Narrant les années fac de 4 jeunes chinoises, doté d'un casting de top models, So Young aurait pu être le parfait prototype de la comédie romantique insignifiante et nunuche. Et pourtant le premier film de l'actrice Vicky Zhao, produit par le grand Stanley Kwan, s'il n'évite pas certains clichés, est traversé par un regard plutôt sombre sur la jeunesse.
L'intelligence du script repose sur une construction en 2 parties. La première est consacrée aux années universitaires. Époque pleine d'espoir, des premières amours, des premiers choix, c'est la partie la plus légère du film, même si chaque personnage est déjà confronté à de sérieuses difficultés. Ruptures amoureuses pour cause de départ à l'étranger, avortement, problème avec les autorités... Mais c'est surtout la deuxième partie qui vient alourdir la vie de nos jeunes chinois. Après une ellipse narrative au bout d'une heure trente de film, nous les retrouvons en effet dans la vie active. Et là, pendant la dernière demi-heure de métrage, les révélations et les désillusions vont s'enchaîner pour laisser au spectateur un goût bien amer sur ces parcours de vie.
Ce sujet aurait mérité des choix de mise en scène un peu plus audacieux pour renforcer notamment la démarche naturaliste du film. Un casting plus amateur, comme chez Lawrence Ah Mon par exemple. On peut regretter aussi certaines facilités pour dramatiser le récit et certains plans où le soucis d'esthétisme semble l'emporter. Néanmoins ces quelques défauts ne viennent pas altérer la bonne tenue de ce premier film. |