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Dream Home    (2010)
 Une femme vraiment prête à tout pour avoir l'appartement de ses rêves.

 L'amateur français du cinéma hongkongais est habitué à regarder ses films en DVD, sur un écran de télé. De temps à autre, une œuvre made in Hong Kong a l'honneur d'une projection sur grand écran (à Paris…). Et là, c’est le bonheur pour l’amateur : il redécouvre ce cinéma avec un regard neuf. Les qualités du film, mais aussi ses défauts, sont alors amplifiés.

A notre connaissance, The Dream Home doit être l'un des longs métrages hongkongais les plus gore de ces dernières années. Son déferlement de scènes de meurtres ultra-sanglantes, mais aussi les gros mots prononcés par quasiment tous les personnages du film, lui ont valu un CAT III amplement mérité.

Le pitch est simple : une jeune femme, née dans une famille très modeste, rêve d'avoir un bel appartement avec vue sur la mer. Sans moyens pour réaliser son rêve, elle trouve une autre solution, assez radicale, pour y arriver...

Ce qu'on aime d'abord dans les films d'Edmond Pang, c'est son plaisir de raconter une histoire et de filmer. Ancien écrivain, il sait captiver l'attention du spectateur avec une intrigue bien charpentée. On sait que le personnage principal a un but, et on est curieux de voir comment il va y parvenir. Même si Pang aime s'attarder sur des détails, des à-côtés, il n'oublie jamais de guider le spectateur jusqu'à destination. Lorsque ce fil conducteur est en place, il peut se permettre de prendre des voies originales pour la narration. Celle-ci est déconstruite, elle nous fait faire des sauts dans le temps, dans le passé proche, lointain, etc. Même si ce procédé a pour risque de casser le rythme du film, il a le mérite de nous sortir de l'ordinaire. En nous obligeant à reconstruire dans notre tête le puzzle du récit, il nous ramène aussi sans cesse au cœur de l'intrigue.

Si Pang est un bon conteur, il est aussi un cinéaste qui éprouve un réel plaisir de filmer. Chaque séquence est élaborée avec soin, à commencer par le beau générique du début. Dans ce film, on sent une sorte de jubilation chez Pang à mettre en place un dispositif original pour chaque séquence (de meurtre). On dirait un horloger qui s'émerveille du mécanisme d'une montre qu'il a lui-même créée. Ces séquences, bien construites, au tempo remarquable, sont pour beaucoup dans la réussite du film. Ce plaisir de filmer est communicatif. Sur grand écran, les valses de la mort sont sidérantes. Le spectateur est fasciné par la beauté des plans, les mouvements de caméra (c’est Nelson Yu Lik Wai aux commandes) et un montage d’une grande maîtrise. Mais Pang n'aime pas trop s'attarder. Il n’est pas du genre à faire durer les plans jusqu’à la cristallisation. On sent même que c’est quelqu'un de pressé. D'ailleurs, ses films reflètent bien l'esprit de Hong Kong.

Pang Ho Cheung est un cinéaste foncièrement hongkongais dans le sens où il arrive à reproduire l'esprit des gens ordinaires et l'air du temps de cette cité. On sent que c’est crédible, naturel. On n’a pas de doute, sur ce plan, Pang est un fin observateur. Chez lui, les gens parlent avec aisance, grossièreté, et ont en général une façon de se déplacer assez typique (difficile d'imaginer des acteurs de la Chine continentale dans ses films par exemple). Les Hongkongais de Pang Ho Cheung sont à la fois drôles, séduisants, menteurs, obsédés, avides, égoïstes, cyniques, nihilistes… C’est ici une reproche qu’on pourrait faire au cinéaste : ses personnages ont souvent plus de défauts que de qualités. On se demande même si Pang n’a pas une aversion profonde pour le mâle hongkongais d’aujourd’hui: celui-ci n’a pratiquement pas de morale, il cherche toujours à profiter de la faiblesse d’autrui, trompe allègrement sa femme… bref, un être assez méprisable, qui mériterait de mourir dans d’atroces souffrances. Non seulement Pang sait refléter le comportement de ses compatriotes, mais il sait aussi reproduire leur rythme de vie à l’écran. A moins d’être vieux, ses personnages restent rarement à un même endroit, ils sont sans cesse appelés à rencontrer d’autres gens, ils sont toujours pressés, coincés entre deux rendez-vous, entre deux déménagements, ils n’ont pas le temps de se reposer vraiment, encore moins le temps pour se confier. C’est un rythme de vie stressant, exténuant ; mais c’est ce qui fait le charme de cette ville, cette effervescence. Pang Ho Cheung est aussi quelqu'un qui filme bien la ville de Hong Kong. On sent que c’est « sa » ville. Il aime se faufiler dans les petites rues, dans les quartiers populaires, s'attarder sur les petits faits et gestes des gens, capter des bribes de conversations... Avec lui, on plonge dans les méandres de la cité. Le voyage n'est pas toujours très agréable - est-ce dû à l’architecture chaotique de la ville ? on a par moments une sensation d’asphyxie - mais c'est une expérience assez unique.

Ce qui a fait la réputation de ce film, c'est évidemment ses scènes de tuerie. Force est de constater que sur ce plan, l'amateur de gore, de plans choc, en aura pour son argent. Chaque meurtre est conçu avec soin. Le résultat à l'écran est spectaculaire, d'une violence inouïe... et jubilatoire - terme galvaudé mais fort justifié ici. Ses séquences sanglantes, d’une étrange beauté souvent, justifient la vision du film sur un grand écran de cinéma.
Les cadavres s'amoncellent, le sang gicle, les viscères s'échappent, des doigts et autres membres coupés atterrissent un peu partout, sans parler du vomi et d’autres fluides corporels. Les corps sont tailladés, sectionnés, éventrés... Les victimes meurent de façons originales. Notons une certaine prédilection du cinéaste pour le cou dès qu’il s’agit d’envoyer son prochain ad patres. Cette horreur est réalisée avec beaucoup d’imagination – un bravo au travail des maquilleurs et bricoleurs d’effets spéciaux, dont Andrew Lin, plus connu comme acteur. Pang ne craint pas le grand guignolesque, le trop plein. Il n’hésite pas non plus à mélanger sexe et sang – la scène de la levrette est superbe. C’est une sorte de défi qu’il lance au spectateur : « Serais-tu capable de supporter tout ça ? ». L’amateur de gore, qui a sans doute vu pire, le supporte sans trop de difficultés. Les autres peuvent aussi le supporter… parce que c’est souvent beau, et drôle. Oui, Pang Ho Cheung n’oublie jamais de parsemer son récit de traits d’humour. Même dans la pire des séquences gore on rit, car il y a toujours un petit détail qui tue. Sans humour, il serait difficile de supporter tous ces massacres. C’est un plaisir de savourer les films de Pang en version originale : il a un don certain pour les expressions hilarantes, le langage fleuri.

The Dream Home a aussi le mérite, comme les bons films fantastiques américains des années 70-80, de nous montrer certaines situations sociales. Ici, on voit les injustices, la crise du logement à Hong Kong, les agissements des sociétés immobilières, le monde du travail, la difficulté à joindre les deux bouts, etc. On évoque la lutte des gens ordinaires, qui refusent de quitter leurs habitations, face aux spéculateurs et constructeurs aux méthodes mafieuses mais soutenus par les autorités. On voit le cynisme, le mensonge dans les relations humaines, au sein même des couples, des familles. La vie à Hong Kong est dure : rien n’est donné, pour réaliser son rêve il faut être sans pitié… Il y a cette idée poignante dans le film : le père de la protagoniste qui rêve d'avoir son appartement est un vieux travailleur des BTP, et il est en train de crever d'un cancer causé par ses conditions de travail. Une autre bonne idée réside dans le fait que la protagoniste se sert des outils de travail de son père pour assouvir sa revanche sociale. D’aucuns diront que cette critique sociale est une pose chez Pang, un prétexte pour acheter la sympathie du spectateur. Ce n'est peut-être pas faux, mais cela nous aura tout de même permis d’entrevoir la réalité.

S'il y a une faiblesse dans les films de Pang, c'est sans doute son manque de rigueur dans la direction d’acteurs. On a souvent l'impression qu'il laisse une trop grande liberté à ses comédiens, et que ceux-ci sont parfois perdus. Il y a un effet assez paradoxal : les comédiens sont souvent très naturels dans ses films, mais ils ne sont pas toujours convaincants. Les gros plans peuvent se révéler cruels pour certains. Il y a quelque hésitation dans le regard que porte le cinéaste sur ses personnages. Dans ce domaine, Pang Ho Cheung n’a pas encore la rigueur d’un Johnnie To par exemple. De mémoire, Josie Ho n'a jamais été autant au centre d'un film. Mais le jeu de l’actrice donne l'impression qu'elle lutte contre son personnage. Celui-ci, à vrai dire, n’est pas assez bien défini. Sa motivation et son comportement produisent une certaine incohérence. On a quand même du mal à accepter l’idée qu’une jeune femme si lisse, si docile, fleur bleue, aux rêves conformistes, puisse avoir du jour au lendemain de si meurtrières motivations, avec des plans de mise à mort très cruels et raffinés. C’est sans doute un choix des auteurs, cette dichotomie entre son rôle social et ses aspirations. Il manque cependant un moment de déclic pour qu’on puisse croire complètement à ce qu’elle fait. On aurait aimé plus de détails sur sa psychologie, plus de subtilité mais aussi de mystère dans sa démarche. Ce personnage féminin a un but, mais il ne suffit pas d’évoquer son enfance pour combler son manque d’âme. Il y a dans le casting plusieurs générations d'acteurs. Assez logiquement, les plus vieux (Norman Chu, Lo Hoi Pang, Nina Pau) s’en sortent le mieux. Ils ont plus de bouteille, savent comment susciter l’émotion en faisant un minimum. Les plus jeunes compensent leur faiblesse de jeu par l'humour et l'audace.

The Dream Home est une délicieuse comédie d’horreur sur un problème de société qui touche tous les grands pays du monde, celui du droit à un logement décent pour les plus modestes. Il porte un regard critique sur le système économique (l’ultra-libéralisme et son pendant, l’affairisme) qui a engendré ce fléau – la démarche comporte tout de même une pointe de cynisme : l’actrice-productrice est la fille d’un tycoon de Hong Kong et Macau, la production a reçu l’aide d’entreprises et d’institutions critiquées dans le film. Il suscite effroi, rire et émotion. C’est une belle réussite dans le cinéma de genre qui, en d’autres cieux et d’autres temps, aurait servi de passeport pour Hollywood à son auteur…
Van-Thuan LY 9/10/2010 - haut

Fatal Vacation    (1990)
 Un groupe de touristes de HK en vacances aux Philippines se fait capturer par une milice locale, avec toutes les atrocités que cela implique (viols, meurtres, tortures, etc). Une véritable descente aux enfers.

 On pourrait penser qu’au vu du contexte actuel, il est de mauvais goût d’aborder un film tel que Fatal Vacation. On peut aussi estimer qu’il s’agit d’un document témoin des relations particulières qu’entretient Honk Kong avec les Philippines. Enfin, on peut le prendre comme un simple divertissement.

Un encart précédant le générique d’ouverture nous informe que les événements relatés se déroulent en 1985, ce qui peut laisser à penser qu’Eric Tsang s’est inspiré de faits réels. Une hypothèse que le générique de fin vient contredire en affirmant que tout est fictif, avant de remercier le gouvernement pour son soutien.

Le titre et l’affiche ne laissent quant à eux aucun doute sur l’intrigue : des touristes hongkongais pris en otages aux Philippines doivent prendre les armes pour sauver leur vie. S’il y a une surprise, elle ne peut donc venir que du parti-pris du réalisateur. Le plan d’ouverture semble témoigner d’une volonté d’apporter une dimension intimiste. Un long plan séquence où la caméra se déplace harmonieusement nous présente effets personnels et photos de famille sur fond de musique de conte. Puis les personnages interagissent de façon à ce que nous connaissions leur identité le plus rapidement possible. Cette partie d’exposition a le mérite d’être brève et dynamique. Les protagonistes n’ont pas plus d’épaisseur que celle conférée par leur statut social (voyou, flic, grand-mère…). La plupart n’ont d’ailleurs même pas de nom, et certains sont relégués à de la simple figuration.

Les vingt premières minutes sont traitées avec légèreté, les petites touches d’humour s’enchainant avec plus ou moins de réussite. Avant la prise d’otage, qui intervient très rapidement, puisque nos héros n’ont que 20 minutes de liberté dans le film, Eric Tsang a pris soin d’installer le climat. Les militaires prennent la pose avec les touristes pour quelques billets, on embauche des guides nains pour plaire aux vacanciers, l’épouse enceinte d’un des protagonistes qui reste à HK lui recommande de ne pas aller voir de prostituées car le sida est fatal, et les tensions entre autochtones et Hongkongais sont déjà palpables.

Cette partie reste mémorable, grâce à une scène de danse où Tommy Wong s’illustre déguisé en danseuse des îles. Ce passage festif, monté au ralenti, alterne avec les fusillades à la brutalité accentuée par l’absence d’artifice de montage. Les cascadeurs se lancent dans un festival de cascades plus spectaculaires les unes que les autres, tandis que les balles fusent jusque dans la rue. Victor Wong (plus connu pour sa participation au Big Trouble In Little China de John Carpenter) qui demandait plus tôt à Eric Tsang si c’était « dangereux ici ? », obtient une réponse qui a le mérite d’être claire.

Après une exécution où un mouchoir blanc est utilisé avec ingéniosité dans un montage brutal et efficace, on a droit à la captivité et ses conséquences. Outre l’inévitable scène de viol (à la réalisation sèche, presque documentaire, même si l’agression en elle-même nous est épargnée), Tsang met en scène une scène de torture psychologique pré A Bullet In The Head, dans laquelle son personnage doit pointer un revolver chargé d’une seule balle sur ses camarades. Cependant, malgré des situations extrêmes, Tsang choisit d’édulcorer son propos en n’allant pas au bout de l’horreur. A la crasse réaliste de A Bullet In The Head, il préfère un héroïsme chinois aussi romantique que peu crédible.

Cette première heure défile néanmoins sans qu’on ne s’ennuie jamais. Vient alors le temps de l’évasion, véritable scène de guérilla pleine de bruit et de fureur. Le cadre de l’action et la chorégraphie font penser à Eastern Condors. Cet affrontement conduit à un faux happy end qui précède une nouvelle poursuite spectaculaire. Alors qu’on se prenait à croire à la survie de presque tous nos touristes, on comprend que tout peut encore arriver et qu’aucun personnage n’est à l’abri, le final se révélant très sanglant.

Fatal Vacation n’est pas un grand film, mais reste un bon divertissement, réalisé consciencieusement, et où on ne s’ennuie jamais.
Léonard Aigoin 9/8/2010 - haut

Legend Is Born - Ip Man    (2010)
 Au début du XXe siècle, le père Ip confie son fils Ip Man et son autre fils, adoptif, Ip Tin Chi, à Chan Wah Shun, maître de la boxe wingchun à Faat San (Foshan).
Après le décès de maître Chan, l'école est dirigée par maître Ng Chung So.
Les années passent. Les enfants sont devenus grands. Ip Man est envoyé à Hong Kong pour y faire des études supérieures.
A Hong Kong, Ip Man fait la rencontre de maître Leung Bik, qui a créé un wingchun plus rapide, plus percutant. Ip Man devient son élève.
Mais à son retour à Faat San, Ip Man est puni par son supérieur maître Ng, qui estime que ce qu'il a appris avec maître Leung n'est pas du vrai wingchun. D'ailleurs maître Leung est considéré comme un opposant au défunt maître Chan.
Pendant ce temps, les Japonais fourbissent un plan machiavélique pour conquérir la Chine. Ip Man va s'apercevoir que ses proches sont mêlés à ce complot...




 Que le cinéma de Hong Kong ait eu tendance à exploiter jusqu’à l’overdose des personnages historiques en leur attribuant des exploits proches de la mythologie, ce n’est pas nouveau. Mais le cas Ip Man représente une véritable aubaine pour une industrie dont les sentiments patriotiques et xénophobes paraissent plus vifs que jamais. Wilson Yip avait déjà exploité le contexte de la guerre pour montrer le véritable visage des japonais (des êtres répugnants et diaboliques) dans son Ip Man. Le second opus lui a permis de remettre le point sur les I à ces barbares d’occidentaux qui ne savent que vociférer et se battre (pas si bien que ça d’ailleurs, puisqu’ils finissent toujours par perdre).

Bien sûr, réduire les films mettant en scène le maître de Bruce Lee à leur simple côté (très prononcé) nauséabond est injuste, car ils ne sont pas dénués de qualités (ni de défauts). Mais même avec une équipe différente, le personnage d’Ip Man, montré ici de son enfance à son accession au statut de maître, est une fois de plus au centre d’une histoire où l’ennemi est toujours étranger. Cette fois, l’occidental vociférant et raciste finira par se repentir et n’apparaîtra que le temps d’une scène. Mais une fois encore, les japonais sont montrés comme des fourbes prêts à tous les coups bas pour gagner de l’argent.

Si cet aspect, qui constitue un bon tiers du scénario n’est pas le point fort du récit, les autres ne révèlent pas beaucoup plus convaincants. L’histoire est décousue, et les enjeux tardent à apparaître. Les amourettes de nos personnages sont aussi prévisibles qu’ennuyantes, comme les retournements de situation liée aux démons étrangers. Finalement, c’est la partie la plus calme, constituée de tranches de vie, qui paraît la plus intéressante. On y voit des conflits d’idées liées à l’apprentissage et la pratique du Wing Chun, des conflits de génération…. Peut être qu’au lieu de chercher le mal ailleurs, il aurait été plus intéressant de se focaliser sur les conflits inhérents à l’art en lui-même et aux querelles familiales, plus crédibles. Au final, l’histoire est non seulement trop fragmentée et mal écrite, mais elle verse largement dans le grand guignol sur la fin. N’oublions pas les tentatives de double discours peu subtiles, comme cette déclaration de Fan Siu Wong qui lance à Ip Man qu’il devrait faire un film pour promouvoir le wing chun.

Ces défauts sont d’autant plus regrettables que l’œuvre d’Herman Yau possède un certain nombre d’atouts. En effet, dès les premières images, on est rassuré par l’aspect général du film. Les moyens ne sont certainement pas les mêmes que dans la version Wilson Yip, mais le traitement visuel ne donne jamais l’impression de regarder un sous produit. Le générique d’introduction, flashforward récapitulatif de certains éléments de l’intrigue de Ip Man, bénéficie d’effets de montage au style très grindhouse tout à fait bienvenu. La photographie est de qualité, appuyée par une légère teinte sépia qui renforce l’aspect ancien. La caméra, très mobile, témoigne d’une réalisation ample et ambitieuse, y compris dans les dialogues qui dépassent largement le stade du simple champ contre champ. Herman Yau s’est appliqué à livrer un produit soigné et visuellement attractif.

De même, les décors et les costumes sont tout à fait réussis, et contribuent à une immersion qui aurait pu être complète avec une histoire mieux écrite. Ce sentiment est renforcé lors d’une scène de spectacle en pleine rue où l’animation donne réellement une impression de vie. Une sensation que l’on n’a pas, en revanche, en regardant jouer Denis To. Son jeu est tellement vide de substance que son Ip Man devient rapidement très ennuyeux. Quand on voit son niveau martial, on regrette qu’il n’ait pas pu profiter de l’apprentissage d’un maître en art dramatique aussi exigeant que ses maîtres d’arts martiaux. Par chance, il n’est pas le seul acteur. Si les rôles féminins ne permettent pas d’interprétation inoubliable, le désormais omniprésent Fan Siu Wong livre une prestation très convaincante. Il se montre plus charismatique que jamais et prouve qu’il est à présent capable d’apporter de nombreuses nuances à son jeu et que sa palette d’émotions s’est largement enrichie. On a également le plaisir de retrouver Yuen Biao, très à l’aise dans son rôle de maître. L’acteur a la possibilité de jouer sur le registre dramatique, mais aussi comique lors d’une scène où il prouve ses talents de narrateur avec bonheur.

Mais même si le film n’est pas exempt de bonnes prestations dramatiques, ce sont surtout les exploits martiaux de nos interprètes qui nous intéressent. De ce point de vue, la première bonne (très bonne) surprise est la mise en scène d’Herman Yau. Alternant gros plans, plans américains et plans d’ensemble, le réalisateur ne surdécoupe jamais l’action (sauf lors de l’avant dernier combat mettant en scène un grand nombre de combattants), offrant aux spectateurs des plans contenant systématiquement plusieurs mouvements (dépassant parfois la dizaine de mouvements en un plan, procédé de plus en plus rare). Le montage est très bon, pour un rendu à la fois dynamique et toujours lisible. Et il faut bien avouer qu’avec Tony Leung Siu Hung aux chorégraphies, il serait bien dommage qu’il en soit autrement. Les combats sont d’une rapidité et d’une fluidité qui réjouit vraiment. Que ce soit une démonstration yeux bandés entre Sammo Hung (impérial) et Yuen Biao, les échanges fraternels entre Denis To et Fan Siu Wong (le premier étant tout simplement hallucinant) ou dans un pré-final varié et spectaculaire, le chorégraphe livre un travail de très haute volée. Seul le final déçoit, car court, peu impressionnant, et ayant le malheur d’arriver après un pré—final très réussi. Une fois de plus, on regrettera l’utilisation de câbles dans un film dédié au Wing Chun, style qui mérite davantage de réalisme, mais leur emploi n’est pas excessif, et sert surtout à rendre les chutes moins dangereuses. Quoi qu’il en soit, Ip Man The Legend Is Born est un véritable festival martial, rythmé, impressionnant, et surtout jouissif.

Le film d’Herman Yau est loin d’être dénué de défauts, mais avec un véritable scénariste (à quand une école de scénariste à Hong Kong ?) il aurait pu être très bon. En l’état, il s’agit d’un très bon divertissement, aux combats qui méritent le détour, à la technique maîtrisée, et à l’interprétation inégale, mais de grande qualité pour ceux qui savent jouer.

Ceux qui ont aimé les Ip Man de Wilson Yip devraient apprécier.
Léonard Aigoin 9/2/2010 - haut

Expendables    (2010)
 Ils sont tous d'implacables guerriers, loyaux uniquement entre eux. Leur nom ? Les Expendables, une unité de mercenaires vivant en marge de la société. En acceptant une mission de routine, renverser un dictateur dans un pays sud-américain, Barney Ross et ses hommes vont vite se rendre compte qu'ils courent au suicide...

 A quoi sert le cinéma ? Doit-il seulement être utile ? Peut-on même le réduire à une simple définition, à une simple conception passe partout ? Quand certains vont dans les salles obscures, d’autres estiment qu’il s’agit d’une forme d’art trop sérieuse pour y chercher uns simple échappatoire. Mais ce n’est pas à ces gens là que Sylverster Stallone s’adresse avec son The Expendables. L’acteur-scénariste-réalisateur n’a d’autre prétention que de divertir, et il ne s’en est jamais caché. Le casting à lui seul (qui représente 90% du marketing du film) est une affirmation de livrer un divertissement ultra calibré, explosif et décérébré.

Dès les premières images, on sent la volonté de livrer un produit soigné, avec ces motards roulant en pleine ville, avec l’utilisation du classique filtre bleu, puis l’insert d’une lune aussi gigantesque que cartoonesque (qui rappellerait presque celle de Saviour Of The Soul). La mise en scène donne immédiatement le ton : on privilégie la caméra à l’épaule un rien tremblante, certainement pour assurer l’immersion du spectateur et donner un semblant de réalisme à un spectacle qui se veut plus authentique que la mode des cascades sur fond vert avec utilisation de câbles.

Comme dans les bonnes vieilles productions des années 80 (qu’il s’agisse de celles de Hong Kong ou d’Hollywood), l’action démarre au quart de tour dès la 5ème minute, par une prise d’otages spectaculaire. C’est un Doph Lundgren déchaîné qui ouvre le bal avec un plan gore réjouissant, pour une fusillade d’ouverture décevante car trop sommaire. Pour ouvrir l’appétit, l’acteur suédois échange quelques coups avec un Jet Li handicapé par sa taille. C’est court, et il est difficile de juger de la qualité de ce mini duel, tant la mise en scène et le montage empêche de discerner qui fait quoi. Ce traitement visuel surprend. Un habitué des films d’action comme Sly devrait être capable de mettre en scène des combats lisibles.

Si le film ne perd pas de temps pour introduire son concept et son ton général, il présente également rapidement son casting : la plupart des « acteurs » font de la figuration, et on peut difficilement parler de développement des personnages. A part les personnages de Stallone et de Mickey Rourke, aucun ne peut se vanter de bénéficier d’une histoire (la sous intrigue amoureuse de Statham étant aussi inutile qu’ennuyeuse, et n’apporte rien à la construction du personnage). Bien sûr, nul n’attend d’un film comme The Expendables un scénario ultra développé (s’il existait une personne qui cherchait une histoire bien écrite, elle serait très déçue). Non, la force de cette réunion de castagneurs se trouve justement dans ses stars, qui ne sont pas là pour interpréter un rôle, le faire vivre, mais bien pour se montrer et jouer sur leurs rivalités/amitiés.

La fameuse scène entre Sly, Willis et Schwarzenegger en est le meilleur exemple. A l’image du reste du film, elle tente de jouer sur un 2nd degré tellement balourd qu’il pourrait en être gênant. Bien sûr, le spectateur nostalgique de la grande époque des années 80 s’amusera de cette rencontre totalement gratuite, mais à l’image de la plupart des scènes hors action du film, elle apparaît réellement superflue. Sly réalisateur sait qu’il veut divertir, mais il semble dépassé par son projet et a bien du mal à suivre une ligne directrice franchement sans intérêt. N’ayant rien à raconter, et ne pouvant pas livrer une scène d’action d’une heure trente, l’artiste enchaine pendant une heure des scènes d’un intérêt discutable. L’action y est peu présente, et techniquement, malgré quelques effets visuels recherchés, on a plutôt l’impression de regarder un téléfilm à gros budget.

Le casting est d’ailleurs très peu exploité durant cette première heure, où seuls Stallone et Statham ont droit à un temps de présence à l’écran décent. Il y a bien une tentative d’apporter un peu de fond à l’entreprise, par le biais d’un Mickey Rourke (ultra charismatique en biker) en mode The Wrestler, mais ce passage est en total décalage avec le reste et n’a aucune justification narrative.

Arrive alors le dernier tiers qu’on espère salvateur, et où l’action va prendre le dessus. Jet Li, qu’on a eu l’occasion de voir 5 minutes jusque-là, réapparaît enfin. L’acteur confirme l’impression de départ : il est très mal à l’aise sur le tournage et ne sait pas trop quoi faire. On a presque l’impression qu’il a abandonné l’idée de faire quoi que ce soit, et il semble s’ennuyer. Qu’on aime ou non les films occidentaux de Jackie Chan, l’acteur a su dépasser le stade du petit chinois paumé (même si cet aspect est exploité constamment) en ajoutant sa patte personnelle, en exportant son rôle. Jet Li, plus humble et moins star, a par contre eu plus de mal à trouver ses marques, et il n’a pas su imposer sa marque de fabrique aux Etats-Unis. De fait, seul Louis Leterrier a su dans son Danny The Dog (indépendamment des qualités qu’on peut trouver au film) offrir un rôle permettant à l’acteur d’explorer un aspect bien plus émotionnel de son talent, mettant en opposition avec beaucoup d’efficacité sa candeur et l’explosivité de son style martial.

Comme pour les autres acteurs, on sent la volonté de jouer sur le double discours (avec de gros sabots en béton, comme ceux que la mafia enfilerait aux pieds d’un malheureux ayant oublié de rembourser sa dette) Jet réclamant sans cesse davantage d’argent. Outre la mise en relief de son caractère remarquable au milieu de ces colosses échappés d’un Gears Of War, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un clin d’œil à son refus de participer aux deux suites de The Matrix, justifié par un salaire bien plus « petit » que celui proposé aux acteurs principaux du film. Sans aucun autre développement que ces quelques phrases, son personnage, comme celui de la plupart des acteurs n’est qu’un corps destiné à distribuer les mandales. Ce qui nous amène à un second duel, plus long, contre Dolph Lundgren. Et de ce point de vue, c’est la déception. La mise en scène très hachée de Sly ne met jamais en valeur une chorégraphie de toutes manières basique et sans éclat. Vite expédié, l’affrontement bénéficie malgré tout de quelques bonnes idées : exploiter la différence de carrure des adversaires notamment dans l’utilisation de l’environnement, et la rendre crédible dans l’issue du combat.

Cette dernière partie démarre donc fort, entre ce duel pourtant décevant, et une poursuite en voitures qui donne mal à la tête, mais dont les cascades sont spectaculaires. On a finalement droit à un assaut type commando aussi classique qu’efficace, puis vient le long climax en deux grosses parties. Tout le monde s’en donne à cœur joie, à coups de poings, de pieds, et de couteaux (d’où quelques débordement ultra gores très réjouissants). La mise en scène et le montage ne sont pas brillants (on a souvent du mal à discerner qui frappe qui), mais sont plus maîtrisés que ce qu’on a vu auparavant, ce qui permet d’apprécier le spectacle. Cette baston générale constitue le morceau de bravoure du film, et il est difficile de ne pas se réjouir devant une telle brutalité où les coups s’échangent avec tant d’enthousiasme. C’est bien simple, ça frappe de tous les côtés.

Vient ensuite une fusillade moins sommaire que celles auxquelles on a assistées jusque-là. La qualité va d’ailleurs aller crescendo, notamment lorsque Statham alterne coups de feu et coups de couteau, pour un résultat jouissif. Même Eric Roberts (en mode parrain de The Dark Knight) va s’en donner à cœur joie. C’est un véritable feu d’artifice, d’ailleurs la majorité du budget en effets spéciaux a du passer dans l’explosion finale.

Pour clore la boucle, Sly termine son film par une réunion de nos expendables à la bonne humeur communicative, laissant une impression sympathique au spectateur. Malgré tout, The Expendables n’est rien d’autre qu’un divertissement qui permet de passer un bon moment, mais dont les défauts sont aussi nombreux que ses qualités.
Léonard Aigoin 9/1/2010 - haut

Mummy 3 : Tomb Of The Dragon Emperor    (2008)
 3e épisode qui voit le héros Rick O'Connell arriver en Chine. Il va y faire la connaissance d'un ancien empereur revenu à la vie...

 En 1999, le réalisateur Stephen Sommers tente de renouveler l’expérience Indiana Jones : mettre en scène un film d’aventures au budget confortable, dans des décors aussi exotiques que beaux, et s’inspirant de la littérature pulp, très en vogue des années 20 aux années 50. Il n’y a pas réellement de genre pulp, dans le sens où les récits peuvent aussi bien parler de détective ou d’aventuriers exotiques que de super-héros. Mais on y retrouve des règles communes : retournements en cascades, action omniprésente, héros flamboyant et surtout, divertissement à tout prix, sur un ton léger, destiné à permettre au lecteur d’échapper à son quotidien. Si l’influence la plus évidente de la littérature pulp est aujourd’hui le monde des comic books, son apport sur le cinéma est indéniable, et il est plus manifeste que jamais dans la trilogie des aventures de Rick’O Connell.

Le mélange explosif d’action, de romance et d’humour du premier opus ayant garanti un certain succès, il était inévitable qu’une suite voit le jour. Cédant à la loi de la surenchère, Le Retour De La Momie est plus rythmé, plus fou, plus spectaculaire, et pour certains plus indigestes. Il est intéressant de noter néanmoins que ce deuxième épisode élargit le champ de ses inspirations en puisant notamment dans une folie qui n’est pas sans rappeler certaines réalisations hongkongaises. La chorégraphie des scènes d’action en particulier, s’inspire largement des combats filmés dans l’ex-colonie, comme en témoigne notamment l’utilisation d’armes proches du saï.

Ce troisième opus fut donc annoncé sans surprise comme un mélange des précédents épisodes et de la mythologie chinoise, dans lequel Jet Li camperait un adversaire surnaturel maitrisant les arts martiaux à la perfection. C’est avec plus d’étonnement que l’on apprenait que Sommers laissait la réalisation à Rob Cohen. Ce dernier, qui a débuté en mettant en scène des épisodes de séries TV, notamment trois de Miami Vice, est plus connu pour avoir commis XxX avec Vin Diesel. Les amateurs de cinéma asiatique ont certainement vu son Dragon : Story Of Bruce Lee, une biographie (très) romancée de la vie du petit dragon. Si le film n’était pas inoubliable, Cohen semblait désireux de mettre en scène des affrontements plus soignés que ce qui se faisait à l’époque à Hollywood dans le genre.

Jet Li contre un Brendan Fraser ayant appris le krav maga pour le tournage. Un duel qui promettait d’être au moins divertissant. Or, si les deux premiers volets de la Momie constituaient de très agréables divertissements à l'atmosphère dépaysante, au rythme soutenu et à l'humour qui faisait souvent mouche, Rob Cohen peine à retrouver ce qui faisait l'essence des films de Stephen Sommers: ce côté décomplexé, cette envie d'en donner toujours plus au public, quitte à balancer quelques effets spéciaux un peu limites par moments, mais pour offrir toujours plus de divertissement, dans la plus pure tradition de l’esprit pulp.

Le dépaysement n'est déjà pas de mise pour le fan de cinéma asiatique, qui a en plus la frustration de voir davantage la version numérique de Jet Li que le vrai. Vient s'ajouter le fait que les 3 scènes d'action du film (petit nombre quand on repense aux nombreux morceaux de bravoure des précédents opus) se situent dans la deuxième partie et que Maria Bello ne tient absolument pas la route après Rachel Weisz...

Alors on a le plaisir de retrouver Brendan Fraser et John Hannah, toujours excellents, une petite apparition du sous exploité Russel Wong, pourtant bien plus talentueux que son frère Michael... mais on a surtout l'impression de voir une resucée du dernier épisode d'Indiana Jones, avec des héros vieillissants, un fiston casse-cou loin d'être aussi savoureux que le bananeux Shia Lebeaouf, et un couple principal moins pétillant...
L'intrigue se suit, mais reste bien trop proche de ce qui a déjà été fait. Aucune surprise, aucun retournement de situation, pas de tension dramatique (même si on savait que les héros l’emporteraient dans les autres épisodes, il y avait bien un peu de suspense). On regrettera également que l’introduction du fils adulte de notre couple d’aventuriers ne produise pas une dynamique vraiment intéressante. Les interactions entre les personnages sont bien trop superficielles, et le vaudeville peine à convaincre. Il faut dire que le changement d’actrice est vraiment regrettable, car il existait une véritable alchimie entre la troupe, qu’on ne retrouve jamais vraiment ici. Du côté des adversaires, rien de bien intéressant, entre une Michelle Yeoh transparente, et un Jet Li qui fait de la figuration… C’est finalement Anthony Wong qu’on voit le plus.

Par chance, ce n’est pas pour son scénario qu’on va voir un film de ce genre, mais bel et bien pour le spectacle. Et de ce point de vue, Cohen se montre bien plus avare que ce qu’on était en droit d’attendre. Le film se décompose donc en trois grosses scènes d’action, alternant fusillades, poursuites, et échanges physiques. De ce point de vue, on ne peut pas dire que ce n’est pas varié. Mais les affrontements n’apportent rien de plus que ce qu’on a déjà pu voir dans les deux premiers films. Ce n’est pas mauvais, mais c’est trop anecdotique pour réellement enthousiasmer. On notera également que malgré la présence dans l’équipe de membres asiatiques, on ne trouve aucun grand nom de la chorégraphie d’action hongkongaise au générique. Cela se ressent d’ailleurs, et même si les professionnels de l’action à Hollywood sont aujourd’hui tout à fait capables de livrer des combats de qualité, ici l’ensemble est vraiment décevant. On pense notamment au fameux duel Brendan Fraser/Jet Li. Difficile d’attendre grand-chose d’un combat ne dépassant pas les 30 secondes. On a d’ailleurs bien du mal à y percevoir les spécificités du krav maga. On regrettera également que Jet Li, totalement sous-employé, participe moins à l’action qu’Anthony Wong (enfin sa doublure).

LA Momie 3 est donc un film qui joue trop sur ses acquis et qui se contente de divertir quand les deux autres procuraient de vrais moments de plaisir. A réserver aux inconditionnels...
Léonard Aigoin 8/30/2010 - haut

Tragic Hero    (1987)
 Un parrain lègue ses pouvoirs à son plus proche collaborateur, mais les jalousies ne tardent pas. Autrefois amis, Harry et Johnny s’affronteront pour sa succession. Et pour y arriver, tout est bon, y compris abattre les proches de l’adversaire.

 Tragic Hero, suite et fin du diptyque entamé avec Rich and Famous, reprend les évènements une décennie après son prédécesseur, et nous raconte les terribles conséquences de la haine portée par Alex Man envers Chow Yun Fat.

Andy Lau est parti vivre à Malacca, Alex Man s'est bâti un empire mafieux, et Chow Yun Fat semble avoir quelque peu baissé sa garde maintenant qu'il est sur le trône de son clan. Qu'on se le dise, leur avenir à tous sera sombre et il faudra compter de nombreuses pertes parmi les personnages. Chow Yun Fat doit faire attention à qui de ses hommes de mains (interprétés par les excellents Shing Fui On, Lam Chung et Ng Hong Ning) seront loyaux ou des traitres. Andy coule une retraite paisible et retirée mais des tristes évènements vont le ramener à la réalité. Quant à Alex Man, animé d'une terrible rancune envers ses anciens associés, il prépare sa vengeance. Les personnages de Pauline Wong et Carina Lau sont cette fois beaucoup plus en retrait mais leur importance n'est pas minimisée pour autant. On notera aussi l'apparition d'un Elvis Tsui à la coiffure démoniaque dans le rôle d'un porte-flingue d'Alex Man. Quant à Danny Lee... il a à peine plus d'importance que dans le premier, mais sa présence est toujours sympathique. Cet opus permettra de mettre en évidence les faiblesse d'un Chow Yun Fat cette fois beaucoup plus important que dans le premier opus, mais aussi sa confrontation avec Alex Man. Une manière de voir comment la fraternité se créée désormais entre Chow Yun Fat et Andy Lau (frères jurés de triades) en opposition avec la fraternité biologique qu'entretiennent Andy et Alex, les deux héros au premier plan du premier opus.

Toujours produit par Johnny Mak, cette suite poursuit dans le style très documentaire qui laisse entrevoir l'intérêt du producteur pour les faits divers et le social. Il faut pour cela souligner la qualité du scénario écrit par Manfred Wong, dont le travail sur les personnages et l'intrigue est particulièrement aiguisé. Taylor Wong reprend les rennes de ce volet, cette fois-ci épaulé par David Lai. Ils parviennent à continuer dans le ton "fresque mafieuse" qu'avait initié le premier opus. Une véritable atmosphère qui n'est pas sans rappeler le Parrain par moment. Il ne faut pas chercher dans ce film un heroic bloodshed. On retrouve au centre de l'intrigue ces thèmes classiques de fraternité dans les triades et de vengeance, mais ce n'est pas l'important. Bien qu'il s'agisse d'un film du genre, à cause de ses thèmes et ses scènes d'action, le film délaisse l'aspect "hero movie" qui vient sublimer ces derniers dans les films de John Woo et se montre beaucoup plus concerné par son aspect dramatique, ce qui le rapproche au final plus d'une tragédie. Le film est un drame sombre, désespéré, qui finira dans le désormais traditionnel bloodshed.

Si l'oeuvre se montre relativement pauvre en action sur toute sa durée, elle parvient à construire une tension dramatique qui s'accentue progressivement et qui explose littéralement dans ses 15 dernières minutes. Un final d'anthologie qui voit là l'un des meilleurs gunfights de l'histoire du cinéma de Hong Kong. Excusez du peu. Le décors explose de partout, les mannequins volent et les balles fusent. Un véritable déluge d'action qui laisse ressurgir toute la bestialité d'un Alex Man visiblement habité par son rôle. Sa performance parvient même à évoquer celui de Pacino à la fin de Scarface. Monstreux!

Pour conclure, on peut dire qu'il s'agit là d'un des nombreux classiques dont le cinéma de Hong Kong à put nous inonder pendant les années 80. Avec un scénario travaillé, un casting prodigieux et quelques scènes magnifiques, nous tenons là une pépite, rien de moins.
Anel Dragic 8/20/2010 - haut

Last Blood    (1991)
 On retrouve le trio fantasque de The Fortune Code à savoir Andy Lau-Alan Tam-Eric Tsang qui cette fois-ci vont être confrontés à des terroristes japonais de l'Armée Rouge ayant pour cible le Lama Daka en visiste à Singapour. L'attentat échoue, mais le lama est grièvement blessé (ainsi que la copine d'Andy). Rapatriés d’urgence dans un hôpital voisin, ils doivent être opérés sous 12 heures. Les docteurs découvrent alors qu’ils possèdent un groupe sanguin très rare et qu’ils ne le partagent qu’avec 6 personnes à Hong Kong. Or, un don de sang est indispensable pour la réussite des deux opérations. Andy Lau et les policiers vont donc tenter de retrouver en moins de 12 heures et avant les tueurs ces donneurs de sang potentiels...

 The Last Blood, c'est tout d'abord de l'opportunisme à la Wong Jing. On n'en attendait pas moins du petit gros mais pour qui aime le genre, le programme a de quoi allécher. The Last Blood c'est aussi de l'opportunisme marketing de certains éditeurs vidéo, car avouez que retitrer le film Hard Boiled 2 sur certaines versions, il fallait le faire. Et le buzz n'a pas manqué. D'Hard Boiled, que reste-t-il ? Eh bien, rien, car il ne s'agit pas là du Hard Boiled 2 annoncé (John Woo a-t-il été consulté ? certainement pas!) mais d'un produit typiquement Wongjigien offrant au spectateur tout ce qu'il a envie de voir. Et cela ne manque pas, ses films se révélant au final de véritables plaisirs coupables.

L'histoire se déroule à Singapour. Le Daka lama, sorte de Dalaï lama se fait tirer dessus par des terroristes dès son arrivée à l'aéroport, en même temps que la petite amie à Andy Lau. Double manque de bol puisque les deux personnes sont de groupe sanguin P, une catégorie tellement rare qu'il y a que sept personnes dans tout Singapour dont le sang peut se révéler compatible afin de faire une transfusion. Deux flics incarnés par Alan Tam et Leung Kar Yan se lancent alors à la recherche des donneurs compatibles, tout comme Andy de son côté. Mais tout cela aurait été trop simple si les fameux terroristes ayant attaqué le lama ne s'étaient pas eux aussi lancés dans une chasse visant à abattre les fameux donneurs. Très vite, tous ces camps se lancent à la recherche de la dernière personne pouvant sauver les deux blessés: Eric Tsang.

Avec un pitch pareil, il était difficile de ne pas tomber sur un actionner. Le film parvient en effet à cumuler les scènes d'action à un rythme particulièrement généreux. Gunfights, bastons, courses poursuites en voitures (on félicitera le travail de Blacky Ko), le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer. Le final prend même place dans un hôpital, mais le résultat est bien moins impressionnant que dans le chef d'oeuvre de John Woo. Bien évidemment, production Wong Jing oblige, l'action ne fait pas tout le programme et il faut s'attendre à une bonne dose d'humour. En effet, le script n'y va pas de main morte sur les gags et s'il ne vire jamais véritablement à la parodie, on retrouve là dedans l'atmosphère que l'on pouvait ressentir devant un film comme Midnight Run de Martin Brest. Il y a dans les relations entre les personnages mélangés à ces séquences d'action tout une inspiration des buddy movies de l'époque qui n'est pas déplaisant.

Cependant, il est dommage que le film ne parvienne pas à rendre tous ses personnages aussi intéressants les uns que les autres. Alan Tam se montre beaucoup trop froid pour susciter l'empathie du spectateur, tandis qu'Andy est relativement inutile à l'action. Au final, le personnage dont on se sent le plus proche, c'est ce brave Eric. Car pris au milieu de ce maelström de péripéties contre son gré, il parvient à rester le personnage le plus attachant et naturel. On notera aussi le rôle très comique interprété par Leung Kar Yan, un flic dur à cuire ayant toujours la clope pendue au bout des lèvres (un élément qui aura une véritable utilité scénaristique, on en viendrait presque à penser que rien n'est laissé au hasard), et qui ferait presque croire au caractère du bon vieux Tequila. Pour ce qui est des bad guys, Chin Ho et Jackson Lau assurent le spectacle. Ils ont les gueules qu'il faut, c'est tout ce qu'on leur demande!

The Last Blood marque donc la rencontre de Wong Jing et du cinéma d'action pur et dur (pas celui moitié action moitié gambling si vous voyez ce que je veux dire) et force est de constater que le réalisateur a su tenir ses promesses... sans pour autant tenir celles vantées par des distributeurs vidéo abusifs dans leur retitrage.
Anel Dragic 8/20/2010 - haut

Chinese Torture Chamber Story    (1994)
 Un couple adultère est accusé d’avoir empoisonné le mari trompé grâce à un aphrodisiaque ayant pour effet de faire exploser le pénis. Les amants seront torturés pour obtenir leurs aveux. (DOV)

 En produisant Sex and Zen en 1991, Johnny Mak a ouvert une boite de Pandore. En créant de cette manière la comédie érotique en costume teintée de kung fu, il était juste impossible qu'un producteur aussi avide de billets que Wong Jing ne s'engouffre pas dans la brèche ouverte par les frères Mak. Beaucoup d'autres suivront, mais les résultats seront rarement concluants. Ceux-ci se contenteront de refaire du Sex and Zen, mais avec un grain de folie et une inventivité moindre. C'est ainsi qu'en 1994 Ivan Lai nous pondra notamment un Ancient Chinese Whorehouse avec des bonnes têtes comme Yvonne Yung, Kent Cheng, Shing Fui On, Elvis Tsui et Kingdom Yuen puisqu'en 1996 sort ce petit A Chinese Torture Chamber Story, qui, s'il n'est pas du niveau d'un Sex and Zen premier du nom, n'a malgré tout pas à rougir grâce à un contenu qui ravira les amateurs.

On se retrouve donc avec un casting all stars, reprenant le meilleur de Sex and Zen et de Ancient Chinese Whorehouse: Yvonne Yung, Kingdom Yuen, Elvis Tsui et Lawrence Ng mais aussi tout un tas d'acteurs bienvenus comme Tommy Wong, Julie Lee, Lee Siu Kei ou encore l'imposante Liu Fan.

Le scénario nous met face à une Yvonne Yung accusée d'avoir tué son mari (Tommy Wong), mort d'une explosion du pénis à cause d'une trop grande prise d'aphrodisiaques. Comme si cela ne suffisait pas, elle est aussi accusée d'entretenir une liaison avec Lawrence Ng. Tout ceci ne sert que de point de départ à une série de flashbacks qui vont nous expliquer comment la pauvre fille a atterri dans ce pétrin.

Oubliez Salo et autres délires sadiens. Tout cela n'était qu'une vaste blague en comparaison des délires "wongjingiens" que contient l'oeuvre ici présentée. Le divin marquis avait visiblement l'esprit trop sain pour rivaliser avec le petit gros de Hong Kong. Le catalogue des sévices du films est vraiment varié: viols, pénis découpés, crânes ouverts au couteau, ongles arrachés... mais tout cela n'étant que sporadique, le film ne versant que rarement dans la violence. Ce qui intéresse Wong Jing, c'est l'érotisme, mais aussi la comédie.

Si comme d'habitude, les scènes de cul restent relativement softs, ce qui importe véritablement c'est leur mise en scène très inspirée (des productions Film Workshop surtout) mais également l'humour salace qui a fait les beaux jours du duo Wong Jing/Stephen Chow. Car il faut l'avouer, voir Elvis Tsui en épéiste du sexe, voler dans les airs dans des chorégraphies câblées tout en donnant du plaisir à sa compagne, ça a de quoi faire rire. Wong Jing ne manque pas d'inventivité et tous les gadgets sexuels les plus improbables seront présentés au spectateurs, bien qu'ils ne soient pas aussi nombreux et ne rivalisent pas d'inventivité avec ceux de Sex and Zen 2 (on notera par exemple une ceinture censée stimuler les tétons).

Le film opte pour une première partie partie jouant à fond la carte du second degré et de l'humour pour s'orienter dans sa dernière demi heure vers un ton résolument mélodramatique et premier degré. Les séquences mémorables ne manquent pas et parmi elles ont trouvera par exemple une scène véritablement remarquable mettant en scène Tommy Wong, doté d'un sexe de la taille d'un bras, soulever une table par la simple force de son érection. Un passage qui enchainera sur une parodie de Ghost, avec la célèbre musique rejouée à la cithare. Une autre séquence particulièrement drôle nous montre Kenny Wong, en homme invisible violer Yvonne Yung sous les yeux de son mari qui tente de s'interposer.

Arrêtons là le catalogue. Vous l'aurez compris, ce Chinese Torture Chamber Story, c'est du gros n'importe quoi comme on les aime. Un vrai concentré de délire qui caractérise le Wong Jing de la grande époque. Et puisque les catégories III érotiques de bonnes factures se font rares, quand on en tient une, il vaut mieux ne pas la laisser passer.
Anel Dragic 8/20/2010 - haut

Wonder Seven    (1994)
 Sept agents de la chine continentale constituent une brigade spéciale dont le rôle est de traquer les criminels qui agissent entre Hong Kong et le continent. Chargés de mettre hors d'état de nuire un dangereux trafiquant d'armes, ils tombent dans un piège. Lâchés par leurs supérieurs, nos sept héros doivent réagir au plus vite.

 Après avoir produit des films comme Heroic Trio, Executioners, ou encore A Moment of Romance II, c'est en 1994 que la China Entertainment film production nous sort ce Tony Ching Siu Tung mineur, autrefois édité par HK vidéo.

Le film commence comme un Long Arm of the Law qui finirait bien. On y voit une bande de braqueurs venue de la Chine Mainland qui retraversent la frontière après avoir commis leurs méfaits. Sauf qu'à ce moment, une bande composée de 7 têtes brûlées (les Wonder Seven en question) se lance à leur trousse pour leur mettre les menottes aux poignets. Les voir arriver en chevauchant une motocross, magnifiés comme les sept mercenaires leur donne fier allure, il faut le dire. Et contrairement à ce que laisse penser la présence de Michelle Yeoh, abusivement mise en avant, c'est surtout de ce groupe que va parler le film. L'introduction, très énergique n'est malheureusement pas à l'image du reste du métrage. Le récit suit par la suite une mission des wonder confrontés à un trafiquant d'armes et à la présence très énigmatique de Michelle Yeoh. Malheureusement, leur opération tourne au vinaigre et les autorités se mettent aussi en travers de leur route. Si ce scénario vous rappelle l'Agence tous risques... et bien soit, mais la bande se montre malgré tout moins attachant que l'unité à Barracuda.

On pourrait parler ici du vrai premier navet de Tony Ching Siu Tung. Son style, qui a fait ses preuves avec les films en costumes se marie pourtant bien au contexte urbain du film, mais l'inventivité manque cruellement aux combats. La présence du réalisateur, mais aussi de Hung Yan Yan et de Deon Lam aux chorégraphies avaient pourtant de quoi nous faire rêver, mais il faudra attendre Dr. Wai pour que ce brave Ching se réveille et nous offre des scènes d'action telles qu'elles auraient dû être dans ce film. On ressent pourtant la patte du cinéaste, mais il manque cette magie qui le caractérise autant.

Le film commence comme une comédie d'action, très légère. On retrouve une bonne dynamique du groupe, mais malheureusement, l'humour peine à faire rire. Par la suite, le récit verse plus volontiers dans le drame, mais là encore c'est raté, la faute à une mise en scène trop appuyée et à des acteurs qui en font des tonnes. La pointe de romance que le film tente d'injecter se montre aussi trop aléatoire pour parvenir à s'insérer vraiment dans toute cette histoire.

Le scénario de Manfred Wong s'appuie sur le contexte de la rétrocession qui approche et nous offre de cette manière l'agréable présence d'un Elvis Tsui en général chinois. Malheureusement, son personnage manque quelque peu de la cruauté et du second degré qui le caractérise d'habitude.

Avec cette histoire de Blanche Neige et les Sept Mercenaires, Tony Ching Siu Tung a visiblement cherché à en faire trop, au lieux d'aller vers une simplicité qui touche plus directement à notre ressenti. Sans jamais parvenir à impressionner le spectateur, le film peine aussi à faire vivre son récit et ses personnages (peut-être trop nombreux). Pourtant, avec des gueules comme Kent Cheng ou Hung Yan Yan il y avait de quoi offrir un film de meilleur facture. Contentons nous alors de constater le ratage du métrage. Pour ce qui est du plaisir, il nous reste toujours les bons films de la filmo de Tony Ching Siu Tung.
Anel Dragic 8/20/2010 - haut

Moment Of Romance II    (1993)
 Celia, une imigrée chinoise clandestine, est obligée de se prostituer afin de récupérer de l'argent qui permettrait de libérer son frère détenu en prison. Quand elle devient le témoin d'un meurtre dans une affaire de triade, elle est soupçonnée par les mafieux et par la police. Heureusement, Aaron Kwok va lui venir en aide.

 Les films de triades sentimentaux ne sont pas l'apanage de John Woo. Preuve en est ce A Moment of Romance II qui sert de suite non directe à un premier opus déjà très réussi. Oublions le couple tragique de l'original et repartons sur de nouvelles bases. On se retrouve donc ici avec un Aaron Kwok dans le rôle d'un jeune motard, tandis que Jacqueline Wu rempile dans le rôle de la jeune femme en détresse. Si le scénario reprend dans les grandes lignes le même schéma narratif, l'histoire varie aussi quelque peu.

Le récit commence sur Jacqueline Wu, une prostituée chinoise recherchée par les triades et la police après qu'elle ait assisté au meurtre d'un des boss de clan par un de ses hommes de mains. Dans sa fuite, un prince charmant joué par Aaron Kwok la sauve juste à temps et l'emmène en chevauchant sa belle moto rouge. Partagé entre le monde des courses de moto et l'univers des triades, le film poursuivra son exploration des personnages et les présentera comme des individus tous marqués par une fêlure, hantés par leur passé. Le charme opère très vite, notamment grâce à la pureté des deux acteurs principaux. Ce couple tragique parvient à susciter l'empathie du spectateur et ce dès les premières scènes. Les personnages secondaires se montrent aussi très intéressants, avec un Kwan Hoi San en flic, Anthony Wong dans le rôle d'un pilote de moto au crâne rasé, Paul Chun qui sert de père à Aaron mais aussi Roger Gwok dans le rôle complexe du meilleur ami d'Aaron.

Benny Chan compose avec cette suite un véritable mélodrame, à l'atmosphère désenchantée. Entre drame et romance, entre violence et larme, le film assume d'un bout à l'autre ses choix et son côté premier degré. Les scènes d'action sont froides, et les moments dramatiques sont larmoyants. La musique n'est pas pour rien dans la mise en scène et les fameuses chansons canto-pop, passage obligé avec Aaron au générique, parviennent à élever le tout. Mais ce qui touche le plus dans la mise en scène de Benny Chan, c'est le regard toujours juste qu'il porte sur l'action, le regard tendre qu'il pose sur ses personnages. Difficile alors de ne pas s'attacher à eux.

En fait, ce dont le film parle, c'est de ce moment de romance avant la mort. Il est assez rare de tomber sur des films romantiques qui ne parlent pas de l'euphorie amoureuse. Ici, la romance s'opère par des moments passés ensemble, par des non dits. Il fallait tout le talent du réalisateur pour ne pas tomber dans la mièvrerie.

Benny Chan réalise là un grand film romantique qui prends aux tripes. Finalement, un moment de romance, c'est quand le spectateur tombe amoureux du film.
Anel Dragic 8/19/2010 - haut

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