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Cheeky Chap    (1980)
 Ma, un jeune homme impétueux et sûr de lui, vient en aide à un dénommé Kao, se mettant ainsi à dos ses agresseurs, membres d'un puissant gang local. Leurs routes seront amenées à se recroiser, impliquant quelques innocents bien malchanceux dans une lutte acharnée.

 Wai Pak est un acteur qui n’a jamais eu la célébrité d’un Jackie Chan, et qui n’aura jamais atteint la reconnaissance de ses comparses de quelques films, les Venoms. Sa carrière a débuté tôt à la Shaw Brothers, mais il lui aura fallu attendre un certain temps avant d’obtenir des rôles d’envergure dans les films de Chang Cheh. Il s’y montre moins à l’aise physiquement que les autres acteurs, et avoue dans des interviews éprouver plus d’intérêt pour les rôles dramatiques. Rapidement, l’acteur, sentant sans doute le vent tourner, délaisse les studios de la Shaw Brothers pour les plateaux de la Golden Harvest, où l’avenir semble plus prometteur. C’est en effet les productions de Raymond Chow qui vont lui permettre d’obtenir des premiers rôles, notamment dans son film le plus célèbre, Last Hurrah For Chivalry de John Woo.

Même s’il n’est pas aussi impressionnant que les stars martiales de l’époque, ce sont ses connaissances en Wing Chun, vantées à Sammo Hung par Lam Ching Ying qui lui ont permis d’intégrer la jeune société, et d’obtenir des rôles dans des films de kung fu. The Cheeky Chap n’est pas sans rappeler The Young Master, dans lequel l’acteur apparaissait. Les deux rôles possèdent quelques similitudes, notamment l’attitude rebelle et l’insolence. Si le premier aspect a permis à David Chiang de s’illustrer chez Chang Cheh, il ne permit pas à Wai Pak de remporter l’adhésion auprès du public, et l’insolence de son héros et son cynisme l’ont empêché d’être une véritable figure héroïque. Il faut dire que certaines scènes en font même un être désagréable et égoïste.

Plus proche du Jackie Chan de Drunken Master que celui de Snake In The Eagle’s Shadow, le héros est encore plus roublard. On a affaire à une véritable petite crapule, qui n'hésite pas à voler un innocent, et à laisser mourir un vieillard pour servir ses intérêts. Il déclare lui même à une jeune fille qu'il secoure : "je ne suis pas un homme de vertu, je t'ai aidée car je veux t'épouser". Le parti pris est vraiment osé pour l’époque, car même si le Wong Fei-hong campé par Jackie Chan est un garnement, il conserve une morale forte et reste toujours sympathique, même lorsqu’il dépasse un peu les bornes.

Pourtant, alors qu'il a tout pour être antipathique (il multiplie les mauvais coups tout le long du film), le héros se révèle attachant, de par sa fourberie et sa confiance en lui. Il y a cependant une réelle évolution de son caractère tout le long du métrage. A ce titre, et de façon surprenante, le réalisateur met davantage l'accent sur les péripéties et l'histoire que l'action à proprement parler. Il y a environ 9 combats, dans l'ensemble plutôt courts, mais de bonne qualité. D'ailleurs il y a une véritable montée en puissance tout le long du film, et les derniers affrontements sont de plus en plus brutaux. La dernière partie laisse d'ailleurs complètement la comédie de côté pour s'orienter vers une tragédie Chang Chehienne.

La jaquette ne laisse d'ailleurs pas d'illusion sur la possibilité d'un happy end, et pourtant on tente d'y croire. L’histoire, sans être exceptionnelle, n’est pas avare en surprises, et son traitement peu conventionnel fait de The Cheeky Chap plus qu’une simple tentative mercantile de surfer sur la vague des Kung Fu Comedies de l’époque.

On a donc affaire à une tragi-comédie très plaisante, bien interprétée, aux combats très sympathiques, à défaut d'être inoubliables (encore que le final soit de très grande qualité), et on regrette que Wai Pak n'ait pas eu plus de rôles à sa mesure.
Léonard Aigoin 10/27/2010 - haut

Kung Fu Panda    (2008)
 Po (voix : Jack Black), un paresseux et insolent panda, doit devenir un maître en arts martiaux pour sauver la Vallée de la Paix de Tai Lung (voix : Ian McShane), un méchant léopard des neiges.
Il croisera sur son chemin le Maître des Singes (voix : Jackie Chan), la Maîtresse des Vipères (voix : Lucy Liu Yu Ling), une tigresse (voix : Angelina Jolie), une oie (voix : Dan Fogler) et trouvera son Sifu (voix : Dustin Hoffman).


 C’est avec Fourmi’z, en 1998, que la firme Dreamworks s’est fait connaître en matière d’animation. Depuis, elle a largement assis sa réputation, tant en termes de qualité que de rentabilité. Si la saga Shrek n’obtient pas que des louanges d’un point de vue critique, commercialement, elle représente parfaitement le succès de la société. Et si l’ogre sympathique a vu ses aventures se multiplier, l’initiative de développer un nouvel univers était aussi surprenante que séduisante.

Le kung fu étant revenu à la mode depuis un certain nombre d’années aux Etats-Unis, il n’était pas si étonnant que ça de voir un film d’animation s’emparer du sujet. Confier le rôle principal à un panda pataud était par contre plus original. Malgré tout, qui n’a pas été effrayé à l'idée d'assister à une succession de clichés balancés sur la chanson Everybody Loves Kung Fu Fighting ? Mais une fois le film lancé, un constat s'impose : Kung Fu Panda est une prouesse visuelle dont la beauté ne se dément jamais. La première séquence, dans un style graphique surprenant, est d'une efficacité incroyable, en plus d'être magnifique. Festival de couleurs s'accordant harmonieusement, Kung Fu Panda flatte la rétine du début à la fin et se hisse au niveau des meilleurs du genre, tant en terme de design que d’animation.

Le film en lui même est un excellent compromis entre humour slapstick qui fonctionne vraiment bien, action chorégraphiée avec une inventivité surprenante, et aventure classique mais qui se suit bien. Bien sûr, le fan regrettera que les techniques des animaux ne soient pas représentées (où sont les griffes du tigre, la posture de la grue...) mais les combats sont suffisamment vifs et énergiques pour remporter l'adhésion. La sincérité est de mise, tant dans le propos que dans la mise en scène, emprunte d’une ambiance qui fait hommage au genre, on retrouve réellement les sensations rencontrées dans nos bons vieux kung fu.

Alors bien sûr, le scénario reste basique et brasse les idées reçues du genre, mais les personnages sont très charismatiques, ce qui fait qu'on suit leurs péripéties avec intérêt. Les dialogues sont drôles et percutants, malgré quelques préceptes philosophiques que n’aurait pas reniés le maître interprété par Pascal Legitimus dans les Sketchs des Inconnus parodiant Jean-Claude Van Damme. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout d’un divertissement destiné aux enfants, plus que d’une véritable réflexion sur l’art martial et sa façon de conditionner la vie du pratiquant. Reste une jolie leçon de vie, un hymne à la rêverie, et un beau message de tolérance, dont les films d’animation se sont fait les spécialistes. Et force est de constater que l’attachement que l’on ressent rapidement pour ces personnages permet de passer outre les quelques clichés, et de se laisser porter par un film visuellement magnifique et très divertissant.

Admirons également le travail des comédiens de doublage, la plupart se contentant de délivrer deux répliques pour toucher un chèque, à l’image d’un Jackie Chan qui n’a que deux lignes de dialogues. Les acteurs restent malgré tout assez proches de leurs rôles dans l’ensemble, en particulier Jack Black, qui joue souvent des rôles proches de ceux qui ont fait de Stephen Chow une star. Et qu’on aime son style ou non, il trouve ici un personnage à sa hauteur, qu’il campe avec autant d’énergie que de conviction.

Quand le générique de fin démarre sur une reprise bon marché de Everybody Loves Kung Fu Fighting, on n’est pas surpris, mais on est partagé entre l’agacement (où sont passés les fameux « ho ho ho ho » ?!) et l’enthousiasme pour un film entrainant et sincère. La suite est prévue pour bientôt, et on peut s’attendre à quelques éclats de rire mêlés à des agrippements de siège pendant les combats intenses, et c’est avec plaisir qu’on retrouvera ces personnages hauts en couleurs !
Léonard Aigoin 10/27/2010 - haut

Rush Hour 3    (2007)
 Alors qu'il s'apprêtait à faire une déclaration menaçant l'emprise des triades, l'ambassadeur de Chine est victime d'un attentat. L'inspecteur Lee (Jackie Chan), chargé de sa protection, se lance à la poursuite du tueur et découvre qu'il s'agit de son propre frère... Ne pouvant se résoudre à l'arrêter avec force, il le laisse s'enfuir. Reprenant ses esprits, il décide de le traquer à Paris...

 En 2001, Jet Li venait montrer à la police française l’efficacité des méthodes de Hong Kong. On y découvrait qu’un chinois de 1m50 pouvait à lui seul battre 30 policiers français. En 2007, c’était au tour du policier chinois à la juridiction internationale Lee de venir visiter notre capitale. Sous son regard bonhomme, on y découvre Paris moins glauque, moins remplie de truands, et davantage dédiée au plaisir des yeux. Car si Chan, l’idole des foules hongkongaises n’a pas la langue dans sa bouche (que ce soit dans ses films, où ses héros ont une sacrée gouaille, l’homme a prouvé lors de ses récentes incartades qu’il n’avait pas écouté les conseils d’un Maxime Le Forestier qui passait sa route). Jackie la star internationale a plus de mal à s’exprimer, ce qui est compréhensible lorsqu’on ne joue pas dans sa langue natale.

Un constat qui expliquait sa mise en retrait dans les précédents Rush Hour, même s’il participait à l’humour. Cet épisode est un peu différent. Même si les 2 premiers opus n’étaient pas bourrés d’action, Brett Ratner remplissait les quotas en disséminant à un rythme régulier des affrontements courts, mais sympathiques (en particulier dans le deuxième film, le premier ne laissant que peu de souvenirs de ce point de vue). Rush Hour 3 ne propose que très peu d’affrontements, puisqu’à part le climax, il n’y a pas réellement de combats. Pour autant, le rythme n’est pas lymphatique, au contraire, il est plus maîtrisé que dans les autres films de la trilogie.

L'humour est bon enfant, les clichés nombreux, mais personne ne s'attendait à une étude sociologique. Les gags alternent habilement avec les poursuites et fusillades en tout genre, de qualité variable, mais globalement, l’enthousiasme général est communicatif, et plusieurs sketchs font mouche. Il faut dire que l'alchimie entre nos deux héros fonctionne mieux que jamais, et Jackie se lâche enfin! Bien sûr, rien de nouveau sous le soleil, mais qui s'attendait à être surpris? Autre point positif la traduction française est plutôt ingénieuse, en particulier lors d'une scène de traduction assez surprenante. Les acteurs s'en donnent à cœur joie, seule Noémie Lenoir est désespérément mauvaise, incapable de se doubler elle-même convenablement, c'est un comble!

Le scénario reste dans la lignée de ce qu’on a pu voir précédemment, mais l’aspect émotionnel, plus important, est également plus convaincant. Et même s'il reste classique, voire simpliste, il reste suffisamment efficace pour que les scènes s’enchainent sans qu’on ressente d’ennui. Plus rythmé que le 1, assez proche du 2, avec moins de combats et peut être plus d'humour, ce Rush Hour 3 est une comédie familiale sympathique et sans réelle prétention. La présence de Hiroyuki Sanada laissait par contre présager un affrontement inoubliable... Le combat se découpe en 2 parties: la première, sabre contre sabre est plutôt bonne, malgré un montage décevant. Incroyablement mal filmée et mal montée (Ratner fait pire de film en film de ce côté là), mais convenablement chorégraphiée, vive et efficace. Ce combat était d’autant plus attendu que War, mettant en scène Jet Li, insistait également sur ce genre d’affrontement. Cette première partie, très sympathique, est malheureusement également très courte. La seconde partie, plus anecdotique met en avant des doublures numériques dans des cascades amusantes, très Tex Avery. Le climax est tout de même loin d’atteindre ses promesses, et vient non seulement nous rappeler que Jackie Chan ne veut plus se contenter de jouer les stars d’action, mais aussi que son âge ne lui en donne plus vraiment la possibilité.

Film sans grande prétention dans la lignée des précédents, Rush Hour 3 plaira à ceux qui ont pris un plaisir relatif à regarder les deux premiers, et déplaira à ceux qui ne les ont pas appréciés (mais dans ce cas, pourquoi insister à regarder une série qui ne plait pas ?)
Léonard Aigoin 10/27/2010 - haut

Vengeance !    (1970)
 Un acteur d'opéra chinois se rend compte que sa femme lui préfère un petit parrain. Furieux, il se rend chez lui, le menace à grands renforts d'arts martiaux et l'humilie. Mais son geste ne restera pas impuni : un piège lui est tendu et il meurt dans d'atroces souffrances. Un mystérieux homme arrive alors en ville et pose beaucoup trop de questions au goût de la pègre locale. C'est son frère, il est venu pour le venger...

 Ruelles sombres, éclairages opaques, atmosphère lourde, trahisons et lutte d’un individu seul contre un système inattaquable, tels sont les éléments de référence lorsqu’on parle de film noir. Bien qu’il soit difficile d’en établir une définition stricte, l’atmosphère paranoïaque, et l’isolement de l’individu en quête de vérité sont des éléments récurrents. Mais finalement, ce ne sont pas tant les thèmes abordés que l’atmosphère poisseuse, qui permettent immédiatement de reconnaître un film noir.

Dérivé des séries noirs, romans mettant bien souvent en scène un détective, le film noir a connu ses heures de gloire aux Etats-Unis, notamment à travers les adaptations de romans considérés comme cultes, tels que Le Faucon Maltais, écrit par Dashiel Hammet, ou Le Grand Sommeil de Raymond Chandler. Au cinéma, Humphrey Bogart représente une sorte d’idéal du héros de film noir, avec son allure massive, son timbre de vois inimitable, et son cynisme naturel, qui ne le quittait pas, même en dehors des plateaux. L’une des autres caractéristiques de ce genre à part, c’est le travail esthétique, mélange d’ambiances glauques et d’expérimentations sur les éclairages et sur le cadre.

Si le cinéma de Hong Kong n’est pas particulièrement réputé pour s’être illustré dans ce domaine, Vengeance ! constitue certainement l’un des essais les plus flamboyants. En effet, ce n'est pas un hasard si le titre comporte un surprenant point d'exclamation. Le lyrisme et la chorégraphie du sang atteint son paroxysme dans l'une des œuvres les plus marquantes, mais aussi les plus violentes de Chang Cheh. La réalisation de l'ogre est plus soignée que jamais, et confère au récit une atmosphère inquiétante, ou le danger est omniprésent. La scène climatique de Ti Lung à elle seule est un modèle de perfection, entre des décors et des costumes aux couleurs chatoyantes, et surtout, un montage qui alterne avec beaucoup d’audace, le combat fatal et la mise à mort symbolique du personnage, sur scène. Le réalisateur déclarera à plusieurs reprises que c’est dans Vengeance ! qu’il a atteint une maîtrise satisfaisante du ralenti, et même si certains effets peuvent paraître excessifs, plusieurs scènes sont en effet inoubliables grâce à ce procédé. Conscient de la réussite de son introduction, véritable court métrage à elle seule, il réexploitera ce montage avec beaucoup moins de réussite dans Seven Men Army.

Passé ce prologue fulgurant, l’intrigue à proprement parler, peut commencer. Et si jusqu’ici, on était dans le drame purement Chang Cheien, avec une ambiance exceptionnelle, mais classique de film d’arts martiaux, c’est avec l’arrivée de David Chiang que le metteur en scène va exploser dans des scènes puissantes.
Les décors, extrêmement bien mis en valeur par les éclairages inventifs, renforcent l'impression de claustrophobie d'un récit noir, où l'espoir semble impossible. La rédemption n'existe pas chez Chang Cheh, on est loin de la fin surréaliste de La Rage Du Tigre, ici on verse dans le nihilisme le plus total, et les personnages ne se versent d’aucune illusion quant au sort qui les attend.

En véritable héros de film noir (sa première apparition, très théâtrale, mise en scène d'une façon grandiloquente qui pourrait être ridicule si elle n'était pas si puissante, l'affiche immédiatement comme un personnage solitaire, dont le costume blanc contraste nettement avec le reste des décors) David Chiang va s'infiltrer dans une machine dont il va remonter tous les rouages un par un afin de la détruire complètement. Mais dès le départ, il se sait condamné, comme l'exprime parfaitement le parallèle avec son rôle d'opéra. D'ailleurs son but n'est pas de sortir vivant de sa mission, mais de la mener à son terme, de mener sa vengeance à bien. Un titre simple, mais qui retranscrit donc on ne peut mieux l'essence même du cinéma de Chang Cheh, dont ce film est la quintessence.

Car malgré son apparente simplicité, Vengeance ! est loin d'être un film simple. La réalisation de Chang Cheh est d'une modernité incroyable, et transpire à chaque plan la recherche esthétique extrême. L'implication du réalisateur est telle qu'on ne ressort pas indemne de l’expérience. Si la plupart des films de l'époque de Chang Cheh sont des réussites esthétiques et émotionnelles respectables, Vengeance ! reste le film qui marque le plus, baignant dans une ambiance quasi-malsaine. La musique n’y est certainement pas étrangère, ajoutant un aspect morbide à l'ensemble, sans jamais se faire trop présente, et le travail sur le son en général est d’une qualité rarement atteinte dans les films de l’ogre, si ce n’est le fameux Boxer From Shantung. Et ce n'est pas l'esthétisation outrancière de la mort du héros qui y changera quoi que ce soit, le malaise est là et ne quittera plus le spectateur. A mon sens, seul le rictus de fou furieux que lâche Chen Kuan Tai et l'amputation du bras de Chiang dans La Rage Du Tigre peuvent prétendre créer un malaise si important dans le cinéma de Chang Cheh.

Les scènes d'action sont assez surprenantes. Les combats à mains nues sont brutaux et nerveux, dans un style très combat de rue, qui se veut réaliste, dommage que David Chiang ne soit pas à la hauteur lors de ces passages. Sa carrure frêle est déjà peu crédible face à des adversaires massifs comme Ku Feng, mais sa façon de balancer ses poings fait plus penser à une danseuse étoile qu’à un homme en quête de vengeance cherchant à sauver sa peau. Il se révèle plus à l’aise un couteau à la main, dans des échanges véritablement gores du plus bel effet. L’Ogre n’a jamais été célèbre pour la subtilité de ses affrontements, au contraire, l’emphase pour les éclats de violence et les morts dans des lacs de sang sont bien célèbres. Mais ici, on atteint des sommets, avec des mises à morts de plus en plus brutales, des énucléations, des tranchages de gorge qu’on ne compte même plus, et des vêtements peints en rouge par le sang. Le double final, très long est tout simplement jouissif. Mais Ti Lung, malgré sa courte apparition n'est pas en reste, sa mise à mort est restée dans les annales et on comprend aisément pourquoi. Le reste des scènes d'action pose les bases du genre de l'infiltration, on se croirait presque dans un jeu vidéo du style Splinter Cell.

Le récit est simple, mais traité de façon tellement efficace qu'on ne peut que se sentir impliqué. L'interprétation est également excellente, David Chiang joue avec intensité, et les diaboliques gangsters sont détestables à souhait. Avec Vengance !, Chang Cheh va droit au but et ne conserve que ce qui fait l'essence de son cinéma, mais il le fait avec tant de classe et d'investissement que son film est un classique à ne pas manquer.
Léonard Aigoin 10/22/2010 - haut

Legend Of The Wolf    (1997)
 Ici, les loups ont les dents longues. Un jeune morveux voudrait bien se faire le meilleur gangster de la place, et devenir ainsi le king. Les choses ne s'arrêtent pas là puique notre "maître" flanqué de son jeune disciple devient amnésique. De retour à son village natal, où il retrouve son amour d'enfance, ils seront les seuls à pouvoir s'interposer face à de dangereux bandits qui rançonnent la région.

 Le premier, le deuxième, le troisième, le quatrième, le cinquième et le sixième jour, Dieu créa Donnie Yen. Puis, pour se reposer, le septième jour il créa le reste du monde. C’est en tout cas ce que l’artiste semble se répéter, à force d’interview où il n’a de cesse de démontrer à quel point il est meilleur que les autres, mais aussi lors des avant premières de ses films où il refuse de saluer les fans parce qu’il est fatigué. Mais la plus belle preuve d’amour portée à Donnie, ce sont les films qu’il a réalisés lui-même à sa propre gloire.

A ce titre, Legend Of The Wolf est un film hors du commun. Réalisé en 1997 pour un budget dérisoire, il s’agit un peu de la réponse de Donnie aux réalisateurs de Hong Kong qui se croient créatifs. A tous les Sammo Hung et leurs Blade Of Fury, les Tsui Hark et leurs The Blade, et les Wong Kar Wai et leurs Cendres De l’Ennui… pardon, Les Cendres Du Temps, Donnie répond : « goûtez moi un peu cette légende du loup ». Et en vrai prédateur, il attaque le spectateur dès les premières images. Construite comme une scène cinématique de jeu vidéo, la scène d’introduction est d’une sauvagerie à faire s’évanouir une personne souffrant d’épilepsie. Pour trouver un montage plus barbare, il faut se plonger dans le climax de Turkish Star Wars. Même si on ne distingue pas trop les protagonistes, on remarque immédiatement que tous ont une botte spéciale, et le héros les affrontera les uns après les autres comme boss de fin de niveau. Cette première scène est d'une efficacité redoutable. Loin d'être fan des montages hystériques dans les combats, j'ai été époustouflé par le travail de Donnie: le but n'est pas de révolutionner les chorégraphies (qui sont cela dit spectaculaires), il s'agit avant tout d'intensité et de nous faire ressentir quelque chose. Et force est de constater que ce montage fonctionne: même si on ne voit pas tout, on ne ressent pas l'exaspération habituelle, on se sent pris dans le chaos ambiant.

Car c'est bien ce dont il est question: le chaos. Les tourments intérieurs du personnage et sa quête sont en phase avec l'anomie qui règne dans les affrontements d'une brutalité sans concession. La musique de Kenji Kawai, d'une efficacité surprenante, contribue grandement à l'intensité des combats. Assez proche dans la démarche de The Blade, l'expérience de Donnie m'a davantage convaincu, grâce à une unité de style qui donne un film cohérent de bout en bout, malgré quelques trous dans le scénario, mais surtout, une expérience qui se vit. Après un tel démarrage en fanfare, on se prend à rêver d’un film dans lequel l’action hystérique ne cesserait jamais, car il faut bien avouer que ce n’est pas pour son histoire que l’on attendait la première réalisation de Donnie Yen. Finalement, les affrontements se feront plutôt rares, et ce n’est pas le nombre de combats qui impressionne, puisqu’ils se comptent sur les doigts d’une main. Cela ne veut pas dire que le tout manque d’action.

Il suffit de regarder le dernier tiers pour s’en rendre compte. La demi-heure finale est tout simplement hallucinante. Totalement folle, parsemée de divers affrontements variés et percutants, elle passe à une vitesse incroyable malgré sa longueur. Affrontement de masse dans le village, entre bandits sans foi ni loi et villageois désespérés cherchant à sauver leur vie. Puis The man himself s’invite enfin pour montrer à tous qui est le maître. Le spectacle commence enfin réellement. Les coups de poings inondent l’écran, comme un véritable raz de marée submergeant le spectateur. Le montage est toujours aussi sauvage, principalement composé de gros plans à la durée extrêmement courte. La chorégraphie est un peu minimale, puisqu’on est plus dans le pugilat que dans l’échange martial complexe, mais le résultat, très défoulant, est d’une intensité redoutable. Mais le gros morceau de l’action est constitué d’une course poursuite hallucinante dans la forêt, durant laquelle le héros plonge, tabasse à coups de branches, affronte des boss armés de revolvers, ou encore de griffes. La variété est au rendez-vous, et la multitude de petits affrontements assure un rythme prenant, à la limite de l’épuisement.
Vient enfin le duel final, qui nous fera juste regretter que l'excellent Ben Lam soit sous-exploité par un Donnie qui s'impose comme le maître et ne laisse pas à son adversaire l'occasion de réellement s'exprimer physiquement. Quand on connaît les capacités de Ben et la puissance de ses coups de pied, on regrette qu'il ne les montre pas davantage. Il reste un bon nemesis, tant son charisme est grand. Mais au-delà de l’expérimentation visuelle et de la grande énergie de toute l’équipe, Donnie le réalisateur a pris soin d’appuyer son propos par une tension émotionnelle soigneusement installée pendant la première heure, qui assure une implication bien plus grande du spectateur, pour un final à la hauteur de nos espérances et sans concession.

En effet, si l'histoire n'est pas autant travaillée que le reste, il y a un réel effort pour livrer un récit impliquant et prenant, y compris hors des scènes d'action. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la romance ne prend jamais le pas sur le reste et sert habilement la dramaturgie. En ce sens, le montage sous forme de flash-back rend la double résolution finale bien plus forte, grâce à un retournement de situation aussi cruel que réussi.

Même s’il ne s’agit pas du scénario le plus abouti du cinéma de Hong Kong, notamment à causes de quelques omissions et incohérences, c'est donc suffisamment bien écrit pour maintenir l'attention. Ce parti-pris, appuyé par une mise en scène très esthétique et pleine de poésie, permet de visionner la première heure du film sans ennui, même s'il n'y a pas tant de scènes d'action que ça. Il faut dire qu'elles sont parsemées de façon à relancer l'intrigue pour que le rythme ne faiblisse jamais vraiment.

L’égo de Donnie Yen est indéniablement important. Mais cette névrose de l’artiste, lorsqu’elle s’exprime avec autant de puissance que dans Legend Of The Wolf, pourrait presque passer pour légitime. Il s’agit d’un film qui peut ne pas plaire à tout le monde, du fait des partis-pris de Donnie, mais c’est justement cette identité forte qui en fait une expérience intense et unique.
Léonard Aigoin 10/12/2010 - haut

Legend Of The Fist : The Return Of Chen Zhen    (2010)
 Chen Zhen, disciple de Huo Yuanjia, est un héros patriote. Son coeur est cependant partagé entre une Chinoise (Shu Qi) et une espionne japonaise (Zhou Yang)...

 En 1972, Le petit dragon Bruce Lee confirmait son statut de star en devenir en explosant dans le rôle de Chen Zhen dans le Fist Of Fury de Lo Wei. Haine anti japon et combats brutaux étaient aux rendez-vous. Censé être un élève du maître Huo Yuanjia, Chen Zhen est un personnage fictif créé par le scénariste Ni Kuang pour le film, mais sans doute inspiré d’un véritable élève du maître. Le succès du personnage a conduit à le retrouver dans de nombreux remakes, que ce soit au cinéma ou surtout à la télévision. En 1995, Donnie Yen a eu l’occasion d’interpréter à son tour le rôle qui révéla Bruce Lee dans une série télé du même titre.

Ce Return Of Chen Zhen est une suite plus ou moins directe de la série, et on découvre le subterfuge par lequel le personnage a quitté la chine pour fuir les représailles des japonais, et la manière dont il a pu rentrer sans être immédiatement reconnu et inquiété. Ces dernières années, Yen a beaucoup tourné, principalement avec Wilson Yip, et a pris la place de dernier défenseur du film d’action hongkongais, un rôle qu’il assume encore vaillamment. Les attentes pour ce retour n’étaient pas nécessairement énormes, mais les fans espéraient des affrontements nombreux et percutants, comme l’artiste sait les chorégraphier. Et si la bande annonce avait de quoi laisser perplexe, avec son mélange de film de guerre et de black mask, les combats avaient l’air bien brutaux.

Tout commence d’ailleurs plutôt bien, en plein champ de bataille de la première guerre mondiale. La reconstitution est de qualité, avec des décors réussis, et surtout une ambiance poisseuse et sale qui retranscrit très bien l’intensité du conflit, même si les figurants sont finalement peu nombreux. Les balles fusent, tout le monde crie, et la mort est au rendez-vous. L’immersion est immédiate, mais on constate rapidement qu’au milieu de cette peinture crédible de la guerre, à défaut d’être totalement réaliste, notre Chen Zhen est représenté comme un surhomme, glissant entre les balles telle une anguille. Et les choses ne vont pas s’arranger avec une utilisation ridicule des câbles, des bons prodigieux, des glissades extravagantes, qui gâchent totalement la crédibilité de la reconstitution, sachant que ces cascades ne sont même pas réussies d’un point de vue esthétique. Par chance, les autres affrontements, sans négliger cet artifice, l’exploiteront de façon plus raisonnable.

Passé cette première déception, il faudra également accepter qu’il n’y ait que 5 minutes de combat sur l’ensemble du récit. C’est très peu pour un film d’action et les fans de Donnie n’auront que très peu l’occasion d’admirer ses prouesses, puisqu’il utilise une quantité non négligeable de doublures pour les sauts, les acrobaties et les chutes. Le montage est constitué de plans très brefs, qui ne rendent pas l’action illisible, mais ne cachent pas non plus le côté approximatif des chorégraphies. Les combats sont brutaux et défoulant, mais il manque une construction plus ambitieuse, plus aboutie, on a davantage l’impression de voir des coups pleuvoir que de véritables affrontements. L’intensité est là, le plaisir aussi, mais aucun passage n’est inoubliable. Et la brièveté de ces échanges musclés qui se comptent sur les doigts d’une main est une grande source de frustration. Mais si globalement on passe un bon moment, le climax est, à l’image des trois derniers quarts d’heure du film, pénible à regarder. C’est bien simple, on a l’impression d’assister à une sorte de plagiat de la série TV Fist Of Fury, avec des décors identiques, et une chorégraphie qui ne s’embarrasse pas à changer quoi que ce soit. Chen Zhen, entouré de méchants japonais, se contente de distribuer les coups de pieds sans être inquiété, avant de se saisir (quelle surprise) d’un nunchaku. Vient alors le duel final, expédié en 2 temps : la raclée, puis la vengeance de 20 secondes, qui vire au massacre alors que le héros était à moitié mort avant de se relever. L’action, qui devrait donc être le point fort du film fait tout de même pale figure en comparaison des poids lourds tels que Ip Man 2, et même du moins attendu, mais impressionnant Ip Man.

Néanmoins, The Return Of Chen Zhen n’est pas un mauvais film. Contrairement aux autres films d’action de l’année, on sent la volonté de conter un récit mêlant suspense et émotion, construit autour d’une intrigue plus développée que ce qu’on aurait pu croire. L’histoire n’est pas extraordinaire, il y a même de très mauvaises idées. Quel est l’intérêt en effet de faire se déguiser le héros comme le frelon vert alors que tout le monde sait immédiatement que c’est lui sous le masque ? Pour commencer, prétendre qu’il existait un film le frelon vert en 1925 quand le personnage a été créé pour la radio en 1930 est un anachronisme qui n’échappera à personne. De plus, la tentative de construire une icône héroïque, proche des héros pulp et rappelant Batman à ses débuts ne fonctionne pas. Il suffit de voir Donnie, tout de cuir vêtu, guetter la ville perché sur… des escaliers pour se rendre compte que le genre super héroïque n’a toujours pas été vraiment assimilé par les artistes de Hong Kong. Enfin, cette partie de l’intrigue n’est qu’à peine exploitée, puisque notre frelon vert n’apparaîtra que le temps de 2 scènes et demie.

C’est finalement l’atmosphère de Shanghai sous occupation et faisant l’objet de toutes les convoitises qui marquera le plus. Entre les décors magnifiques, l’ambiance de music hall dans des décors qui ne sont pas sans rappeler ceux de Miracles, des costumes de toute beauté, et la réalisation dynamique d’Andrew Lau, on s’y croirait presque. Le réalisateur multiplie le plans, ne laisse presque jamais sa caméra immobile et découpe son récit en scènes nombreuses et courtes, pour assurer un rythme élevé, qui pallie le manque de scènes d’action. Ainsi, le suspense l’emporte, grâce à un jeu du chat et de la souris qui fait de Return Of Chen Zhen un Infernal Affairs puissance 15, où tout le monde est potentiellement une taupe, et où tout le monde ment à tout le monde. Cette construction astucieuse offre une première heure prenante, durant laquelle on ne s’ennuie pas. Mais une fois les identités révélées, les trois derniers quarts d’heure seront pénibles et sans intérêt, et même la mise en scène ne témoigne plus de la même conviction qu’auparavant.

Du point de vue des acteurs, pas grand-chose à sauver, avec un Shawn Yue bouffi qui ne sert à rien, un Anthony Wong qui joue les guest stars, et un duo Donnie Yen/ Shu Qi à l’alchimie peu perceptible. Les défauts ne manquent pas, et pourtant, on sentait la volonté de faire une œuvre plus construite que le film d’action lambda. Sachant que l’ex-colonie manque cruellement de scénaristes dignes de ce nom à l’heure actuelle, on pourrait presque avoir envie d’applaudir l’effort si le message anti-japonais à nouveau très à la mode n’était pas de la partie, associé à un manichéisme franchement douteux.

The Return Of Chen Zhen n’a rien d’un grand film, il possède même beaucoup de défauts, mais la beauté des décors, le soin général de la reconstitution, et la première heure toute en suspense permettent de passer un bon moment. Dommage que le dernier tiers soit si pénible, et les combats si peu nombreux, et anecdotiques, malgré le plaisir immédiat qu’ils procurent.
Léonard Aigoin 10/10/2010 - haut

Beast Cops    (1998)
 Tung et Mike sont deux flics aux profils très différents, l'un est fanatique de justice et de morale, l'autre fricote facilement avec le mauvais coté de la barrière. Ces deux flics atypiques vont s'allier pour combattre le crime régnant dans la ville de Hong Kong.

 1998. La rétrocession est passée par là, le paysage cinématographique de Hong Kong se montre particulièrement fade et une nouvelle génération de cinéastes se dessine progressivement. Parmi ceux ayant pleinement émergé après 1997, il y a Dante Lam. Si entre temps, le réalisateur a creusé son chemin dans le polar hongkongais, au point d'en être une des figures majeures actuellement, rappelons qu'à sa sortie, Beast Cops n'est que sa deuxième réalisation. Epaulé par Gordon Chan qui visiblement a apporté sa touche (eh oui, Michael Wong et le S.D.U., c'est sa marque de fabrique!) les deux hommes apportent une bouffée d'air frais dans le paysage cinématographique de l'ancienne colonie en prenant à contrepied toutes les idées que l'on se fait du polar made in HK.

La première chose qui frappe, c'est que l'on n'a pas affaire à un film policier conventionnel. Oublions donc l'enquête et laissons nous prendre par cet enchainement de situations qui suit le rythme de la vie. Le film, rempli d'humour, passe de la comédie au drame, en se laissant porter par les situations que rencontrent les personnages. Car il s'agit bien d'un film qui repose presque entièrement sur les temps morts. Tout tourne autours des personnages et l'intrigue ne servira au final que de prétexte à une scène d'action enragée en guise de conclusion.

Le scénario, dans les grandes lignes, est très en retrait. Disons que Roy Cheung est un "tailo" en fuite, et que pendant ce temps, le petit Patrick Tam (un de ses hommes de mains) commence à s'allier avec cette pourriture d'Arthur Wong pour devenir un "tailo" à la place du "tailo". Mais tout ceci n'est qu'un fil narratif relégué au second plan sur toute la durée. Car les personnages au centre du récit, ce ne sont pas les triades, mais comme l'indique si bien le titre, ce sont les flics (mais attention, des flics borderline!). On se retrouve donc à suivre les anti-péripéties d'Anthony Wong, Michael Wong et Sam Lee. Les trois acteurs jouent des personnages aux traits forcés de leurs rôles habituels. Le vieux loser pour Anthony Wong, le flic du S.D.U. pour Michael, et le jeune glandeur pour Sam Lee. La réussite du film tient pour beaucoup à son casting, et l'on ne sera pas étonné de voir un Anthony Wong encore une fois habité par un rôle de (semi-)pourriture. Il les incarne avec brio, et c'est tout ce qu'on lui demande. Sam Lee, quant à lui, fait du Sam Lee et Michael Wong Man Tak se montre assez effacé pour qu'il ne nuise pas au film. On notera cependant que son accent ne s'améliore pas. L'importance de ce trio n'est pas à négliger car il s'agit ici d'un véritable film de personnages. Peu importe le récit, ce qui intéresse véritablement les scénaristes (Gordon Chan et Chan Hing Kar) ce sont les protagonistes et les situations. A ce titre, une des séquences les plus drôles voit les trois personnages concernés par l'usage de préservatifs. Voilà de quoi se faire une idée de l'atmosphère qui règne dans le film.

Les réalisateurs portent un regard terriblement réaliste et à hauteur d'homme sur le milieu de la criminalité et de la police, ce qui confère à tout le film un ton naturel à mille lieues des polars dramatiques qui pullulaient dans la colonie. On retrouve ici un discours sur la société et ses changements, plus particulièrement sur les triades, particulièrement intéressant. On est loin ici de l'imagerie romantique des triades cinématographiques. Une fois encore, le cinéma post-rétrocession nous ramène à une réalité beaucoup plus ancrée dans la réalité urbaine des gangs.

Le final s'achève sur une séquence d'action à l'arme blanche particulièrement réussie dont la froideur repose à la fois sur le jeu angoissant d'Anthony Wong et de beaux éclairages aux néons. La mise en scène se montre inspirée et particulièrement affutée. Mais il est regrettable de sentir que toute la tentative de narration du film ait été faite dans le but de nous mener à ce combat précis, qui n'apporte rien de plus aux personnages et qui viendrait presque faire retomber tout ce que le film avait construit jusque là. Car ce qui nous intéressait jusqu'ici, ce n'était pas l'intrigue et l'action, mais les temps morts, les moments passés par les personnages avec leurs femmes ou encore à glander.

Beast Cops est donc une bonne surprise. Original et touchant, le film aborde des registres où l'on ne l'attend pas. Avec suffisamment de bonnes idées, les réalisateurs semblent avoir gagné leur pari puisqu'ils rafleront à peu près tous les meilleurs prix aux HK Film Awards et à la HK Films Critics Society Awards en 1999. Une oeuvre à découvrir donc.
Anel Dragic 10/8/2010 - haut

Pirate    (1973)
 Chang est un pirate qui agit comme Robin des Bois, il vole aux riches bateaux pour donner aux masses pauvres de Canton. Quand l’un de ses hommes est arrêté par la police pour ivresse publique, il joue les bons samaritains, mais cela ne l’empêche pas de vouloir s’évader tout seul pour récupérer le bateau. Après avoir subi une attaque par la marine anglaise, Chang doit retrouver son vieux copain pour qu’il puisse redistribuer le butin et faire réparer le navire. En Chine, ils retrouvent le matelot évadé qui tente de s’emparer du bateau par les armes. Pendant ce temps, une dame qui a subi les travers du pirate, essaie de le faire tuer, mais ce dernier est très rusé et finalement, il réussit à la kidnapper.

 Critique à chanter sur l'air de "Love the Way You Lie" interprétée par Eminem et Rihanna.

Seul sur une île, tu joues les jolis cœurs,
C’est sans doute ce que font tous les pirates du monde,
Mais elles sont où tes promesses de fleurs ?
Tout ça c’est fini maintenant qu’elle est trop ronde,
Je parle de ma fière proue.

Je sais qu’les pirates écument les mers,
Ces vieux loups sont de sacrés lascars
Et moi de toutes ces ordures, je suis la moins pépère
J’peux pas rester sur place, il est bien trop tard
Pour moi la routine c’est fini et bien fini,
Depuis que j’ai vu l’beau David à terre,
Les abordages à la molle chorégraphie
Et les plaisirs de bandits trop éphémères
Ne suffisent plus à combler ma vie.
Toutes manières la piraterie on n’aime pas ça ici
On a toujours préféré les chevaliers et leur sabre
Mais ça suffit maintenant, trêve de palabre,
Depuis qu’on a amarré, j’ai un sacré mal de mer,
Ça faisait longtemps que mon cœur n’avait pas chaviré,
Au moins depuis le dernier film fait avec Chang Cheh,
Mais cette fois on n’est pas compagnons d’armes,
Juste compagnons de cœur, on partage nos larmes
Parce que je suis pirate et que lui il est flic,
Comme Danny et Chow, sauf qu’on n’a pas de Sally,
Mais un vieux bateau qui n’est plus qu’un débris

Tu ne penses qu’à lui, tu m’as déjà oublié,
Mais c’est pas grave, j’adore vraiment te voir sourire,
Notre histoire pour toi c’est déjà du passé
Mais c’est pas grave, parce que vous me faîtes trop rire
Vraiment rire à mourir.
Vraiment rire à mourir

Tu parles de ça comme si tout était fini, comme si j’étais parti avec lui,
Tu dis que je t’ai laissé, abandonné,
Mais j’ignore encore si le beau David m’a remarqué,
On dirait que pour lui seule compte ma tête mise à prix
Et rapidement on abandonne les tactiques de piraterie
Pour se balancer des manchettes de kung fu sur la plage,
Comment en es-t-on arrivé à un aussi surréaliste dérapage ?
On n’a pas cinquante seconde chance, comme on dit pas vu pas pris,
Comme Robin des Bois je vole aux corrompus et je me tapis,
Pourquoi ne voit-il pas que ces poursuites ne sont plus de note âge ?
Hier, on galopait ensemble et notre relation était directe,
Aujourd’hui il ne daigne apparaître qu’à la moitié de la bande
Et je ne crois pas qu’il soit déjà temps que je me rende,
Donc on va se battre, mais au fond je sais qu’on se respecte !


Pour toi je ne suis rien d’autre qu’un pauvre accessoire
Tu m’auras oublié dès le prochain tournage
J’étais juste là pour faire oublier les chevaliers
Dès le mois prochain le public va les retrouver
Le public va les retrouver…

Maintenant qu’on a changé d’air, je ne me sens pas à l’aise,
Tout seul, torse nu sur la plage, il me manque quelque chose,
Regarde moi dans les yeux et dis mois que notre duo n’est pas balaise,
On est plus doué pour se battre ensemble que faire de la prose
Au fond, pirate ou chevalier, ça reste toujours les mêmes histoires,
On sait bien qu’à la fin on restera amis, au moins devant la caméra
Et si on peut avoir l’air de mauvais garçons au lieu de deux poires,
C’est un peu grâce à Liu et Tang, avec leurs idées de combats
On s’est pas tant tapés que ça, mais on a bien rigolé,
Ok, la piraterie c’est un prétexte pour enchainer un film à fourguer
Mais c’est pas grave, y aura encore des prochaines fois,
Contre les tournages à la chaine y a pas encore de lois
Et si on nous appelle le trio d’or c’est qu’il y a un fond de vérité
A l’épée ou au poing, sur terre ou sur mer, le box office reste notre allié,
Cette petite récré c’était sympa, on a pris un peu l’air, on s’est amusé,
Et on a même réussi à trouver le temps de travailler
Notre piraterie ne passera peut être pas à la postérité,
Mais au fond on continue de faire ce qu’on fait de mieux.


J’ai été fier d’être le bateau de Ti Lung
C’est quand même vraiment un super bon acteur
Le film n’était pas du tout inoubliable,
Mais on a quand même passé un sacré bon moment,
Un sacré bon moment

Léonard Aigoin 10/5/2010 - haut

Gallants    (2010)
 Dans un monde où les faibles n'ont pas leur place, le jeune Cheung, souffre douleur du monde entier, est envoyé dans un petit village pour un travail non rémunéré. Là, il sera confronté aux luttes entre des vétérans des arts martiaux. Il deviendra ami avec un duo d'anciens maître, propriétaires d'un salon de thé et veillant sur leur maître plongé dans le coma depuis 30 ans. Le jour où ce dernier se réveille, Cheung va apprendre la philosophie martiale et l'importance de se battre pour ses idéaux, mais aussi l'amitié.

 Gallants est un film qui a fait parler de lui bien avant sa sortie. Son ambition de propulser à nouveau d’anciennes gloires du film de kung fu sur le devant de la scène dans ces chorégraphies traditionnelles ne pouvait qu’être la source des fantasmes les plus fous. Cette attente n’est pas sans rappeler celle qui précéda le Drunken Monkey de Lau Kar Leung, aux objectifs similaires. Mais là où Liu Sifu livrait un produit daté et obsolète, Clement Cheng et Derek Kwok Tse Kin mettent en scène une œuvre qui n’a pas peur de mélanger l’ancien et le nouveau.

Un constat particulièrement frappant lors de l’introduction Grindhouse dans l’âme. Photographie léchée, effets de saturation, pellicule abimée, confèrent un cachet visuel adéquat pour ces flashbacks plein de nostalgie. L’analogie entre les combats du ring et la cruauté du monde du travail est bien exploitée, notamment grâce à un montage ultra dynamique qui retranscrit aisément le stress de cet univers. La voix off n’est pas tendre avec notre protagoniste, sorte de jumeau asiatique de notre Slimy national. L’effet comique est immédiat, et cette astuce de montage évite de se perdre dans une interminable exposition.

Notre ancien superman n’est qu’un traine savate sans avenir, expédié à la campagne pour un travail non payé. Ce qui permet de déplacer l’intrigue de la ville à la campagne. Ce parti pris a deux objectifs : confronter le regard d’un garçon de la ville à un monde plus champêtre, et surtout, illustrer le message traditionaliste du film par un cadre où la modernité n’est qu’accessoire (même si on découvre que là-bas aussi les enfants ont des téléphones portables). Malgré tout, le temps ne semble pas avoir prise sur les lieux, à l’image de Dragon et Tigre, interprétés respectivement pas Chen Kuan Tai et Bruce Leung. Ces derniers sont prisonniers d’un quotidien dans lequel ils se sont enfermés pour ne pas affronter la situation presque inextricable de leur maître.

L’intrigue est donc rapidement installée, les enjeux aussi. Il faut dire qu’une fois de plus, le scénario est d’une simplicité presque agaçante. Entre l’intrigue archi usée des promoteurs véreux cherchant à récupérer les habitations des pauvres petits habitants innocents et solidaires, et le plagiat sans génie de Goodbye Lenin, nos deux réalisateurs ne se sont pas fatigués. Les personnages souffrent de cette écriture approximative qui ne permet jamais d’en faire autre chose que des clichés, dont l’évolution est au choix prévisible, ou inexistante. On a d’ailleurs l’impression de n’assister qu’à une série de scènes reprises d’autres films, entre les confrontations inévitables, l’entraînement classique et les discussions de comptoir sur la philosophie martiale. A ce titre, le Kung Fu Dunk de Chu Yen Ping semble être l’une des sources d’inspiration derrière le message du film, comme en témoigne l’association kung fu/tofu, en référence à la chanson immortalisée par Jay Chou.

Au-delà d’un scénario sans génie (ce n’était de toutes manières pas l’argument de vente du film), c’est le côté apparitions clin d’œil qui dessert un peu son déroulement. On a toujours plaisir à voir Michael Chan Wai Man ou Lo Meng, mais ils apparaissent justement plus pour flatter le spectateur qui les reconnaîtra que pour servir l’intrigue. De fait, on a l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose dans Gallants, et ce n’est pas le rythme du film qui viendra contredire cette impression. Il n’y a en effet que peu d’affrontements, puisqu’on a droit à quatre vrais combats, et ils sont relativement courts.

Par chance, c’est Yuen Tak, l’une des sept petites fortunes qui officie au poste de chorégraphe. Et même si cet artiste martial est plus connu pour son travail fantaisiste et spectaculaire sur les câbles, il livre des combats aussi réalistes qu’impressionnants. La technique est au rendez vous, et c’est un plaisir de voir Chen Kuan Tai et Lo Meng s’échanger des politesses. Si le premier marque le coup de l’âge par des mouvements un peu lents (mais précis), le second est encore extrêmement vif. Mais c’est véritablement Bruce Leung qui vole la vedette à tout le monde de ce point de vue, avec des coups de pied d’une vivacité incroyable. On comprend alors pourquoi on regarde Gallants, même si le film est avare en scènes d’action. Et quelle joie d’assister à des combats réalistes, où les câbles sont exclus ! La crédibilité en est largement renforcée.

Globalement, le ton est à l’humour, dans un style très cantonais, avec les mimiques et les grimaces adaptées, tout le monde s’en donnant à cœur joie. L’alchimie entre les acteurs est d’ailleurs évidente, en particulier Chen Kuan Tai et Bruce Leung. Mais c’est bien Teddy Robin, malgré son apparition tardive qui remporte l’adhésion grâce à son énergie et son discours peu tolérant hilarant. Cependant, l’humour fait dans l’ensemble plus sourire que rire, et plus parce qu’il évoque des souvenirs que pour ses qualités intrinsèques. On pense à l’entraînement tout en os craqués des aînés, où à la scène de karaoké dans une boite de nuit digne de celle de City War. On passe un bon moment, mais on n’est pas transporté.

Pourtant, on sent la sincérité du projet, en particulier lors du dernier tiers, plus sérieux. Alors que le ton était nostalgique jusque-là, on verse dans la mélancolie pure, et le tout semble plus dramatique. Sans que le crescendo émotionnel ne soit réellement palpable. Avec une histoire réellement travaillée et des personnages plus écrits, l’impact aurait été bien plus grand. C’est d’autant plus regrettable que techniquement, le film est très réussi. Mouvements de caméra esthétique, mise en scène et montage des combats dynamiques mais toujours lisibles, et même passage animé très réussi. Sans oublier l’investissement des acteurs. Gallants vient donc nous rappeler que malgré les progrès de l’industrie cinématographique hongkongaise et la sincérité de l’équipe, il manque de vrais scénaristes dans l’ex-colonie pour apporter la crédibilité nécessaire aujourd’hui. Ce qui se concevait dans les années 70 est plus difficilement acceptable en 2010.

Gallants est un bon petit film, et un divertissement de qualité, au facteur nostalgie plaisant, mais guère plus.
Léonard Aigoin 9/25/2010 - haut

Bio-Cops    (2000)
 Dr Harry, une scientifique, travaillant pour le gouvernement américain, est infecté par le prototype d'un virus qui est censé créer des soldats invincibles. Il retourne à Hong Kong où il a un ami qui connait des choses importantes sur ce virus. En se baladant, il est accosté par des membres d'une triade et après un court combat duquel il sort vainqueur, la police arrive et les arrête tous. Pendant qu'il est en prison, le virus transforme le docteur en zombie et mord tout le monde dans la cellule. Le virus commence à se propager...

 Les zombies et le cinéma de Hong Kong, ce n’est pas la plus grande des histoires d’amour. On peut toujours considérer que les fameux gyonshis pourchassés par ce Lam Ching Ying ressemblent plus à des morts vivants qu’à des vampires, mais malgré tout, les bonnes vieilles goules cannibales ne sont pas monnaie courante dans les films de l’ex colonie. Wilson Yip a tenté de lancer la mode avec son sympathique Bio Zombie, et on aurait pu croire, en voyant ce film de Steve Cheng, qu’il avait réussi, mais ces expériences resteront quasi-uniques.

Le budget de Bio-cops n’était pas pharamineux, mais cet hommage au Dawn Of The Dead de Romero se regardait sans mal, grâce à l’inventivité du réalisateur. Bio-Cops semble pourvu d’un budget plus dérisoire encore, et tout le monde n’est pas Wilson Yip. Les craintes fondées sur la mauvaise réputation de l’œuvre semblent donc largement fondées.

Mais avant de porter un jugement sur Bio-Cops, il est primordial de se situer : a-t-on des attentes de fan de cinéma de Hong Kong, ou bien est-ce en tant qu’amateur de films de zombies qu’on se lance dans le visionnage ? L’adorateur de morceaux de bravoure gore se sentira en terrain connu lors de la scène d’introduction : des scientifiques discutent dans ce qui semble être un bâtiment militaire d’un sérum de guerriers sans souffrance qu’ils préparent pour l’armée, avant de se faire attaquer par un des cobayes mordeurs. Cette scène d’ouverture donne immédiatement le ton : on évite de trop montrer les décors, on ajoute quelques paroles en anglais pour donner un côté international, on ne sait jamais.

Au-delà de la stupidité du dialogue qui évoque une potentielle nouvelle guerre froide dans laquelle les zombies constitueraient la source de la course à l’armement, on constate une recherche esthétique évidente. Bien sûr, le travail sur la photographie est peu probant, hormis l’utilisation répétée d’un filtre bleu, mais la disposition des plans fixes, très proches de certains jeux vidéos, rappelle (dans une moindre mesure) le travail de Ryuhei Kitamura, notamment sur son court métrage The Messenger. On découvre également que les humains saignent en sirop de grenadine, et que les zombies saignent vert.

Vient alors le temps des présentations. Stephen Fung le petit flicard débonnaire en mode Ekin Cheng junior, romantique à souhait, face à un Sam Lee surexcité en membre de triades amateur de bibles alternatives, portant un t-shirt tout droit sorti d’un magasin Desigual, représentant un Jésus triste. Leur rencontre va donner lieu à une scène de dispute hilarante et très énergique, au montage efficace. L’humour ne sera cependant pas toujours aussi bon, d’abord parce que les gags sont lourds et prévisibles, mais aussi parce que comme souvent, le message est limite. On pense aux gags consistant à faire passer un personnage pour un sans abri afin de se moquer de lui, mais aussi au regard presque insultant porté sur les habitants de la campagne. N’oublions que l’Italie est à associer systématiquement à la mafia. Bio-cops est une nouvelle lettre d’amour de Hong Kong au reste du monde…

Heureusement, le casting s’investit suffisamment pour rattraper l’ensemble. On a d’ailleurs toujours grand plaisir à retrouver Hui Siu Hung en chef pantouflard et de mauvaise foi. Il faudra malgré tout être tolérant pour supporter les dialogues clichés et mal écrits. Il est d’ailleurs toujours étonnant de voir des acteurs jouer avec autant de conviction des scènes d’une platitude inquiétante. Comme dans Twins Effects, un nounours sera maltraité, mais dans un contexte plus réaliste, qui montre une fois de plus la maturité des jeunes femmes hongkongaises.

Alors qu’on tombe dans la comédie cantonaise, quelques scènes viennent nous rappeler que l’infection est lancée. On apprend d’ailleurs qu’elle accroit les pulsions sexuelles, notre scientifique malade passant son temps à sauter sur tout ce qui bouge. Il devient également un champion du monde de combat toutes catégories, maltraitant tout ceux qui auraient le tort de le croiser, dans des affrontements au montage misérable, illisible et utilisant des artifices grossiers. L’action n’est clairement pas le point fort, même s’il y en a suffisamment pour qu’on qualifie le dit scientifique de Steven Seagal des zombies.

La deuxième partie va enfermer les personnages et les spectateurs dans le commissariat, rappelant furieusement le Assault de John Carpenter, mais avec des morts vivants. Pourtant, le massacre tant attendu n’arrivera jamais. On verra beaucoup les zombies marcher (d’ailleurs il semble que Steve Cheng n’ait pour seule référence dans le genre que le clip de Thriller de Mickaël Jackson, puisque que ses goules avancent en mimant de nager le crawl), mais ils ne mordront que rarement. Il y aura bien quelques membres arrachés, mais la substitution de bras et jambes en ballons est un peu trop grossière pour convaincre. Sans compter que le sang à tendance à devenir noir, ce qui tend à diminuer l’impact horrifique.

Il n’y aura pas non plus de véritable climax, à part une petite fusillade vite expédiée et sans intérêt. La fin nous fait profiter des talents d’Alice Chan qui se déshabille sans qu’on sache pourquoi. Finalement, en manque d’inspiration, le réalisateur reprendra presque à l’identique la conclusion de Bio Zombie, mais de façon moins percutante.

Bio-cops n’est pas vraiment un mauvais film, car on ne s’y ennuie pas et que le budget très faible est assez bien mis à profit par une réalisation plus travaillée que prévue. Mais il reste un mauvais film de zombies n’ayant aucun argument réel pour le faire remarquer parmi le flot de film sorti à la même époque. A voir sans trop en attendre, et à défaut de mieux.
Léonard Aigoin 9/20/2010 - haut

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