assistant du futur créateur de la Milkyway Image (HK) Ltd.), un véritable homme de confiance.
Les forces de l’ordre hongkongaises sont préoccupées par la découverte d’une bande vidéo montrant des membres de la Police Tactical Unit (PTU) frappant un suspect apparemment maîtrisé. Afin d’étouffer dans l’œuf un scandale public qui ne manquera pas de survenir une fois les médias informés, la hiérarchie policière décide de mener sa propre enquête et de trouver les coupables, impossibles à identifier sur la bande. Parallèlement aux mesures internes à la brigade, la CAPO (Complaints Against Police Office) décide d’investiguer elle-aussi sur ces brutalités inacceptables. Il est bien vite évident que personne ne parlera au sein des forces de l’ordre ; suspects et enquêteurs vont donc tenter de retrouver la victime, Shing, qui pour la faire taire, qui pour la faire parler… Parallèlement à cette affaire, un policier, Eight (Lee Gwok Lun), tente de négocier en vain une prise en charge de ses dettes par l’administration. A bout, l’homme n’est pas loin de la dépression nerveuse.
Pour le premier opus de la série, Law Wing Cheong se risque peu hors des sentiers battus par son illustre prédécesseur, Johnnie To, jusqu’à faire de The Code un quasi remake de PTU. Ainsi, l’original retraçait, au cours d’une nuit dans Tsimshatsui, la recherche d’une arme appartenant à l’un des leurs par une unité de la Police Tactical Unit. En jeu, la carrière du malheureux membre des forces de l’ordre qui l’avait égarée. Cette fois-ci, ce n’est plus une arme qui est pistée à travers la ville, mais un malfrat de peu d’envergure, à moitié vendeur de drogue et à moitié indic. A nouveau, l’issue de cette nuit sera déterminante pour l’avenir de quelques policiers… Le cinémascope est abandonné – format télé oblige -, mais nous retrouvons au cours de The Code les ambiances nocturnes chères à Johnnie To, ainsi que les longs plans muets scrutant les visages impassibles des sous-officiers, Lee Wing Sam (Simon Yam) et May Cheung (Maggie Siu) en tête. Le spectateur pourrait d’ailleurs presque se croire dans une bonne vieille production Magnum de ce cher Danny Lee, à la limite du film de recrutement, si les policiers n’étaient dépeints de façon si dure, comme déshumanisés derrière leurs costumes impeccables de représentants de l’ordre. Unique personnage fragile et réel apport de Law Wing Cheong, la figure du policier endetté et tourmenté : au sein de sa patrouille, il est le seul à ne pas avoir participé aux violences à l’encontre du suspect. Et pourtant, c’est lui qui est en passe d’être renvoyé pour cause de situation financière risquant de jeter un voile sur son incorruptibilité. Au crédit du scénario, Yip Tin Shing, responsable des plus grandes réussites récentes de la Milkyway Image (HK) Ltd. (Triangle, Election 1, Election 2, Exiled, etc.). Le film se clôt par une très prenante course poursuite au sein même des locaux de la PTU avant un épilogue des plus ironiques…
De par ses qualités, The Code se hisse bien au-dessus des productions télévisuelles classiques et de bon nombre de films destinés au grand écran. Les soins apportés à la photographie (le Hong Kong nocturne est adroitement filmé), aux cadrages, à la musique et à la direction d’acteurs en font un spectacle digne d’intérêt qu’on aurait tort de ranger au côté des innombrables séries qui encombrent les chaînes de télévision hongkongaises. Certes, le budget n’égale pas celui d’une production Milkyway classique, mais le réalisateur et son producteur se sont apparemment fixés d’ambitieux objectifs en rapport avec celui-ci. Prenons donc The Code pour ce qu’il est, un très bon téléfilm.
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David-Olivier Vidouze 3/31/2009 - haut |
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